08 octobre 2008

Splendeurs et misères de nous autres

Zoridae poursuit sa série du mercredi, avec des blogueurs qui parlent de blogs. Le texte d’aujourd’hui, « Splendeurs et misères des blogueurs » (de Didier Goux), est comme les autres (mais moins que le mien. Smiley), très bien.

J’aime bien la manière dont au sujet de laquelle Didier utilise pour peindre les blogueurs. J’ai commenté ce matin, mais ce qui aurait du arriver arriva : on ne devrait pas commenter un tel texte au saut du lit. J’ai à moitié foiré mon commentaire.

Je recommence ici. Ca leur apprendra. Et je précise que je reviens uniquement sur des bricoles qui ne me plaisent pas : je suis à peu près d’accord sur tout le billet !

Didier dit a juste titre qu’un blogueur ne deviendra pas écrivain. Je pense qu’il conviendrait peut-être de définir ce qu’est un blogueur et ce qu’est un écrivain.

Un blogueur ?

La description de Didier s’applique aux blogueurs tels que « nous » (Zoridae, lui, moi, mes potes blogueurs politiques, …), des gens qui ressentent un plaisir d’écrire, une certaine fierté d’une part à être lu et d’autre part à faire partie d’une communauté… sans oublier le plaisir de lire, souvent des « amis ».

Mais nous ne sommes qu’une extrême minorité dans ce cas. Je pense en particulier à ces millions de skyblogueurs qui n’ont absolument aucune prétention littéraire, mais aussi à ces dizaines de milliers d’adultes qui ne savent pas que les classements de blogs existent et n’ont absolument pas l’œil rivé à leur nombril. Pour faire bisquer Didier, je vais citer son épouse avec son blog photo et son blog cuisine, deux blogs bien plaisants, mais je ne crois pas que Catherine se préoccupe vraiment de son lectorat ! Je pense aussi à tous ces gens qui venaient commenter chez moi, à une époque, celle où j’étais moi-même dans l’ignorance de la signification du mot « technorati » et que j’allais visiter par gentillesse…

Je pense à moi au départ. J’ai ouvert un blog parce que j’avais les doigts qui me démangeaient de se mettre à la disposition de mon imagination plutôt qu’à celle d’un patronat ingrat. Il faut dire que depuis 12 ans, mon métier est d’écrire : des rapports, des notes pour des conseils de direction, des spécifications techniques, … J’ai la plume assez agile pour pondre un texte. Le temps qu’un de mes collègues se rappellent que c’est Word qu’il faut utiliser pour taper une note, j’ai déjà la première phrase dans la tête, celle dont découlera tout le reste, ça me suffit. « Dans le cadre de la fusion de la Banque Océanienne de l’Equateur et le Crédit d’Alaska et de la Morue Séchée Réunis, la nouvelle Direction des Ressources Humaines a demandé à la jeune Direction des Systèmes d’Information d’étudier la possibilité de… » Et c’est parti !

Jamais, à cette époque (trois ans à la fin de ce mois), je ne pensais avoir des lecteurs assidus… Je ne me regardais pas le nombril, pourtant déjà particulièrement proéminent.

Un écrivain ?

Didier a une forte (très forte !) culture littéraire que je n’ai pas. Pas du tout. J’ai eu 9 en français à l’écrit du bac et 8 à l’oral. J’étais tombé sur l’Albatros de Baudelaire. Déjà à l’époque, pour moi, l’Alabatros ne faisait qu’un joli nom pour un bistro sur la côte, à de pas de la rue Baudelaire. Ca ne m’empêche pas de lire beaucoup (enfin, jusqu’à il y a environ 2 ans, depuis je blogue plus que je lis !). J’aime bien les jolis textes.

Didier a une très forte opinion des écrivains… car il en connaît, des vrais. Pour ma part, je ne connais que les quelques glandus qu’on nous présente à la télé et quelques personnes que je croise dans la rue. Les premiers sont pires que les blogueurs tant ils sont arrogants, prétentieux. Ils ne visent que la tête du classement des ventes pour gagner encore plus d’oseille. Ca me parait plus honorable de tenir un blog sans publicité et de se réjouir d’être bien classé… Les autres n’ont aucun talent. Ils ont décidé qu’ils en avaient et que ça suffirait à les faire vivre.

Ils sont tous à pleurer.
Ca fait quelques temps que je connais Didier donc je comprends et j'apprécie son texte, mais Didier ne vise peut-être pas les bons blogueurs... et surtout, les lecteurs pourraient ne pas comprendre ce que Didier entend par "écrivain". Enfin... je crois...

19 commentaires:

  1. c'était pas plutot un billet pour pma ça?

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  2. C'est étrange, cette différence que vous faites tous sur bon et mauvais écrivain, alors que je pense que Didier Goux ne tenait pas à les différencier.

    La seule seule chose que j'ai retenu du texte de Didier Goux, c'est l'obligation constante de nourrir les fauves du cirque, une sorte de cercle vicieux ou le blogueurs en est finalement réduit à produire pour son lectorat, quand de l'autre côté, l'écrivain, se motive par sa seule volonté.

    Bref, là ou l'écrivain en est réduit à se juger lui même, ce qui est difficile,demande une certaine humilité, pousse à l'amélioration, le blogueur a une cour toute prête, un public pour lui pointer sa coquille, son erreur, c'est bien mais il peut en être réduit à écrire ce que les gens aiment, et non pas ce qui lui est cher, donc un blogueur n'est pas un écrivain. .
    (j'extrapole un peu, mais c'est ce que j'ai cru lire dans ce texte) .

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  3. Romain,

    Non ! Le présent billet est consacré aux blogs (et à l'informatique en général).

    (et j'avais un autre billet prévu pour PMA mais malheureusement, je n'ai pas eu le temps comme j'en ai fait un urgence pour le blog sur 20 minutes suite à une idée qui m'est venue en garant ma voiture).

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  4. Nef,

    Non ! D'une part, je ne fais pas une différence entre bon et mauvais écrivain mais entre vrai et faux écrivain.

    D'autre part, ton deuxième paragaphre me parait totalement faux. Un paquet d'écrivains (les faux, je suppose) produisent des bouquins pour gagner de l'oseille (ou dans l'espoire dans gagner) et la plupart des blogueurs (y compris dans "la catégorie où nous jouons" que j'évoque dans le billet) pondent des billets pour eux-mêmes, pas pour leurs lecteurs.

    Sur ton dernier paragraphe, bloguer demande aussi beaucoup d'amélioration. Surtout, ce sont les "écrivains" qui vont produire ce que les gens aiment, car ils ont le besoin de gagner de l'argent. Moi, j'ai toute ma liberté : ce sont les gens qui "aiment" mes conneries, je n'écris pas mes conneries pour être aimé. A la limite, c'est presque le contraire, le fait d'avoir un bon classement m'oblige à me limiter !

    Pour Partageons mes âneries, c'est un peu différent puisque ce sont des paroles orales de blogueurs (et pas des commentaires) qui m'ont persuadé que mes personnages de la Comète leur étaient sympathiques, ce qui m'encourage à continuer (mais ce n'est pas pour ça que je continue, d'ailleurs quand il ne se passe rien, je n'écris rien). Mais je suppose qu'un "faux écrivain" a aussi besoin d'encouragements.

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  5. Difficile de commenter l'article de Didier Goux sans l'avoir lu !
    J'y va de ce pied et je reviens !
    :-))

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  6. Poireau,

    File lire (et commente chez Zoridae, mon objectif n'était pas du tout de lui piquer ses commentateurs !).

    Nef,

    En fait, je n'aurais pas du faire un billet. J'aurais juste du commenter : "je n'ai pas les mêmes rapports avec la lecture que Didier".

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  7. Bon, j'ai essayé de répondre, je finis par paraphraser ce que tu as dis dans ton billet, j'en conclue donc que je ne devrais jamais poster de commentaire avant la douche.

    Je reviendrais seulement sur le fait que certains blogeurs, (pas toi apparemment, mais mooi par exemple) sont souvent tenté de poster ce qui fera "tilt" avec leur lecteurs , plutôt que des textes auxquels ils tiennent, ou sur des sujets qui leur importe, simplement parce qu'il savent qu'il y aura moins de réaction.

    Je me suis donc sans doute plus reconnue que toi dans la description de Goux, faible bloggeuse que je suis, si sensible au flagorneries...

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  8. Nicolas : j'ai commenté ien sûr chez Zoridae !
    Pour moi, Didier Goux oppose deux archétypes selon sa propre vision. Il n'accorde pas la noblesse de l'écriture au blog alors qu'il la donne à quelques auteurs qu'il vénère. Je ne suis pas convaincu qu'au delà de cette subjectivité (et elle est tout autant légitime qu'une autre !), on puisse trancher ainsi.
    D'un côté les blogueurs clowns et de l'autre, les Ecrivains...
    Ca me parait un tant soit peu artificiel mais bon...
    :-))

    [Cela dit, il m'énerve à écrire aussi bien !].

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  9. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  10. Poireau,

    Tiens ! J'ai du oublier de m'abonner aux commentaires chez Zoridae ! Oui, il est chiant à écrire bien.

    Tu as raison : on ne peut pas trancher.

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  11. Nef,

    Non ! Je me suis reconnu dans la plupart de la description faite par Didier.

    Ce que je voulais dire dans mon précédent commentaire c'est que je ne cherche pas de sujet pour plaire aux lecteurs (ce sont les sujets qui viennent à moi...) et que je n'écris pas dans un style pour faire plaisir aux lecteurs, j'écris dans mon style. Mais ça ne veut pas dire que je ne cherche pas à faire plaisir aux lecteurs !

    Il y a un truc que j'ai appris à faire : ne pas diffuser un billet que je jugeais raté pour ne pas "gêner" le lecteur, c'est tout.

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  12. Nicolas : c'est un peu ce que je disais à Dorham quand il parlait de nouveau statut de blogueur zinfluent : temps qu'il ne s'agit pas d'écrire pour plaire, tout va bien !
    Avec Monsieur Poireau, je ne me pose jamais la question de quoi écrire aujourd'hui pour plaire !
    :-))

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  13. Je reprécise ici, comme je l'ai fait chez Zoridae que, dans mon esprit, il s'agissait avant tout d'un autoportrait.

    (Et peut-être aussi, je m'en rends compte le relisant, d'une tentative un peu pitoyable d'exorcisme...)

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  14. Didier,

    C'est un autoprotrait qui s'applique à beaucoup...

    Mon présent billet n'aurait pas du exister puisqu'on est tombé d'accord chez Zori sur la nécessité de définir un "écrivain".

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  15. Je ne trouve pas que la comparaison avec le cirque soit désobligeante. On peut parfaitement l'appliquer aussi au petit monde des lettres. Le désir de séduction est partout présent, et autant en littératures (pluriel volontaire) que dans la blogosphère le contact avec le lecteur est précieux. De ce point de vue, le glogueur est particulièrement gâté. Ce que j'aime chez les autres blogueurs, c'est la vitalité, la capacité à se livrer à un exercice de voltige quotidienne. Et je crois que quelque chose de nouveau dans l'écriture est en train de naître de ce côté chez certains.

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  16. Excellent ! (ça va, c'est pas trop long ? ;-)

    Je déposerai ma tartine après manger...

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  17. Bravo Nicolas pour ton analyse et merci (je fais court... crevée !)

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  18. >Nef : d'accord avec tes commentaires. Il y a un côté cirque, chacun y a sa part.

    Je me suis aussi reconnu dans la description de Didier Goux, même si je me doutais qu'il s'en prenait à lui. Je crois qu'il a tapé juste.

    >Nicolas : je trouve ça excellent comme tu envoies carrément "ballader" les écrivains en disant "ils sont pires que les blogueurs" ! :-) Ca décoiffe ! Très bon billet.

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  19. Le coucou,

    Il n'y a aucune honte à être blogueur ! Ca n'a rien de désobligeant.

    Balmeyer,

    Tu peux dépasser les trois mots.

    Zoridae,

    Au lit !

    Balmeilleur,

    Tu as raison, ils sont pires.

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