A l’occasion du processus de cotation en bourse, Slate
revient, dans un bonarticle, sur un thème qui m’est très cher : la survalorisation de ces
startups géantes. « Un chiffre d’affaire de 3,7
milliards de dollars, on passe à une valorisation boursière à 100 milliards. »
A titre de comparaison, le géant du CAC 40, en France fait
un chiffre d’affaire de l’ordre de 150 milliards pour une valorisation de l’ordre
de 100 milliards d’euros ! Proportionnellement, Facebook est 40 fois trop
chère : la société devrait être valorisée 2,5 milliards de dollars !
C’est la« Magie moderne de
la spéculation. » Vous pouvez acheter sans risque au moment de l’introduction,
vous trouverez bien un gogo qui sera prêt à payer encore plus cher que vous
pour les racheter… jusqu’à ce que Facebook ne vaille plus rien.
« La seule raison de payer
quelque chose approchant la valeur boursière de Facebook et de Twitter serait
de supposer que quelqu’un d’encore plus fou que vous attend au bout du chemin
pour vous acheter vos actions. Ah oui, la méthode de l’investisseur le plus fou.
Elle est sûre, sauf si vous êtes le fou qui se retrouve avec le sac quand la
route prend fin. Et la route va se terminer. »
Je ne sais pas si Facebook a publié son résultat pour 2011.
Le bénéfice était de l’ordre de 500 millions en 2010. Imaginons qu’il ait
quadruplé en 2011, ça nous ferait un investissement à 2%... Autant laisser son
pognon sur son livret A si on veut gagner des sous avec les dividendes.
Il y a bien que la spéculation qui puisse permettre aux
investisseurs d’espérer gagner du pognon avec ses machins. Mais je ne suis pas
dans mon blog politique.
Comment Facebook gagne-t-il du pognon ?
Petit 1 : avec la pub ciblée vendue, mais le ciblage a
forcément des limites lié au respect de la vie privée de l’utilisateur et la
publicité a elle-même des limites (les utilisateurs vont fuir s’ils sont
débordés).
Petit 2 : avec le pognon reversé par les applications mais
le porte-monnaie des gens n’est pas incompressible, tout comme le pognon que
pourraient gagner ces applications (pour ma part, je n’achète jamais rien ou
presque aux applications).
Ainsi, il semble que dans son modèle économique actuel,
Facebook n’a aucune chance de devenir rentable…
Que reste-t-il ?
J’en fais souvent des billets : l’informatique va
évoluer, les OS traditionnels vont disparaître au profit du Cloud, les télés
seront totalement par Internet (les télés seront un PC avec un navigateur comme
une grande tablette, on attend d’ailleurs l’annonce d’une TV Apple dans l’année).
Trois géants ont des OS : Microsoft (c’est le poids
lourd mais il est en retard sur les OS pour tablettes et smartphones),
Apple et Google. Facebook n’a pas d’OS mais fonctionne avec tous les systèmes…
Dès lors que le marché de la télévision sera ouvert aux
géants informatiques, les sources de revenus vont aller avec, en comptant d’un
côté les recettes publicitaires (ciblées sur la télé en fonction du profil du
gugusse qui regarde, le rêve des annonceurs) et de l’autre côté,
éventuellement, la diffusion de contenu. A ce sujet, les FAI nationaux rentrent
à nouveau dans la danse (surtout Orange qui fait un peu de tout).
Si l’aspect réseau social entre dans ce machin, seuls
Facebook et Google ont une chance de s’en sortir, dans l’état actuel.
Mais je n’y crois pas vraiment. Les trois géants (Apple,
Microsoft et Google) ont une chance (Microsoft pouvant s’en tirer avec des
marchés professionnels mais aussi parce que l’informatique traditionnelle va
persister). Il n’empêche que Facebook est au centre de la navigation de près d’un
milliard de gens…
On prend des paris ?
Et tweeter, dans ce bazar ?
Ah tu me fais penser à l'éclatement de la bulle internet en 2000... L'impression de revoir encore la même chose. Je prends le pari avec toi : ça va plonger et salement...
RépondreSupprimerC'est effectivement délirant... Le billet de Cyroul d'aujourd'hui aborde, sous un autre angle, la folie Facebook côté annonceur. Facebook en profite, mais pour combien de temps ?
RépondreSupprimerMême si je ne suis vraiment pas fan, Facebook a pris tellement de place que je ne vois pas comment il pourrait s'effondrer, un peu comme Google pour les moteurs de recherche.
Facebook devait être écrabouillé par google + mais que dalle. Bien l'impression que c'est l'inverse. Facebook est "entré" dans la vie des gens (c'est le cas de la dire), et l'équilibre se fait. Google + est une pale imitation de la chose ou unmais semble être un truc à gogo qui veulent tout juste faire connaitre leur bisness mais n'en ont strictement rien à branler de ta tronche, rien d'autre. Un truc où tu cliques machinalement histoire d'agrandir le cercle d'une éventuelle visibilité de mon bisness.
RépondreSupprimerLà où Facebook est sans doute supérieur, là ou il semble avoir réussi à introduire "de la relation humaine" là-dedans. Je ne suis peut-êtyre pas tout à fait au fait de toyus les bidules mais il est encore là pour l'instant, et pour moi, qu'il disparaisse au profit d'un Google, même si je ne suis fana d'aucun empire, ne serait pas du tout une bonne nouvelle.
Mais je m'égare, c'est pas le sujet du billet.
Un partageux,
RépondreSupprimerJe crois aussi.
Chob,
Facebook ne s’effondrera pas, juste sa valorisation boursière !
Mike,
De toute manière, on est parti pour une situation quasi monopolistique avec deux acteurs, probablement Apple et Google (Microsoft "changeant" de métier).
Par ailleurs, il n'y a pas de dimension humaine, dans Facebook, bien au contraire, c'est fait pour capter les individus...
nous avons une métrique intéressante ça tourne à 100 dol par abonné facebook, même les millions de compte de gens morts comptent
RépondreSupprimerOuais, ça fait très cher.
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