Un sympathique twittos me chambrait (voir l’illustration). En effet, sur les 21 billets que j’ai fais ce mois (G+ est sorti le 1er juin), 16 sont directement liés à Google Plus. Une psychothérapie d’urgence s’impose. Je suis obsédé par Google Plus. C’est mal.
A ma décharge, néanmoins, je ne suis pas un gros utilisateur. Je suis gros tout court. On ne peut pas, à la fois, écrire des billets pour 4 blogs, travailler, aller au bistro et faire le con dans les réseaux sociaux. D’ailleurs, les réseaux sociaux sont presque incompatibles avec le bistro, sauf Twitter qui en est une sorte de continuation… Le bistro est réseau - hips - social en lui même.
J’ai papoté avec ce twittos. Il suggérait que la nouveauté entrainait forcément une fascination mais ça n’est pas le cas. S’il lisait mieux mon blog, il aurait remarqué que mes obsessions changent tous les mois. En juin, par exemple, j’étais surtout intrigué par l’utilisation de Twitter ou de Facebook pour la promotion des blogs.
Pour ce qui concerne la promotion de mes blogs, j’ai complètement loupé Facebook, repoussant toujours au lendemain l’étude de ce machin et la mise en route des pages liées à chaque blog. C’est d’ailleurs un peu pareil avec Twitter mais, voir mon dernier billet, Twitter n’apporte pas beaucoup de visites et la courbe me parait en baisse.
Enfin, je vous livre, à droite, une copie d’écran du machin que j’utilise pour tweeter les billets et compter le nombre de clics : les geekeries à propos des réseaux sociaux intéressent visiblement plus mes abonnés que les autres sujets. A part le cul, j’ai aussi des gonzesses qui me suivent.
C’est la première raison qui m’a fait m’intéresser à Google Plus : contrairement à d’habitude, comme pour Twitter et Facebook (mais aussi tous les autres machins sociaux et produits divers), je ne suis pas en retard, par rapport à mes confrères : je découvre Google Plus au même rythme qu’eux… Ca m’apporte des visites et, avec les RT, c’est bon pour le classement de ce blog.
Ainsi, en tant que blogueur, je ne pouvais pas me permettre de louper à nouveau le coche avec Google Plus. C’est la deuxième raison qui me pousse à m’intéresser de près à Google Plus.
Mon blog est fait par des applications Google (notamment Blogger, mais n’oublions pas Feedburner, Google Analytics, Picasa, …) et j’utilise beaucoup deux autres applications Google, Gmail et Google Reader (sans compter le moteur de recherche !). En fait, je suis un peu fan des applications Google (mais sans plus : j’ai choisi Blogger à une époque où je ne connaissais rien aux blogs, je suis passé de Netvibes à Google Reader parce que c’était plus facile, à partir de l’iPhone et Gmail parce que j’ai eu la chance d’être parmi les premiers à avoir reçu une invitation, à une époque où je n’étais pas satisfait de ma messagerie personnelle).
Donc, en tant que blogueur et utilisateur actif des outils Google, je suis persuadé que Google va me mitonner un ensemble « aux petits oignons ».
C’est la troisième raison qui me pousse à m’intéresser à fond à Google Plus. Mon « environnement de blogage » devrait changer considérablement. Outre la sortie de Google Plus, on a également assisté à une refonte de Blogger et je m’attends à de gros changements dans Google Plus. Peut-être que le twittos qui me chambrait avait raison : je suis aussi fasciné par la nouveauté.
Ca fait longtemps que je suis blogueur politique. En 2006 et 2007, on a beaucoup parlé de l’influence des blogs politiques avant de découvrir que ce n’était qu’une fumisterie. Il n’empêche que, depuis, on se cherche pour trouver des solutions pour donner une visibilité aux propos qu’on peut tenir, collectivement.
C’est la quatrième raison qui fait que je m’intéresse à Google Plus : c’est peut-être un machin qui contribuera à donner de l’influence aux blogs.
Mais ces quatre premières raisons sont mineures, centrées sur mon loisir, le blogage, presque « égocentrées ».
Passons aux choses sérieuses.
Un Parisien qui prend le métro deux fois par jour a dans sa poche un passe Navigo. Il est a pris un abonnement et est prélevé tous les mois ou va le recharger à un guichet ou un automate en début de mois. Quand il se présente au tourniquet, il passe son badge sur le machin et la porte s’ouvre. Il prend son métro.
Le Parigot ne sait pas ce qu’il y a derrière. Quand il passe son badge, celui-ci, par un processus normalisé (norme ISO 14445, de mémoire) un dialogue est établi entre la puce électronique de sa carte et le tourniquet. Ce dernier appelle probablement un serveur informatique pour vérifier que le passe est bien valide et obtient une réponse en un temps record. Tout ceci permet de vérifier que c’est bien une vraie carte, qu’elle n’a pas été utilisée dans le précédent quart d’heures (pour éviter que des gugusses se refilent la même carte par-dessus le portillon), qu’elle est bien dans sa période de validité, … Un contrôleur pourra vérifier que la carte a bien été validée à l’entrée de la personne dans le métro…
Le Parigot, quand il prend son abonnement ou recharge son badge, pense qu’il achète ça à la SNCF ou à la RATP (éventuellement par l’intermédiaire d’un tabac). Il a raison, mais il ne sait pas que la SNCF ou la RATP vendent en fait des prestations au STIF (Syndicat des Transports d’Ile de France) de commercialisation de cartes de paiement. La SNCF et la RATP sont concurrentes pour ça. Elles ne touchent pas de pognon avec les « recharges » ou abonnements vendus, juste une commission, en tant que « commerçants vendeurs de recharges et d’abonnements ». C’est après qu’ils reçoivent du pognon, au même titre que quelques petites compagnies de car en banlieue, pour la prestation vraiment offertes, le nombre de gens transportés, les kilomètres parcourus, …
Le parigot ne sait pas tout ça. Le provincial non plus ne sait pas que pour prendre les transports en commun dans sa préfecture, il utilise des moyens quasiment identiques parce que la compagnie publique locale n’a pas les moyens de faire ses propres développements informatiques. Donc elle pompe les technologies (et réglementations, facturations, …) des deux gros concurrents que sont la SNCF et la RATP… Qui elles-mêmes les représentent auprès d’instances mondiales de normalisation telles que l’ISO, …
Derrière, il y a des grosses structures, de gros machins informatiques, de grosses équipes de « maitrise d’œuvre ».
Ben c’est mon métier. Sauf que c’est dans un tout autre secteur, mais aussi un machin à base d’informatique que la plupart des gens utilisent tous les jours sans même penser aux gens qui sont derrière. L’informatique plus que grand public…
Je ne vous dirais pas où je bosse : ça peut être la régulation des feux rouges, les distributeurs de billets, les pompes à essence, le trafic aérien, les livraisons de bière, les caisses de supermarchés, les décodeurs TNT, … Tout un tas de bazars où l’informatique figure au cœur sans que les utilisateurs s’en rendent compte, avec quelques mots clés louches : standardisation, interopérabilité, rapidité, baisse des coûts, …
C’est la cinquième raison qui me fait m’intéresser à Google Plus. Elle est bêtement professionnelle. J’assiste aux évolutions d’un « confrère » de ma boite, un géant de l’informatique grand public avec des utilisateurs qui ne se rendent pas compte du bazar qu’il y a derrière… Pensez au temps dérisoire pris par une recherche Google, surtout depuis la « saisie assistée »… Ils ont les mêmes contraintes que « nous » : standardisation, interopérabilité, …
C’est fascinant.
La sixième raison est plus bête : ça fait des mois que je claironne dans ce blog que Google a un tas d’applications qui se complètent. Seul un chaînon manque pour donner un coup de massue à tout le monde. C’est la sixième raison : je suis en train d’avoir potentiellement raison. J’aurais pu la mettre avec les quatre premières, les égocentrées, mais je m’en fous, c’est juste pour introduire la fin de ce billet.
La septième raison est politique ou économique. On assiste à un combat de titans, avec Apple, Microsoft et Google au centre, avec quelques outsiders, notamment Facebook mais aussi tous les fabricants de PC, de smartphones, … C’est l’informatique du futur qui se dessine, ce qui sera au centre de nos ordinateurs, de nos téléphones, de nos tablettes,…
Mais tout cela j’en parle souvent dans le blog. Tiens ! Windows existera-t-il encore dans trois ans, aurons-nous encore des applications dans nos ordinateurs de bureaux ?
Qui va gagner parmi les grands ? Quels outsiders survivront ?
On nous dit que Google Plus est un nouveau réseau social. On s’en fout, avant Facebook et Twitter, j’avais déjà mes blogs au centre de mon réseau social et les blogs des copains pour l’alimenter…
Google vient juste de poser une nouvelle pierre à l’informatique du futur, discrètement. Google prépare sa domination du marché. Ou sa perte.
Donc tu ne travailles pas dans un boiboite qui fabrique des vélos. CQFD. Ou peut-être que si, et tu étudies la concurrence.
RépondreSupprimerBon, je RT, comme convenu ;-)
Je ne t’ai pas dit que "la nouveauté entrainait forcément une fascination" mais que je comprenais qu'une nouveauté puisse susciter beaucoup d'enthousiasme au point de n'avoir que ça à l'esprit durant une période plus ou moins prolongée.
RépondreSupprimerEn fait, c'est un comportement très répandu, on pourrait dire banal, et même attendu voir provoqué par les stratégies marketing. Ton arrière grand-père faisait peut-etre preuve de la même passion pour les nouveautés technologiques de son époque (aviation, électricité, mécanique, etc).
Laetsgo,
RépondreSupprimerJe pourrais travailler pour Velib. Tu ne peux pas savoir l'informatique qu'il y a derrière pour optimiser les transferts de vélos, la gestion des pannes,..
Olivier,
Désolé si j'ai un peu raccourci tes propos !
Pour le reste, je n'ai pas que ça à l'esprit, j'y trouve une bonne matière à faire des billets et à réfléchir sur tout ce bordel. Mais comme hé dis dans le billet, je suis peu utilisateur.
Le mois dernier, j'étais obsédé par twitter alors que ce n'est pas une nouveauté. D'ailleurs g+ n'est pas une nouveauté, c'est un "Facebook" qui va assurer la jonction entre les différents produits Google.
Billet trop long ! (je rigole), mais très instructif, comme toujours.
RépondreSupprimerMerci ! le "je plaisante" n'étais pas nécessaire : j'aurais compris...
RépondreSupprimerC'est pas plutôt la norme ISO/IEC 14443?
RépondreSupprimerBen j'étais pas loin.
RépondreSupprimerOn devrait mettre en prison les auteurs de billets aussi longs.
RépondreSupprimerJe refuse de prendre ma douche avec toi...
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