See Mee me somme de répondre à une chaîne : sept choses que j’aime dans le blogage. Je vais donc y répondre, contraint et forcé. Il n’y a pas de hiérarchie entre les réponses, notamment entre les quatre premières (au moment où j’entame la rédaction de ce billet et donc cette phrase, je n’en ai que six en tête).
La première : j’aime rédiger des vrais billets, cela qui feront sourire ou réagir les lecteurs (pas comme ce matin, où je ne ponds que trois lignes à propos du projet du PS…). J’aime l’idée de savoir comment vont réagir les lecteurs. Il m’arrive de rédiger une ligne parce que je sais que Didier ou l’Hérétique vont réagir sur un point précis (je crois qu’ils me le rendent bien, d’ailleurs). J’aime faire des appeaux à trolls, vers les libéraux, mes copains du Front de Gauche, les centristes du Modem, Olympe, …
J’aime faire des billets que j’estime réussis, j’aime en avoir un signe de la part des lecteurs, j’aime quand je fais des phrases qui m’amusent. J’aime gâcher un billet somptueux par une plaisanterie grossière, cette touche de plus qui empêchera des sites d’agrégation de reprendre le billet. J’aime ces grossièretés qui vont outrer certains lecteurs alors que d’autres savent, par avance que ça n’est qu’une immense connerie. J’aime chercher des illustrations sans rapport avec le billet, juste sur la base d’un mot clé qui m’est passé par la tête en pensant à la tronche du lecteur qui va se demander pourquoi…
La deuxième : j’aime cette espèce d’état de transe dans lequel je suis parfois pour la rédaction de quelques billets (deux ou trois fois par mois) comme si le monde autour de moi n’existait pas. C’est très important. La machine se met en route au bout de deux lignes de texte, quand j’ai trouvé l’introduction, mes doigts ne se reposent alors qu’au bout du billet. J’aime pondre des textes d’un seul jet, quand mon cerveau est en parfaite harmonie avec mes doigts pour imaginer des phrases à la vitesse où je peux les taper.
La troisième : j’aime les rencontres de blogueurs. Pas uniquement parce que ce sont des potes, des vrais. Hypos et Jon m’ont fait un grand honneur et un grand plaisir en me « désignant » témoin de la mariée, ce week-end. Mais je ne vais pas faire un discours sur l’amitié et toutes ces choses de la vie, il ne s’agit pas de ça : j’aime évidemment être entouré de mes amis, qu’ils soient des blogs, de la vraie vie, … Mais ça n’aurait pas sa place dans ce billet, qui est dédié au blogage.
J’aime juste l’idée que la vraie vie est plus importante que le blogage et de pouvoir me foutre de la gueule des andouilles qui apportent trop d’importance à la « communication audiovisuelle » en imaginant qu’on puisse aussi boire une bière, à un comptoir et être bien dès la première rencontre, comme je l’ai été lors de chacune des premières rencontres, notamment avec Fiso, Didier, Eric, Gularu et Homer. Je cite ces quatre là car je crois que je les premières rencontres ont eu lieu hors cadre de réunions de blogueurs (pour Gularu, je ne suis pas très sûr). Je pourrais aussi citer les copains que j’ai vus au cours de mes virées pendant les vacances d’été, bien sûr ! Tiens ! La Mère Castor et Monsieur ! J’aurais pu parler de Monsieur Poireau, du Coucou, de FalconHill, … dont au sujet desquels la première rencontre a aussi été dans la vraie vie ou de quelques personnes qui sont venus me voir à la Comète, qui ont osé franchir le périph pour échanger une bière… Mais je vais revenir sur les Castor.
Je ne sais plus comment nous nous sommes rencontrés. Chez Didier, probablement. Nous nous sommes souvent croisés sans, presque jamais, nous adresser la parole. Ils ont su, je ne sais plus comment, que j’allais en vacances dans leur coin. Ils m’ont invité, spontanément. Ils devaient bien penser que je n’étais pas un mauvais un bougre. J’ai accepté. Je me disais bien qu’ils devaient être des braves gens, pour inviter ainsi un inconnu et pour habiter dans un trou au bas des Cévennes. J’ai sonné, grimpé les marches, me suis assis en terrasse (devant une bière : ils ont des bons indics). J’étais bien. Immédiatement.
Dans la deuxième chose, j’aurais pu ajouter que j’aime bien ces impulsions qui me font raconter une histoire presque intime, au détour d’un billet…
La quatrième : je vais faire plus court que la précédente car je ne sais pas trop comment la formuler. J’aime bien les échanges que j’ai avec les commentateurs (sur leurs blogs comme sur les miens), ces menus dialogues qui font qu’on devient potes, sans trop savoir pourquoi. Les derniers que j’ai eus étaient avec Philippe et Christophe, je crois.
La cinquième : j’aime accumuler le nombre de blogs dans mon agrégateur. Je ne parle pas des blogs « institutionnels » comme tous ces geeks que je viens d’ajouter mais de ces blogs individuels. La plupart des blogueurs politiques ou geek vont accumuler les liens vers des sources d’information politique ou geek parce qu’ils cherchent… de l’information. Moi, ce que j’aime, avant tout, c’est lire des blogs, donc tomber, au hasard sur les derniers billets de blogs que je connais vaguement (j’en connais trop pour aller spontanément à la recherche de nouveaux, par exemple en écumant des blogrolls).
La sixième : j’aime mes manies de blogueurs, le simple fait de déclencher une mécanique tous les matins, après avoir lu mes mails perso ou pro. Faire mon billet politique du matin. Consulter le compteur de visites, l’éplucher au cas où le nombre de visites serait important. Voir les blogs qui citent les miens, toujours dans le même ordre : PMA, PNA puis PLA. Vider mon Google Reader (en lisant les billets des vrais copains puis en déroulant tout le reste avec une lecture en diagonale).
La septième : j’aime l’infini du web, presque à l’inverse du paradis des blogs qu’avaient imaginé Gaël et mtislav. Ils avaient regroupé dans un blog ce que des blogueurs estimaient être leurs meilleurs billets. Ils ont donc fait un paradis des billets… alors que moi, j’imagine qu’après ma disparition, jusqu’à ce que M. et Mme Google décident de faire le ménage pour économiser des octets, tous mes billets seront encore là. J’aime rédiger des billets mais aussi penser qu’une fois en place, ils vivront leur vie. Ils pourront être cités par la presse, ils pourront être repris par des sites d’informations, ils pourront être repérés au hasard d’une recherche google, mis en liens par d'autres blogueurs… Il y a des gens qui achètent des noms de domaine, moi c’est presque le contraire, bien que j’y pense parfois, comme tout le monde.
Quand ils seront morts (ou qu’ils seront fatigués du blogage), plus personne ne renouvellera l’hébergement ou le nom de domaine.
Pour ma part, seul un impératif technique ou financier de google et l’immensité du web arriveront à tuer mes blogs, si un coup de colère ne m’y pousse pas à bout d’ici là.
J’aime bien.
Les braves tauliers de blogs en lien dans ce billet sont invités à poursuivre cette chaîne. A l’infini.
Excellent billet !
RépondreSupprimerVivement la retraite, que je puisse avoir un blog moi aussi...
Estelle92 (qui est nulle en internet...mais qui se soignera bientôt, promis !).
J’aime bien quand tu gâches un billet somptueux par une plaisanterie grossière !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup quand tu parles d'état de transe à propos de l'écriture.
J'aime cette idée de devenir pote sans trop savoir comment.
J'aime tes aspiration à l'éternité de tes blogs... et de ceux des autres.
Merci d'avoir répondu.
Je précise aux futurs participants que la chaine ne concerne pas le blogging en particulier : on est libre d'aimer ce qu'on veut !
vers l'infini ! et au-delà !!!
RépondreSupprimerBuzz l'Eclair
il est magnifique ce billet...
RépondreSupprimerJ'adore le "J’aime juste l’idée que la vraie vie est plus importante que le blogage". Ouais...
Superbe billet, vraiment...
Et vive les blogs, putain !
RépondreSupprimerFaudra qu'on se refasse une bière un de ces 4 !
Il est très bien, ce billet, dites donc !
RépondreSupprimer(Et le taulier, d'un air pincé : oui, ç'a l'air de vous surprendre...)
Billet un peu pourri quand même.
RépondreSupprimer(je rigole, mais comme partout, il faut bien des trolls sinon le tableau n'est pas complet).
Balmeyer,
RépondreSupprimerAh ! Heureusement que tu es là, toi, les autres commentateurs sont aimables.
Estelle,
Merci. Bon au boulot maintenant !
See Mee,
J'ai méchamment réorienté la chaîne !
Et merci !
Gaël,
Typiquement le commentaire du mec qui n'a lu que le dernier mot d'un billet (moi, quand je n'ai pas envie de lire, je prends une phrase au hasard pour faire un commentaire con).
FalconHill,
Merci.
Homer,
Tu viens quand à Paris ?
Didier,
Oui, ç'a l'air de vous surprendre...
Bon, z'êtes tous tagués ! (sauf See Mee, naturlich).
ah mais j'm'insurge ! j'ai lu d'abord que même que !!!
RépondreSupprimerBon. Ca ira.
RépondreSupprimersalut Nicolas
RépondreSupprimerTrès sympa, ton billet. Sinon, je sais que je suis parfois d'accord avec Didier Goux, mais au point d'inverser nos urls...
et que veux tu que je dise :
RépondreSupprimertu écris bien, et tu as de biens belles raisons d'aimer le blogage.
L'Hérétique,
RépondreSupprimerJ'ai fait ça à plusieurs reprises dans ce billet.
Lolo,
Merci !
Evidemment, être nommé par le patron, ça créé des obligations... Au premier rang desquelles j'inscrirai : rigueur intellectuelle et plaisir d'écrire.
RépondreSupprimerEnsuite, je dirai : la blogation (le blogage, la blogature, le bloguisme !) me semble devoir être inspiré par la vraie vie... sans pour autant en dépendre, ce qui permet les dérapages imaginatifs, humoristiques et politiquement incorrects.
Enfin, bloguer, c'est pour moi faire un truc sérieux dans lequel je ne me prends pas au sérieux et dont je n'ai de compte à rendre à personne...
Commentaire non exhaustif...!
Très bon billet mais forcément parce que les blogueurs s'y retrouvent, j'imagine. En tout cas, plein de points de commun, genre la transe quand l'écriture tombe aussi naturellement que la pluie en été, quel bonheur.
RépondreSupprimerLa vanne à deux balles, aussi !
:-)))
Philippe,
RépondreSupprimerJ'aime bien "blogage" (ça sonne comme jardinage, bricolage mais aussi copinage, bourrage - de gueule). (ou de cul, selon).
Je ne suis pas le patron, juste le type qui a le plus de liens !
Poireau,
Merci. Je ne sais pas si beaucoup de blogueurs s'y retrouvent. Il y en a trop qui se donnent des contraintes qui font qu'ils y perdent le plaisir (je ne parle pas des contraintes de qualité mais plus de volume, de rythme, ...).
Si, si, je pense que beaucoup (pas tous) s'y retrouvent.
RépondreSupprimerDe mon côté, je ne retrouve pas mon rythme mais c'est dû à l'ensemble de ma vie ici. Ça finira par se solutionner !
:-))
Poireau,
RépondreSupprimerOui, mais tu ne te donnes pas la contrainte de produite ton billet quotidien, par exemple. Ca te ferait détester le blog !
Nicolas : tu te trompes, je faisais un billet par jour sur mon ancien blog. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, ça me serait contraignant ! :-))
RépondreSupprimerJe ne me trompe pas : tu ne te donnes pas la contrainte. C'est moi le taulier, bordel !
RépondreSupprimerOui taulier ! :-)))
RépondreSupprimerC'est que j'aime juste détourner les mots, les triturer, les inverser, les entendre sonner, les voir partir vers d'autres pages, d'autres oreilles et recommencer.
RépondreSupprimerPoireau,
RépondreSupprimerBien !
Philippe,
Et en plus, le suffixe "age" sonne bien franchouillard...
ouais ! comme dans bond... :)
RépondreSupprimerJe sais. Tu penses beaucoup à ta ceinture en cuir. Mais j'en prends soin.
RépondreSupprimeren "age", on a aussi sarkophage...
RépondreSupprimerOui, mais ne pratiquons pas le bétonnage.
RépondreSupprimerBon et maintenant que tu as presque tout dit, on fait comment nous autres ? Merci !
RépondreSupprimerYann,
RépondreSupprimerAu boulot, bordel !
Vive les blogs et les illustrations pertinentes !
RépondreSupprimerJ'aime bien celle de Malansac.
RépondreSupprimerQue de gens et de choses à aimer dans ce que tu aimes !
RépondreSupprimerUne attachante déclaration.
See Mee m'a tagué, je me demande encore ce que je vais bien raconter. Elle, toi, chacun à votre façon avez épuisé le sujet tant je me retrouve dans ce qu'elle et toi évoquez.
Et j'aime tes illustrations !!!
J'aime bien —aussi—, tes billets bordéliques. J'aime bien ta désinvolture pour célébrer le sacrifice du saint-lien. Par contre je ne sais pas si je serai capable de trouver sept choses à aimer dans le blogage, c'est beaucoup, surtout au fil du clavier…
RépondreSupprimerChristine,
RépondreSupprimerAh.
Le Coucou,
Au boulot ! C'est facile de trouver 7 choses. Déjà, à nous deux, on a bien 6 ou 7 blogs...
Laurent,
Au boulot ! Il y a bien plus de 14 trucs à aimer !
J'aime bien tes "j'aime bien". Surtout sur l'écriture qui est un moment à part, entre parenthèses.
RépondreSupprimerAimons nous !
RépondreSupprimermerci Nicolas, c'est un bon souvenir, hein ? Et maintenant tu connais la maison.
RépondreSupprimerBon, j'ai répondu au tag… Merci de l'invitation.
RépondreSupprimerTiens, je reviens sérieusement sur ce billet : j'ai sourit sur "l'état de transe". C'est effectivement quelque chose que je partage, et que j'aime énormément. J'ai parfois l'impression que c'est un peu ridicule cette état d'euphorie, mais je suis content que tu l'éprouve et le raconte ainsi. D'ailleurs j'ai tendance à oublier "l'habitude" pour ne chercher que cet état, occasionnellement, ce qui ne se produit pas souvent (mais qui devrait, en entretenant le bousin).
RépondreSupprimerFichtre... Pas facile.
RépondreSupprimerLa Mère Castor,
RépondreSupprimerUn excellent souvenir !
Balmeyer,
Oui, il devrait venir naturellement mais n'est là que par période mais il y a un état intermédiaire, qui me permet de pondre des billets assez facilement, comme celui de ce matin sur PMA. Je ne sais pas ce qu'il vaut mais il m'est venu à la lecture d'une phrase, chez Elmone et s'est enchaîné naturellement...
DPP,
Au boulot, bordel !