06 mai 2015

Les socialistes n'ont rien compris au numérique

« Les hasards de l'histoire font que le W3C a fêté ses 20 ans en Europe le jour du vote par l'Assemblée Nationale de la loi sur le renseignement ! » C’est l’ami Pierre qui le note.  Le W3C est un consortium d’entreprises qui définissent les normes d’internet, ce qui fait que nous sommes tous interconnectés, quelles que soient les technologies de nos postes de travail, de nos smartphone.  S’il n’existait pas, je ne pourrais pas raconter de conneries sur mon blog, tiens !

Car je ne suis pas qu’informaticien mais aussi petit blogueur geek et gros blogueur politique proche du gouvernement et membre du groupe de blogueurs politiques de gauche, les leftblogs, dont le flux RSS reprend les billets de mon blog geek. Je ne critique que rarement le gouvernement et j’ai envoyé des piques contre cette loi mais aussi contre ses détracteurs qui n’utilisent pas les bons arguments (en matière de lutte contre le terrorisme, ceux qui défendent les libertés au nom de n’importe quoi me font rigoler).

Je suis contre parce que c’est une négation des progrès technologiques : ce n’est pas en luttant contre le courant qu’on évitera la noyade. Il faut aller dans le sens du vent (et arrêter les images ridicules).  

Je m’intéresse aux travaux d’Axelle Lemaire, Secrétaire d'État chargée du Numérique, parce que le secteur m’intéresse mais aussi parce que j’ai des potes dans son cabinet. Elle fait un bon travail (ce que je n’ai jamais dit de Fleur Pellerin qui la précédait à ce poste, ne trouvant aucune lisibilité à ses actions).

Cette loi me désespère car elle montre que nos dirigeants ne comprennent rien au numérique. Cela me paraissait naturel du temps de Nicolas Sarkozy, la droite ringarde sécuritaire et tout ça mais me déprime quand ce sont des gens que je soutiens qui mettent ce bordel en œuvre.

« Ce texte suscite débats, inquiétudes et critiques, dans cet hémicycle comme dans la société. On ne peut les balayer d’un simple revers de main par la simple invocation des impératifs de sécurité. Car ce texte concerne tout autant notre sécurité que nos libertés fondamentales, notre vie privée même. Il touche des pans très larges de la vie sociale, économique et politique, et jusqu’à la présence française dans le monde. Il encadre – certes pas suffisamment – et autorise aussi l’intrusion, la surveillance, le fichage, de manière trop large et pas uniquement dans le but de prévenir la menace terroriste.

Il va bien au-delà puisqu’il permet aux services de renseignement de recourir à des techniques de recueil d’information à la fois de grande ampleur et très intrusives pour la défense et la promotion des intérêts économiques, industriels et scientifiques du pays. Pour prévenir des atteintes à la forme républicaine des institutions, il autorise d’autres services que ceux du renseignement à recourir à ces mêmes techniques. Il assigne à l’administration pénitentiaire, contre la volonté même du Gouvernement, des missions qui lui étaient jusqu’à présent étrangères. Il met en place la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement, dont l’avis n’est que consultatif et qui pourra être contournée en cas d’urgence, sans que l’urgence elle-même ne soit définie. »

C’est un extrait du discours du député écolo qui expliquait pourquoi son groupe allait voter contre.

D’un autre côté, c’est amusant de constater que ce sont les députés de la gauche de la gauche qui luttent contre ce texte antilibéral. Amen.

Il aurait fallu donner des garanties aux entreprises, leur permettre de s’installer en France en étant sûres qu’elles ne seraient pas surveillées.

Et on fait l’inverse.

Les socialistes n'ont rien compris au numérique.

2 commentaires:

  1. Axelle Lemaire a été très courageuse en montant sur scène hier et en faisant face, par le hasard des calendriers, aux plus grands représentants de la défense des libertés sur le web ! Son discours a été remarquable car elle n'a rien esquivé et donné des gages. Il vaut mieux lutter à l'intérieur que sortir à l'extérieur et abandonner.

    Beau sujet que celui d'analyser les réalités et les propositions numériques des différents partis. La plupart me semblent largués. J'ai été à une table aujourd'hui sur le Web Payment. Une seule banque française présente. Son représentant, seul français, m'a impressionné mais il est un peu seul contre tous. En fait, la France est larguée.

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    1. La Bonne Nouvelle pour les banques françaises est qu'elles industriels proches des banques sont encore plus largués.

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