5 conseils pour un blogueur politique pendant une campagne

Après une période vraiment inquiétante au début de l’année, mon blog politique connaît depuis quelques semaines des records d’affluence. Le compteur fourni par mon hébergeur m’indique près de 100 000 pages vues au cours des 30 derniers jours (Google Analytics, toujours beaucoup plus modeste, annonce près de 30 000 visites par 18 000 « visiteurs uniques » soit une hausse d’un peu moins de 30% par rapport à d’habitude). Ces chiffres sont d’autant plus surprenants que mon principal apporteur de visites (Didier Goux) a supprimé sa blogroll…

Est-il possible de donner des conseils aux blogueurs politiques, chacun faisant, au fond, ce qu’il veut ?

Premier conseil : ne pas faire attention à ces chiffres

Les raisons de l’augmentation sont purement mathématiques ! Pour ma part :

-         je fais plus de billets car il y a plus de sujets : les habitués passent plus souvent et google trouve plus de mots clés,

-         on est facilement repris par des sites de campagne des candidats (comme http://toushollande.fr) pour faire buzzer des sujets,

-         Twitter connaît un regain de popularité, …

Par ailleurs, billet par billet ou jour par jour, les chiffres sont extrêmement variables. Pour cette semaine, mon hébergeur m’indique des billets vus 200 fois et d’autres vus plus de 800 fois…

Il suffit de deux jours consécutifs (pour moi, c’était lundi et mardi), pour se poser des questions métaphysiques alors que la variation de l’activité n’est due qu’au hasard. C’est d’ailleurs pareil pour les commentaires…

Deuxième conseil : attention à ne dégouter vos lecteurs habituels

Tous les lecteurs de blogs politiques ne sont pas nécessairement intéressés par la politique, ils peuvent être intéressés par la personne, sa manière d’écrire, … A force de tourner en rond (« Sarko c’est le mal, Hollande c’est le bien »), le lectorat se lasse et fait une overdose.

Enfin, même politisé, habitué ou non, le lecteur sera fatigué de trouver toujours les mêmes trucs (les mêmes affiches de Nicolas Sarkozy truquées, par exemple, ou les infographies du PS) quand il zappe de blog en blog.

Troisième conseil : bien réfléchir à votre objectif

Les blogs politiques sont lu par quelques centaines de personnes déjà politisées. Ca représente nettement moins de 1% des électeurs (environ 45 millions). Avec votre blog, vous ne convaincrez absolument personne de voter pour votre poulain à la Présidentielle.

Donc ne bloguez pas pour ça…

Il y a bien d’autres raisons de bloguer :

-         jeter des cris de colère pour se lâcher les nerfs,

-         rigoler avec les copains,

-         participer au bruit global fait par la blogosphère pour qu’elle prenne du poids dans la pensée des journalistes et des politiciens.

Cherchez la vôtre…

Quatrième conseil : gérer les buzz avec habilité

Distraits comme vous êtes, vous n’avez pas remarqué que mes deux derniers conseils sont contradictoires. Dans le premier, je dis qu’il ne faut pas participer à la diffusion de « toujours la même » information et dans l’autre, je dis, en gros, que le seul intérêt des blogs est de faire du « bruit global ».

Comme il FAUT participer au bruit et diffuser les argumentaires officiels et autres contenus, vous êtes OBLIGE de produire autant de contenu original. C’est vous qui voyez, c’est juste mon truc à moi.

Cinquième conseil : produire du contenu original

Je le disais à l’instant… Original a deux significations : 1. Soit vous en êtes à l’origine. 2. Soit il diffère franchement de tout ce qui se fait ailleurs.

Pour le « 2 », vous faites ce que vous voulez, c’est votre problème. Et je sais, ce n’est pas facile. J’ai le même problème 2 ou 3 fois par jour…

Pour le « 1 », évitez de diffuser des textes de plus de quelques lignes si vous n’en êtes pas l’auteur (sauf si le texte n’est pas sur le net), recopiez juste quelques lignes et mettez un lien. La plupart des lecteurs viennent pour voir ce dont vous voulez parler et, éventuellement vous lire. Ils ne viennent jamais pour lire le texte des autres. Il n’y a rien de plus chiant, par exemple, de tomber sur un blog qui diffuse le texte d’une pétition ou un communiqué de presse.

Et je ne parle pas de ces sites qui se contentent de pomper du contenu…

Pourquoi tous ces conseils ?

Mais je ne sais pas, moi ! Z’êtes gonflés…