Ce matin, j'ai commencé la lecture du
livre « Blog » de Jean-Philippe Blondel. C'est l'histoire
d'un ado de 15 ou 16 ans qui est en colère quand il découvre que
son père lit son blog en cachette. Peut-importe la suite de
l'histoire, le simple fait que cela puisse arriver me navre.
La suite de l'histoire ? Je n'en
sais rien. Je n'ai pas fini. Je ne suis pas critique littéraire et à
vue de nez, outre le fait que je connaisse probablement bien mieux
les réseaux sociaux que l'auteur, je n'ai pas encore lu la fin. Ca
se lit facilement, mais le fait que la première personne soit
utilisée par un adulte pour décrire ce qui se passe dans la tête
d'un môme est déroutant surtout quand on connait le niveau de la
plupart des blogs d'ados...
Les premières pages du bouquin m'ont
rappelé une discussion avec une collègue de mon âge avec des mômes
de 10 et 13 ans qui avait interdit à sa fille ainée de créer un
blog. J'en avais déjà fait un billet mais peu importe. Son
argumentation révélait qu'elle ne connaissait pas du tout les
réseaux sociaux et en avait une peur démesurée.
Je n'ai ni mômes ni la responsabilité
de leur élevage et j'ai beau jeu de donner des conseils. Il
n'empêche que...
Premier conseil : relativisez
l'importance des réseaux sociaux
La première raison qui poussait ma
collègue à interdire à sa môme de créer un blog est la peur
qu'elle y diffuse des photos et qu'un type mal intentionné en fasse
mauvaise usage. Pourtant, qu'est-ce que ça peut foutre ? Les
pervers ont un tas de solutions pour trouver des mômes suffisamment
déshabillés pour se palucher... Tiens ! Une bonne vieille
recherche dans Google Image. Un autre exemple ? Je suis abonné au blog du club de natation de Loudéac comme à un tas de blogs
locaux. Toutes les semaines, un tas de gamins en maillot de bain.
Aussi bien, les filles de ma collègue
sont dans un club de natation et elle a signé un papier autorisant
les responsables du club à diffuser les photos dans un blog.
Ce ne sont pas les réseaux sociaux qui
ont créé les pervers. Un compte Facebook ou un blog qui crée le
danger. Vos gamins peuvent se retrouver en photo sur le site web
de la commune au travers du pdf du journal municipal.
En outre, si vous interdisez à vos
gamins d'être présents sur les réseaux sociaux, comment
voulez-vous leur apprendre à se méfier des mauvaises rencontres ?
Deuxième conseil : créez vous
un compte Facebook
Ma collègue ne savait visiblement pas
ce qu'était un réseau social. Ce n'est pas très grave. Elle a
mieux à faire. Il n'empêche qu'elle aura du mal à aider ses
enfants si elle ne sait pas ce que c'est.
Hop ! Parents, créez-vous un
compte Facebook et consacrez-y au minimum cinq minutes par jour ou
une demi-heure par semaine. Ca n'a rien de compliqué. Vous trouverez
rapidement un tas de contacts. Il est même probable que vous y
preniez goût !
Troisième conseil :
« réseautez » en famille
Aidez donc vos mômes à créer un
compte Facebook ou un blog avant qu'il le fasse tout seul, en
cachette. A vue de nez, vers 11 ou 12 ans, c'est l'âge idéal
(attention, il y a des conditions d'âge dans les CGU), c'est après
qu'ils vont commencer à papoter avec leurs potes.
C'est la meilleure solution pour les
apprendre à les utiliser, pour leur montrer ce qu'il ne faut pas
faire, ... Vous passerez du bon moment en famille. Et au bout de six
mois ou un ans, ce seront vos mômes qui vous apprendront un tas de
trucs.
C'est aussi la meilleure manière
d'habituer vos mômes à votre présence dans leur vie numérique.
Votre présence restreindra fatalement leurs diffusions car ils
n'oseront pas avouer les premières cuites, les premiers pétards,
« la première fois », … Et c'est aussi bien qu'ils
n'en parlent pas sur le net...
Quatrième conseil :
foutez-leur la paix !
Si vous avez loupé le troisième
conseil, il est probable que vos mômes créeront un blog ou un
compte Facebook. En vous en parlant ou pas.
Lâchez leur la grappe. Que vous soyez
averti ou pas, que leur compte Facebook ait été créé par vous à
l'occasion du troisième conseil. Lâchez leur la grappe.
Est-ce qu'il vous passerait à l'esprit
l'idée d'équiper vos gamins de micros pour écouter ce qu'ils
disent quand ils sont avec leurs potes ?
Surtout, ne les suivez pas en cachette
comme dans le bouquin que je citais en introduction. Si vous avez
envie de le faire, consultez donc votre propre psy ! Surtout si
à 45 ans, vous vous intéressez aux conversations des ados, même
vos propres enfants quand ils sont avec leurs potes... Le coup de la
mère proche des gamins, éternellement jeune, … Heu...
Cinquième conseil : pas de PC
dans les chambres ?
Ce n'est pas un conseil, juste une
question, en fait, je voudrais savoir ce qu'en pensent les gens.
A mon avis, jusqu'à un certain âge,
il faut éviter que les mômes disposent de moyens de communication
dans leurs chambres pour des raisons de santé (le sommeil...). Cela
étant, à un certain âge, ces machins servent aussi à baiser. La
problématique n'est probablement pas la même vers 11 ou 12 que les
deux années suivantes et qu'ensuite...
Sixième conseil : ne vous
laissez pas larguer par l'évolution de la technologie
Il y a encore trois ou quatre ans, on
parlait très peu de Facebook et des smartphone. A cette époque, les
mômes avaient des skyblogs et papotaient par SMS. Qui nous dit que
dans un an ou deux, les gamins ne discuteront pas tous via Facebook à
partir d'un smartphone pas cher ?
Dans deux ou trois ans, tous les gens
qui ont des mômes et lisent mon blog auront un compte
Facebook. Facebook sera totalement ringardisé (« tu te rends
compte, même mes vieux y sont ? »). Un nouveau machin
deviendra à la mode, à la même vitesse que les skyblogs se sont
ringardisés...
Bon courage dans l'élevage...
J'adore ton billet... Et me dit qu'il faudra bien que le gateux de papa que je suis s'y mette, à accompagner bébé faucon à réseauter.
RépondreSupprimerEt je trouve ton billet très touchant...
Tu as le temps...
RépondreSupprimereuh...c'est étrange de parler de ce livre sans l'avoir lu, non ? - et, ne vous inquiétez pas je connais les réseaux sociaux que je fréquente assidûment et...il me semble que je connais assez bien les ados, en fait ( googelisez mon nom, vous verrez). On en reparle après lecture ?
RépondreSupprimerHé ho ! Je n'en parle pas à part 4 lignes... Je n'ai pas dit, non plus, que vous ne connaissiez rien en réseaux sociaux, j'ai dit que je m'y connaissais probablement plus.
RépondreSupprimer#OMG lire @jegoun en dehors de twitter pour la première fois grâce au blog de @lolobobo
RépondreSupprimerComme quoi tout arrive.
Et puis j'ai bien ri.
Heu... 4 blogs...
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