17 avril 2014

L'étude sur l'usage d'internet au bureau est-elle bidon ?

Elle tourne dans les réseaux sociaux. Google est votre ami pour la retrouver. C'est bien une question que je pose dans le titre pas une affirmation. Mais, d'une part, les résultats me semblent pour le moins étranges et, d'autre part, la société qui a sorti le communiqué de presse est spécialisée dans la vente d'outils de filtrage des accès à internet pour les entreprises.

Des résultats étranges ?

Vous avez déjà vu une liste de sites les plus consultés sans Google ? Vous pensez réellement que les gens peuvent regarder des vidéos avec du son au bureau ? Vous croyez que Blogger est vraiment utilisé par beaucoup d'employés ?

Vous ne trouvez pas louche de voir dans cette liste des sites d'accès aux réseaux sociaux et de visionnage de Vidéo alors que la plupart des grosses entreprises, là où les employés ont le temps d'aller sur Internet, ont déjà des outils de filtrage ?

Et cela ne vous intrigue pas de ne pas trouver Boursorama ?

Et j'ajouterais qu'il est étrange ne pas voir de sites homosexuels (qui ont été les plus consultés dans certaines entreprises il y a quelques années, maintenant je ne sais pas) ?

Vous ne pensez pas qu'il manque Gmail ou Outlook, par exemple ?

N.B. : ils précisent qu'ils n'ont pas inclus les moteurs de recherche. C'est étrange... Mais il est précisé dans l'étude complète (pas le communiqué) que le mail est exclu du champ de l'étude. Je ne vois pas pourquoi.

Un texte d'accompagnement incroyable ?

La deuxième affirmation, par exemple, indique le pourcentage du temps passé pour des raisons personnelles : 56%. Je ne vois pas comment mon employeur peut savoir si ce que je fais sur internet est à usage personnel ou professionnel. Si 44% du temps est passé pour un usage professionnel, comment cette liste de sites peut arriver en tête ?

Il est aussi indiqué qu'un employé passe 1h48 par jour en moyenne sur internet. Cela ne veut rien dire. Mon navigateur est ouvert en permanence, souvent plus de 10 heures par jour, parce que mon Gmail est ouvert.

L'étude complète donne des précisions sur la méthodologie employée qui vont à l'encontre de certaines de mes affirmations, c'est pour cela que je conserve un doute.

Des conclusions à vérifier ?

Le but de l'étude est de prouver que l'usage d'internet à des fins privées coûte cher à des entreprises. Ils font donc un gros calcul. Par exemple, cela représente une heure par jour. Donc un type qui doit bosser 7 heures, n'en fait que six. Il y a donc une heure de perte.

Mais le temps réellement pris en compte est le nombre d'heures théorique alors qu'il faudrait prendre en compte le nombre d'heures réel. Si un type arrive à 9 heures et part à 18 heures et fait une heure de pause déjeuner, il peut passer une heure sur internet, ça lui fait encore 7 heures de travail par jour.

Enfin, je rédige mes billets de blogs avec Word. Pour publier un tel billet, ma connexion n'aura duré qu'une minute ou deux. La rédaction aura pris 35 minutes. Je fais mes revues de blogs avec l'iPhone (pour pouvoir RT les billets), sauf pour ceux que je commente fréquemment. Ainsi, mon temps d'internet n'est pas comptabilisé. 

Il est impossible de savoir ce que font réellement les employés : tout ce que peut savoir l'employeur, c'est ce qu'ils produisent. Par exemple, il m'arrive fréquemment de bosser dans le métro, avec l'iPhone. Qu'est-ce qu'une mesure comme celle de l'étude peut savoir du temps que je perds à ne pas travailler ?

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