13 janvier 2010

Le progrès est en marche (au PS...)

Je bosse dans l’informatique depuis une bonne vingtaine d’années mais, depuis une dizaine d’années, dans un domaine plus fonctionnel que technique parce que ça me gonflait. La sortie du machin du PS, la Coopol me donne l’occasion de saluer la performance de ce truc. Du point de vue de l'informaticien mais, aussi, de celui de salarié de grosses boites qui supporte, tous les ans, l’invention de nouvelles applications informatiques qui devraient nous simplifier la vie mais nous emmerdent plus souvent car on a oublié le mode d’emploi…

Je vous passe l’installation de « clients lourds » (logiciels) de messagerie qui portent très bien cet adjectif de « lourd » tant ils sont compliqués à utiliser (quand on connait gmail) et les pénibles outils nécessaires au quotidien pour le métier (par exemple, un assureur devra maitriser le logiciel qu’il utilise pour préparer les contrats des clients), il y a tout le reste.

Je passe aussi l’application qui permet de déclarer ses congés : j’arrive à la maîtriser assez bien, allez savoir pourquoi…

Je ne passe pas le reste : le machin pour faire ses déclarations d’activité, le truc pour archiver et partager la documentation, le bidule pour réserver des salles de réunion, les moyens pour gérer les agendas partagés, le bitoniau pour envoyer des messages de service à tout le monde, l’annuaire centralisé de l’entreprise, l’intranet de l’entreprise, celui du CE, celui de la filiale du CE qui sert à commander des places de cinéma, le système pour gérer les incidents, ceux des fournisseurs ou des clients pour dialoguer avec eux, l’application pour déclarer les notes de frais, …

Souvent, je tourne dingue ! Le chef qui me demande d’organiser une visioconférence pour le lendemain parce que la secrétaire est déjà partie peut me faire arriver en retard si je ne maîtrise pas les outils. Je n’abuse pas. Ces outils ne sont pas compliqués individuellement mais ce multiplient au point d’apporter une lourdeur dans le quotidien. Quand j’ai commencé à bosser, pour poser des congés, je téléphonais à la secrétaire… ou passais la voir pour discuter le bout de gras.

Je ne suis pas réactionnaire : j’adore jouer avec machins et vous-aussi lecteurs, probablement, vous ne seriez par bêtement à lire ce blog, sinon.

Mais j’observe mes collègues. Ils sont pourtant informaticiens mais ont passé leur vie à faire de la programmation, dans des systèmes plus ou moins modernes. J’ai des blogs, un iPhone, un compte facebook, un compte twitter et plein de trucs. Il n’empêche que je fais semblant de ne pas savoir utiliser les télécommandes du système de visioconférience pour ne pas vexer ces collègues. J’arrive trois minutes avant le début de la réunion pour brancher le bazar en vingt secondes (une télécommande pour baisser l’écran, une pour mettre en branle le projecteur, la dernière pour appeler la salle de réunion de mes interlocuteurs, …).

Hé bien… Je crois bien que le militant socialiste est comme mes collègues. Pour améliorer son travail et faciliter celui de ses cadres, le PS se devait de mettre en œuvre un outil comme Coopol (Romain et Dagrouik en décrivent certaines fonctionnalités).

Dans mes lectures, dans les blogs, j’ai lu différentes critiques mais elles proviennent de blogueurs acharnés, familier avec le blogage et les facebookeries, les débats zélectroniques et les billevesées technologiques diverses.

Mais pensez au militant qui s’en fout, celui qui a acheté un PC parce que tout le monde a un PC mais qui n’utilise Internet que pour avoir des recettes de cuisines, des photos de gonzesses à poil, pour envoyer des mails à sa belle-sœur et pour rechercher des numéros de téléphone.

Avec Coopol, une fois qu’avec l’aide d’un militant de la section, il aura réussi à créer son compte, il n’aura plus qu’à cliquer sur des liens dans des mails puis à cliquer sur des machins pour accepter des nouveaux copains ou confirmer sa présence à une séance de distribution de tract. Rien d'autre à faire.

Les critiques ont fusé à propos des débats dans ce machin mais Coopol n’est ni Facebook ni un blog.

C’est un machin qui a été conçu pour être utilisé par des gens qui n’ont pas envie de l’utiliser et qui le feront naturellement.

Pensez au temps que vous avez mis à comprendre quelque chose à Facebook (surtout si, comme moi, vous ne maitrisez pas très bien l’anglais).

Avec Coopol, en trois clics le secrétaire de tel échelon envoie des comptes rendus de réunion à ses ouailles puis, en trois nouveaux clics les invite à un apéro sans avoir à gérer les réponses pour comptabiliser le nombre de présent (et commander les bouteilles de Ricard correspondantes).

En vingt ans de boulot, j’ai assez rarement vu un truc aussi simple.

Et en vingt ans de boulot, j’ai aussi rarement vu un projet informatique d’une telle ampleur (il s’agit, à terme, de connecter des centaines de milliers de sympathisants) pour un tel prix, pourtant déjà critiqué…



9 commentaires:

  1. Vive la coopol et à bas les ERP, CRM et tutti quanti ! :)

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  2. Moi, en 20 ans de boulot, j'ai jamais vu un type passer autant de temps pour écrire un billet aussi inintéressant : rien que pour ça, je vous admirerais presque.

    Je comprends très bien qu'on ait envie que la gauche gagne. Mais à ce point, franchement...

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  3. ouep... en même temps, quand t'es interessé par un bidule, tu fais ce qu'il faut pour apprendre à l'utiliser. Exemple: le logiciel de congés !

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  4. Arf,

    Oui.

    Didier,

    Ce n'est pas le blog politique.

    Homer,

    Encore faut-il être intéressé !

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  5. J'aime aussi beaucoup toutes ces petites applications qui nous compliquent la vie pour la simplifier ! Mais effectivement, la Coopol a l'air vraiment simple, à la mesure de sa mission !
    :-))

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  6. Vive la Coopol et sa simplicité. Même des belges arrivent à s'inscrire.

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  7. J'aime bien ton témoignage sur l'informatique en milieu professionnel : c'est tellement vrai !

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  8. Pour répondre (résolution mettre des commentaires)... je dirai : qu'"au pôle " de gauche c'est mieux qu'"au pôle" emploi.

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