Je parlais hier du Cahier des Charges pour dire combien il
est indispensable dans tout projet informatique. Il convient maintenant d'en
rigoler pour voir à quel point on peut arriver à construire des usines à gaz qui ne répond absolument à un quelconque besoin des utilisateurs...
Je vais prendre l'exemple de la RATP mais mon récit n'est
qu'une fiction. Je ne bosse pas dans cette boîte et ne sais absolument pas
comment elle fonctionne. Néanmoins, je viens de recevoir (vingt minutes exactement
après l’heure indiquée) une notification de cette honorable maison m’indiquant
un incident sur la ligne 7, ce qui est fâcheux vu qu’il y a un Kremlin des
Blogs, ce soir.
Je parlais justement de l’application iPhone de la RATP
récemment.
Pour faire un cahier des charges, on se base sur une
expression de besoins (ne faites pas attention aux nomenclatures, elles
changent d’une entreprise à l’autre, c’est bien le Cahier
des Charges qui important puisque c’est lui mettra tout le monde d’accord
sur ce qu’il faut développer).
Mon besoin serait de : « être
informé au plus tôt des perturbations (et des fins de perturbation) sur les
lignes que j’utilise aux heures où je les utilise de manière à pouvoir adapter
mon trajet en conséquence. » C’est un besoin non formel. Je ne fais
pas des expressions de besoin à la RATP.
Le besoin émane probablement d’une direction en charge de la
clientèle à la RATP. Il est formulé ainsi : « améliorer la satisfaction de l’usager en lui permettant d’être informé
au plus tôt des perturbations (et des fins de perturbation) sur les lignes qu’il
utilise aux heures où il les utilise de manière à pouvoir adapter son trajet en
conséquence. »
Vous avez noté la nuance : on passe de « être informé » à « améliorer
la satisfaction ». Mais peu importe.
Toujours est-il que l’expression de besoin a débouché sur
un cahier des charges qui prévoit une application iPhone, application qui a
visiblement un défaut vu que je reçois une notification 20 minutes après l’heure
officielle de l’incident.
Les mecs (dans ma fiction) sont passés à côté de la plaque.
Ils ont centré le besoin sur l’application iPhone qui rend le service en
loupant le côté primordial : détecter les incidents au plus tôt sur le
réseau pour pouvoir le signaler aux clients par tous les moyens possibles.
Ainsi, l’expression de besoin a été saisie par la direction
de l’informatique et pas la direction du réseau qui, elle seule, peut détecter
et connaître les incidents.
Cette direction informatique est passée également à côté de
la plaque. Je me fous totalement d’avoir une application iPhone. Enfin, non,
pas totalement. J’ai besoin d’une application iPhone pour savoir facilement
comment aller d’un point à un autre, pas pour être alerté. Je veux être alerté
par SMS voire par mail.
Cette application iPhone ne peut pas répondre à mon besoin
de « être informé au plus tôt des perturbations… ».
D’une part, avec tous ces problèmes de batterie de l’iPhone, on est obligé de
désactiver les push et un tas de conneries. D’autre part, les communications
passent si mal, dans le métro, qu’on n’est pas sûr de recevoir les alertes
alors qu’on peut recevoir des SMS. Enfin, recevoir les alertes avec 20 minutes
de retard (c'est-à-dire, au mieux, 20 minutes après le signalement de l’incident,
donc peut-être une demi-heure après l’incident) ne sert pas à grande chose. A
ce stade, je sais juste qu’on va être un peu tassés dans le métro (surtout s’il
y a 50 000 participants au Kremlin des Blogs : j’ai merdé, j’ai
envoyé une invitation ouverte dans Google+).
Le constat est clair : la RATP, avec cette
application iPhone, est passée complètement à côté de la plaque entre l’expression
de besoin et le cahier des charges. Ils ont dépensé des sous pour un truc
qui ne sert strictement à rien.
D’autant que mon vrai besoin est de circuler dans des
conditions correctes.
Je m’entends : je n’ai pas d’autre choix pour rentrer
chez moi que de passer par l’endroit où l’incident est signalé. S’il y a une
panne, je dois prendre le bus mais, à cause de la panne, c’est impossible de
monter dedans…
Bref, un gros loupé !
Mais des salariés de la RATP satisfaits, ils ont monté une
belle application.
N.B. : dans un prochain billet, je raconterai comment c'est possible.
N.B. : dans un prochain billet, je raconterai comment c'est possible.
A pisser de rire, cette app !
RépondreSupprimerOui !
SupprimerC'est amusant : je dois donner un cours sur les cahiers des charges bientôt... Je prendrai tes billets :-)
RépondreSupprimerTu peux !
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