Ma copine Fiso est formatrice sur des logiciels destinés au
monde professionnel. Son dernier employeur est un éditeur d’offres SaaS. Elle
découvre ce domaine et en fait un
billet qui m’a passionné puisque c’est typiquement un truc qui est au fond de ce blog :
les grandes évolutions de l’informatique. En fait, c’est elle qui est
passionnée. J’ai lu son billet une première fois ce matin puis une deuxième
fois cette après-midi. J’ai googlelisé SaaS pour vérifier. Ca correspond
exactement à ce qu’elle explique ce qui prouve soit que je suis très
intelligent soit qu’elle explique très bien et que c’est une excellente
formatrice !
Mais toi, cher lecteur, tu te demandes ce qu’est ce bordel,
le SaaS. Ca veut dire « Software as a Service », c'est-à-dire « logiciel
comme un service ». « L’éditeur » (appelons-le comme ça) ne vend
plus de logiciels à un client mais un service complet avec l’hébergement des
applications et des données sur ses propres serveurs. L’utilisateur, le salarié
du client, se connecte alors via internet.
Dans le grand public, c’est un truc bien connu. Les
utilisateurs de Google Docs (qui s’appelle maintenant Google Drive) le savent
bien. Ils n’achètent plus de traitement de texte, de tableurs, … Ils se
connectent à Google qui offre tout en ligne, y compris la gestion des
documents.
Je cite Google mais Microsoft a exactement les mêmes
services sous le délicieux nom de Office365. Microsoft préfère néanmoins
continuer à vendre des licences… En outre, les entreprises n’ont pas
nécessairement confiance dans ces boites et au fait de laisser les employer y
mettre leurs fichiers (je ne vais pas parler des avantages et inconvénients du
SaaS, vous pouvez lire le billet de Fiso et les longs commentaires que j’ai
laissés et vous pouvez lire la fiche Wikipedia).
Google dispose également de services pour les professionnels :
Google Apps, avec une messagerie, un agenda et des logiciels bureautiques. Ils
sont passés dans un mode payant cette année, sans doute ont-ils jugé que le
marché était suffisamment mur et allait se développer.
Quoi de neuf avec Fiso ?
Elle bosse dans une boite qui fait des logiciels qui ne sont
pas grands publics ou de type bureautique mais spécifiques à des métiers.
Prenons un exemple au hasard : les bistros, des
entreprises entre un travailleur et une dizaine (à plus, ce n’est plus vraiment
un bistro…). Dans son logement, le patron a un bureau avec un ordinateur d’où
il va voir des films de culs sur internet pendant que sa femme tient le
comptoir mais ça n’a rien à voir avec le sujet du billet.
Une fois par jour, il va classer ses factures, les payés,
noter la recette. Tout cela n’est pas simple, il faut trier les tickets
restaurants et faire plein de trucs comme ça. Il finit par enregistrer le tout
dans son logiciel de comptabilité. Périodiquement, il va faire des sauvegardes
et transmettre ça à son comptable, par mail, par internet,…
On imagine que tout reviendrait au même s’il se connectait
par internet sur un serveur et saisissait les données. Ca serait même plus
simple car son comptable pourrait récupérer les informations dont il a besoin,
voire faire directement tous les traitements nécessaires avec ce serveur.
Jusque là, pas grand-chose de neuf. Je suppose d’ailleurs
que les solutions informatiques existent de longue date. La comptabilité d’un
bistro n’a en outre rien de spécifique à un bistro.
Dans le bistro, tous les matins, le gars qui fait l’ouverture
ouvre la caisse, y verse un fond (la monnaie pour commencer la journée et note
ce qu’il fait. Le soir, un autre employé fait la caisse et note ce qu’il fait.
Ca serait quand même plus simple s’ils saisissaient directement les informations
dans un logiciel à partir du PC du bistro (celui qui sert à diffuser de la
musique avec iTunes) voire sur son propre smartphone (ou la tablette du bistro,
celle qui sert aussi à diffuser de la musique).
Un « éditeur SaaS » pourrait donc proposer un tel
service. En plus de son application de comptabilité, il développe cette
application dont ont besoin les bistros, l’héberge et vend ses services.
Voilà ce qu’est le SaaS pour les entreprises : un
logiciel spécifique a une activité ou un métier mais que la société (le client)
n’a pas à gérer et qui est accessible par internet. Pas de serveur à gérer, de
sauvegarde à faire, de matériel spécifique à acquérir. Le bonheur.
J’ai pris un exemple au hasard mais on peut multiplier les
activités. Tiens ! Le type qui fait la cave, l’après midi, pourrait saisir
le stock ou les commandes à passer plutôt que de les noter sur un bout de
papier et de téléphoner au fournisseur.
Prenons un autre exemple
Tiens ! Les bistros. Les bistros modernes ont
maintenant une informatique qui leur est propre pour gérer les commandes des
clients. Les clients les saisissent sur un ordinateur, un ticket s’imprime en
cuisine pour les plats à préparer et un autre au comptoir pour les boissons à
préparer. Le tout gère les commandes par table pour pouvoir taper la commande
finale, voire répartir le montant entre les convives s’ils ont des notes de
frais.
Le bistro doit dont avoir un serveur informatique qui
servira notamment à gérer les tarifs et la comptabilité par loufiat, des
périphériques portables pour les loufiats ou une machine spécifique centralisée
avec écran tactile, un périphérique tactile au comptoir et des imprimantes.
Imaginez que le serveur tombe en panne au milieu du service
(ou les périphériques).
Tout cela pourrait très bien être remplacé par des smartphones
et des tablettes connectées en wifi et GSM à un serveur quelque part. Le patron
n’aurait pas à se faire chier avec du matériel spécifique et ne serait plus
emmerdé par les pannes. Le wifi est cassé ! Paf ! Il passe par le
GSM. Les deux sont cassés : pas de bol. Ils prennent les commandes à la
main…
Mon premier exemple n’était pas spécifique aux bistros :
tout le monde fait de la comptabilité. Ici, c’est à peu près spécifique. J’ai
pris un exemple que tout le monde peut voir mais imaginez ça étendu à chaque
corps de métier.
Et alors ?
Rien ! Je disais en passant. Dans notre univers de
geeks, tout cela est évident mais parlez en à un patron de bistro.
Mon exemple montre une limite du SaaS : les
applications ne sont pas toutes hébergées sur des serveurs, certaines sont sur
les périphériques mobiles (imaginez le loufiat en train de prendre une commande sur un site internet
ouvert dans Safari…). Le SaaS doit être étendu à ces applications installées
sur mobile (ce qui ne change pas grand-chose).
Fiso aborde un sujet important : la taille des
entreprises. Autant qu’il est évident que la grande entreprise peut développer
ses propres applications ou en acheter puis les héberger, autant pour une
petite, ce n’est pas évident, d’autant qu’elle n’aura pas d’informaticien
chargé de voir ce que propose le marché. Par contre, elle pense que les grosses
entreprises peuvent être intéressées également. Bizarrement, je pense que le
marché est mur pour les petites entreprises (c’est d’ailleurs la cible de
Google Apps que je citais plus haut) mais pas pour les grandes, d’autant qu’elle
a aussi, probablement, l’hébergement des serveurs dans son corps de métier (je
faisais remarquer à Fiso que mon entreprise, très grande, héberge beaucoup plus
de serveurs que des entreprises spécialisées dans l’hébergement et qu’on est
donc probablement moins chers…).
Comment l’informatique va-t-elle se développer pour les
petites entreprises ? Les grandes entreprises laisseront-elles, un jour, se
laisseront-elles envahir par les applications en SaaS pour son corps de métier ?
La réponse est oui. Ma boite est passée par une solution on
line pour la messagerie, pour éviter les « clients lourds » comme
Outlook et Lotus Notes. Ca fait longtemps qu’on n’utilise des applications externes
pour gérer les demandes de congés et les notes de frais.
Le reste viendra…
Je suis au bistrot (mais pas le même que toi), je répondrai à tes coms demain quand je serai enfin en vacances :-) En attendant, bisous mon Nico ! :-)
RépondreSupprimerVive les vacances.
SupprimerTu es intelligent et j'explique très bien. Ca s'arrose ! ;)
RépondreSupprimerVoilà !
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