03 juin 2015

Digital Washing libéral

Arnaud Dassier est un pro de l’internet et tout ça. C’est lui s’occupait de ce bazar pour Chirac puis pour Sarkozy. Autant dire qu’il n’a pas spécialement ma sympathie. Il a sorti un article, pour Atlantico, à propos du retard de la France dans le numérique. Néanmoins, je suis relativement d’accord avec une partie de ses propos (que je vous invite à lire), notamment parce qu’il dénonce, en introduction, le Digital Washing, c’est-à-dire cette manie qu’on a de brasser de l’air en criant « je fais du numérique. »

Néanmoins, il fait lui-même du Digital Washing par la suite tout en faisant du French Bashing ce qui me pousse à sortir un tas d’anglicismes incompréhensibles dans la même phrase, outre le fait qu’il se livre à un réquisitoire libéral propre à m’énerver.

Pour résumer, il limite numérique aux startups et au haut-débit pour montrer le retard de la France dans ce domaine ce que je ne conteste pas. Par contre, le numérique n’est pas une fin en soi, ni même le nombre de startups : ce qui importe, c’est ce qu’on fait du numérique et comment les entreprises traditionnelles ou nouvelles vont pouvoir créer de l’activité économique (ou ne pas en perdre).

Prenons un exemple au hasard : Amazon. Le numérique est au cœur de cette boîte mais ce n’est pas lui qui fait le chiffre d’affaire, c’est la vente de livres ! Si Amazon était une boite française, l’informatique pourrait être faite à l’autre bout du monde, cela ne changerait pas grand-chose : le chiffre d’affaire serait fait en France. J’ai menti : je n’ai pas pris cet exemple au hasard. Je vais te poser une question, cher lecteur : comment se fait-il qu’en quelques années Amazon soit passé devant la FNAC pour la « vente en ligne des produits culturels » en France alors que les services sont à peu près équivalents ?

Quand tu auras la réponse, tu pourras me la communiquer pour information et te mettre dans le crâne, enfin, que le numérique ne doit pas être réduits aux moyens techniques,  dont les startups et le haut débit.

Pour la FNAC, je ne sais pas. Mais pour de nombreuses entreprises, c’est un problème de culture, d’éloignement des informaticiens des opérationnels et tout ça.


Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, à savoir que les startups ne sont pas importantes mais il faut arrêter de me casser les glaouis avec la fiscalité des entrepreneurs, le coût du travail en France et tout ça. La propagande de droite libérale de M. Dassier est en béton mais ne passera pas moi.

Par ailleurs, rappelons que le modèle économie des startups repose sur du vent, à savoir ce que des investisseurs sont prêts à dépenser pour une boite ou pour la "valoriser". Alors que l'économie réelle repose essentiellement sur du chiffre d'affaire : de la vente d'un produit ou d'un service à un client.

Hop

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