Dans beaucoup d’entreprises, de nombreux sites web sont
filtrés, notamment les réseaux sociaux. On comprend très bien les intentions
des webmasters : les employés sont au bureau pour travailler, pas pour
faire les cons sur le net.
Les réseaux sociaux, notamment, sont très « chronophages »
et surtout sources de dispersion.
Il n’empêche que j’ai bien envie de faire l’avocat du
diable, au cas où je puisse contribuer à éradiquer ce filtrage d’un autre âge,
qui est caractéristique d’un manque de réflexion, dans les entreprises, et d’une
méconnaissance des outils qui se déploient. En gros, le big boss s’en fout, il
a mieux à faire que d’aller sur Facebook, mais personne, dans la hiérarchie
intermédiaire jusqu’aux gugusses en charge du paramétrage des proxys n’ose
prendre la décision : supprimer les contrôles d’accès.
Des sociétés vendent des logiciels pour facilite ses contrôles,
tout le monde est content.
Pourtant, ces contrôles ont un coût et à partir du moment où
un coût est identifié, une entreprise devrait réfléchir à sa pertinence.
Outre le coût direct des systèmes de filtrage, je vois deux
gros désavantages :
-
on a parfois réellement besoin d’avoir
accès à des sites interdits pour le boulot, notamment les sites qui permettent
de faire de la « veille » et qui nécessiteraient d’écouter des
poadcasts ou de trainer un peu sur dailymotion ou youtube,
-
les employés deviennent has been, en ne
connaissant pas ce qui se fait sur Internet.
Pour ces deux points, vous pourriez vous foutre de ma gueule :
je vais donc me justifier. Pour le premier, c’est effectivement anecdotique. Il
n’empêche que quand TF1 passe au 20 heures un sujet en rapport avec mon boulot,
j’ai « besoin » de le voir, pour étudier la perception par le public.
J’ai vu une fois la direction de la communication faire tourner auprès des
salariés une vidéo avec l’interview de notre PDG… sur un site interdit.
Pour le deuxième, j’avais raconté une anecdote dans un de
mes blogs : un collège m’avait présenté un nouvel outil Intranet, en me
disant : tu sais, c’est comme si tu faisais un billet sur un blog, par
exemple, tu cliques ici pour faire un lien. J’avais joué à l’innocent, à celui
qui ne connaissait pas les blogs. C’était rigolo. Mais il se trouve qu’il aurait
très bien pu avoir raison, la plupart de mes collègues ignorent tout du
fonctionnement de Twitter, de Facebook ou d’autres machins. En tant qu’informaticiens,
ils ne savent pas les capacités techniques des applications, y compris de
celles qu’ils pourraient mettre en œuvre. Ils n’ont pas la facilité d’utilisation
des machins contrairement à une partie du public visé par nos applications… Ils
en deviennent totalement opposés au progrès et complètement fermés au modèle « client
léger » qui est maintenant complètement possible.
Enfin, ce qui est moins grave pour l’entreprise mais me fait
rager en tant que blogueur politique, ils ne se donnent pas l’accès à des
sources d’information diversifiées. Tiens ! L’idée de ce billet m’est
venue en accédant en tant que « béta testeur » à un site donc je vous
parlerai prochainement. Ce site propose de se connecter en utilisant Facebook :
je n’ai pas pu ouvrir un compte. Et mes collègues ne pourront jamais réagir à l’actualité.
Quand on a une vie de famille et qu’on travaille à Paris, on
n’a pas nécessairement le temps d’aller sur le web pendant ses heures de loisir.
Le faire du boulot est la seule solution.
Mais, effectivement, on n’a pas que ça à faire pendant
les heures de travail…
Néanmoins, les salariés arrivent très bien à contourner les
interdits.
Ca me rappelle ce mois de juillet, où nous étions plusieurs
à suivre le Tour de France sur nos iPhone…
Ca me rappelle aussi une autre époque, quand j’étais
consultant. Un de mes clients interdisaient aux consultants d’accéder au web et
refusait de lui mettre à disposition une boite mail. Ainsi, dans sa politique
Web, il avait mis en place un système de « liste blanche » avec des
sites web autorisés, ce qui était logique. Comme c’était une banque, il
autorisait l’accès à des sites boursiers, comme http://www.boursorama.fr où, d’une part,
on peut se créer une boite mail et, d’autre part, on a accès à l’actualité (c’est
depuis cette époque que j’ai pris l’habitude de consulter l’information sur
Boursorama, ce qui a beaucoup d’intérêt : ils diffusent les dépêches sans
les hiérarchiser).
Je pouvais donc rédiger mes billets de blog, me les envoyer
sur ma messagerie gmail et publier mes billets à partir d’un poste avec accès
Internet en libre service…
Enfin, les braves gens qui n’ont pas envie de travailler
peuvent très bien trouver une occupation sans avoir accès à « tout
Internet ».
Si je connaissais bien Boursorama, c’est parce qu’à une
époque, chez un autre client, vers 2000 ou 2001, je passais mon temps à jouer
au troll gauchiste dans les forums… Chez un autre, encore, je passais une
partie de mon temps à étudier leur Intranet (c’était une entreprise gigantesque
et on trouvait un tas d’informations « intéressantes »). Ces deux
activités étaient devenues presque maladives, chez moi…
Ainsi, ces filtrages sont inutiles puisqu’ils peuvent
souvent être contournés et qu’ils ne sont pas directement à l’origine du fait
que les employés ne font pas ce qu’ils devraient faire. Seul un management de
proximité de qualité peut s’assurer de l’efficacité réelle des employés
travaillant dans un bureau.
Ils sont une gène, une frustration continuelle pour certains
salariés.
Il faut les supprimer.
Grosse question qui me renvoie au livre "bonjour paresse" un excellent livre que j'ai lu quand j'étais dans mon placard chez SFR. D'ailleurs SFR avait suprimé l'accès à linkedin en 2005, j'avais téléphoné à la hotline et on m'avait rétabli l'accès aussitôt. Comme la hotline était sous-traité, je n'ai pas eu de mal à convaincre le gars au bout du fil, qui devait habiter à l'ile Maurice
RépondreSupprimerHé hé hé Le service de communication de mon établissement nous envoie régulièrement des liens pour écouter des reportages vidéos ou radios de collègues qui sont interviewés mais nous n'y avons pas accès... Même les radios sont coupées...
RépondreSupprimerOn n'aurait pas besoin d'interdire quoi que ce soit si les salariés travaillaient pour eux-mêmes et pour tous ...si nous étions capables d'instituer une démocratie sociale pour une économie au top ! ...
RépondreSupprimerPeut-être que demain tout peut changer ... ou peut-être seulement dans 200 ans, quand "la pluie nous a[ura] débués et lavés,Et le soleil desséchés et noircis".
Franchement, quelle tête il a ce X.B. ! ... Tu peux pas illustrer avec une autre image ... T'as vu cet air sournois et intransigeant tout à la fois ? ... C'est Ministre ça ? ... Presque il me donnerait les choquottes ! ... C'est quand que je pars en Norvège ? Ouf bientôt ! ... que je respire quelques instants l'air d'une démocratie ...
J'ai la chance de ne pas être filtrée à mon travail et je trouve effectivement que c'est inutile. Le développement des smartphones fait que quelqu'un qui veut procrastiner trouvera le moyen de le faire (ou alors il passera des coups de fil à toute sa famille via son téléphone pro).
RépondreSupprimerQuand je bosse et que je suis très occupée, je n'ai pas le temps d'aller trainer sur Twitter par exemple. Je n'y pense même pas.
Au final je ne me retrouve à fouiner sur le net que quand j'en ai le temps et donc ça n'empiète pas sur mon travail.
Ma chère et tendre travaille dans une grande crémerie qui pratique le filtrage à mort de l'internet.
RépondreSupprimerNotamment tous les sites musicaux sont tricards. Or la musique est l'objet du travail de ma douce ! Elle et ses collègues du service musique ont réclamé. L'employeur a fini par transiger : les sites musicaux sont maintenant accessibles à tous les employés... en dehors des heures de travail !
Je suis d'accord avec toi.
RépondreSupprimerMouai, l’accès libre à internet c'est quand même tenter le diable. Quelqu'un qui a une tendance à la procrastination (et on n'est pas qu'un peu) a vite fait de se connecter pour 5-10-15 mn ni vu ni connu.
RépondreSupprimerThierry,
RépondreSupprimerNous on ne peut pas. Mais ça me rappelle mes différents clients quand j'étais consultant (sauf un cité dans la note, je n'y ai pas passé assez de temps), j'ai toujours trouvé assez rapidement des motifs sérieux pour avoir accès à internet...
Nol de nol,
Comme moi...
Apo,
Reste calme !
Shaya,
Pareil !
Un partageux,
Le coup de l'accès en dehors des heures de travail est intéressant (sauf évidemment pour ton épouse).
Gularu,
Ouf ! Et pourtant tu es patron...
Norby,
Et alors ? Tu travailles dans un bureau sans contact avec les clients ? Compte le temps effectif que tu passes à travailler. J'ai fait le calcul quand on m'a demandé le temps que je passais sur mes blogs. Je l'ai fait aussi pour mes collègues (et encore, je ne sais pas ce qu'ils font sur leur PC), on n'arrive pas à 6h30 à cause des pauses et discussions informelles entre collègues, formules de politesse au téléphone, ...
@Nicolas: Justement, si en plus de tout ça tu rajoutes les surfs plus ou moins longs/régulier sur internet, la journée de boulot effectif fini par être sensiblement réduite.
RépondreSupprimer