Voeux professionnels par mail

Chaque année, je rappelle que les règles du savoir vivre interdisent l’envoi de mails personnalisés pour les vœux : il faut envoyer des mails collectifs. Je parle pour le travail, pas pour les amis et la famille.

C’est une convention d’envoyer des vœux, avant on s’envoyait des cartes, par la poste : c’est dorénavant à proscrire, notamment vis-à-vis des cliens : ils ne vous payent pas pour que vous passiez du temps à envoyer des vœux mais pour des services divers.

Ca compte aussi pour les mails.

Vous vous préparez à faire un copier coller d’un même texte et à l’envoyer aux 210 personnes de votre carnet d’adresses, une par une, pensant que ça leur fera plaisir ? Croyez-vous qu’ils soient dupes ? Vous vous préparez, en fait, à faire le machin le plus grossier qu’il soit…

Vous-mêmes, quand vous recevez une carte (par la poste) pour des vœux, que pensez vous ? « C’est bien sympa de sa part ! » ou « Putain, sa secrétaire est efficace ! » ou « Bordel, ils ont encore du pognon à dépenser pour ces conneries ! » ou « Il me fait chier, il a merdoyé toute l’année avec des livraisons de logiciels bugués et il voudrait, maintenant, que j’oublie avec une simple carte de vœux ! »

Ou « Putain, il faut que je réponde, où vais-je trouver une carte, un vingt janvier ? »

Ce matin, j’ai fait mon job de numberonedumachin : j’ai commenté une cinquantaine de blogs en présentant mes vœux à ceux qui présentaient les leurs. La démarche est sincère : nous sommes tous potes, dans cet espace de loisir qu’est la blogosphère. Dans un milieu professionnel, c’est particulièrement faux cul, par contre, surtout envers les clients. N’envoyez pas « Je vous souhaite une bonne année 2011, ainsi qu’à vos proches » puisque ça veut dire « J’espère que j’aurais l’occasion de vous soutirez un maximum de pognon encore en 2011 ».

Par contre, il est d’usage de présenter ses vœux. Il FAUT le faire.

Alors faites le par un mail collectif, avec tous les destinataires en « Copie cachée » (ils n’ont pas besoin de savoir à qui vous écrivez) et de manière collective et « formelle » : « En ce début d’année, toute l’équipe se joint à moi pour… »

Faites le dès lundi matin, le premier jour ouvré pour montrer que vous êtes un professionnel : on ne souhaite pas ses vœux fin janvier (même si une tradition orale dise qu’on peut le faire). Si le mail collectif est parti avant 9h30 lundi, les destinataires :

-          seront emmerdés puisque vous aurez « tapé » avant eux,

-          verront que vous êtes efficace : vous avez fait votre job dans les délais sans perdre du temps à faire des conneries.

Réfléchissez bien à tout ça ! Nous avions une tradition séculaire d’envoyer un mot chaque année, en début d’année, pour donner des nouvelles, dire aux « proches éloignés » qu’on pense bien à eux. C’était à une époque où on ne se téléphonait pas trois fois par semaine parce qu’il n’y avait pas de téléphone ! Ensuite, on a pris l’habitude de s’appeler, en début d’année, parce que c’était une occasion toute trouvée.

Nous vivons maintenant dans un autre monde : celui de l’hypercommunication, nous sommes connectés en permanence, via les mails, facebook, les SMS, … Aussi bien, lundi après-midi, vous avez une visioconférence avec un tas d’andouilles : ça serait complètement crétin de leur envoyer des vœux personnalisés après !

Presque grossier : « ils » verront bien que vous vous forcez, que vous envoyez vos vœux par convention.

Par contre, c’est la réponse aux vœux qu’il faut personnaliser ! Je vous laisse y réfléchir…