Tout savoir sur le taux de rebond

J’ai un gros taux de rebond et je vous emmerde. Tel aurait du être le titre de ce billet si je n’étais pas d’une politesse et d’une délicatesse légendaire.

A cause de facétieux commentateurs dont Suzanne et Achille (qui était en lien dans mon billet de ce matin), j’ai du me renseigner sur le « taux de rebond » que nous donne avec amour Google Analytics. Je suis très rebondi : 85%. Pour un gugusse d’un quintal, ça fait négligé. C’est mauvais. Honte sur moi.

Je vais vous expliquer ce dont au sujet de quoi il s’agit : c'est le taux de visiteurs qui ne visitent qu’une seule page d’un site web.

Vous avez compris ? Même vous, Didier ? Si Didier a compris, ce billet sera parfait car il est un peu dur de la comprenette, parfois, au point qu’il pense que ce sont les islamistes qui mangent les enfants alors que ce sont les communistes réactionnaires.

Vous allez me répondre que pour des blogs comme les nôtres, on s’en fout totalement. Le lecteur vient, lit une page et se casse. Au revoir, madame. Je vous remercie de m'avoir rassurer. Je vais en rajouter. On a même des lecteurs vicieux qui nous lisent par l’intermédiaire d’un agrégateur de flux et ne viennent sur le blog que pour troller. C’est mon cas. Je suis un mauvais lecteur de blogs : je les lis sans les visiter grâce à Google Reader.

Le taux de rebond est important pour un vrai site web, notamment un site commerçant : le but est d’envoyer des clients visiter plein de pages pour vendre des cochonneries. Pour beaucoup de site, on s’en fout. Imaginons que je cherche une photo de bite pour donner à Oh!91 pour illustrer un billet qu’il m’a commandé pendant ses vacances. Je prends Google Image et je tape « grosse bite » (ne jamais chercher « bite » dans Google Image, les résultats sont assez ignobles puisque « bite » en anglais correspond à une maladie abominable). Je passe deux ou trois pages, je trouve une jolie bite. Je clique sur le site. Je récupère l’image et je me casse. J’aurais aidé le taulier du site à dégrader son taux de rebond. Il ne sera pas content. Il a tort : j’ai trouvé ce que je cherchais en quelques secondes grâce à lui. Son site est donc très bien fait et indispensable. Pour ceux qui cherchent des photos de bite, au moins.

Une des croyances très populaires de la signification du taux de rebond est totalement erronée. Par exemple, Achille me disait : « Le taux de rebond est quand un internaute arrive sur ton blog, et qu'il clique tout de suite sur le bouton Précédent du navigateur. Il n'a fait que "rebondir" quoi. En général, c'est mauvais signe... » Il se trompe. Quand on fait une recherche google, sur les rebonds, un tas de zozos nous expliquent que c’est lié au temps de présence du lecteur dans le blog. Ca n’a rien à voir. Google et Wikipedia ne sont pas très clairs sur le sujet donc je ne peux pas vérifier mes dires mais je crois bien que j’ai raison. C’est uniquement le taux de visiteurs qui ne visitent qu’une seule page (donc qu’une seule URL est détectée par le widget Google Analytics). Ainsi, je suis un très bon blogueur geek et je mérite une bonne place au classement. La seule explication valable sur le taux de rebond est contenue dans ce billet. Vous pouvez donc ignorer toutes les autres. Et si on m’avait dit que j’arriverais à faire une page sur un sujet donc j’ignorais tout il y a moins d’une heure alors que je commente chez Achille pour lui expliquer qu’il faut faire des billets courts…

Je vais donc décréter maintenant : « on s’en fout du taux de rebond pour les blogs ». Au moins, ça me consolerait d’avoir un fort taux de rebond. Au contraire, même : plus haut est le taux de rebond, plus grande est la satisfaction du lecteur qui n’a pas eu besoin de farfouiller partout pour trouver des conneries à lire.