Arnaud Dassier est un pro de l’internet et tout ça. C’est
lui s’occupait de ce bazar pour Chirac puis pour Sarkozy. Autant dire qu’il n’a
pas spécialement ma sympathie. Il a sorti un article, pour Atlantico, à propos
du retard de la France dans le numérique.
Néanmoins, je suis relativement d’accord avec une partie de ses propos (que je
vous invite à lire), notamment parce qu’il dénonce, en introduction, le Digital
Washing, c’est-à-dire cette manie qu’on a de brasser de l’air en criant « je
fais du numérique. »
Néanmoins, il fait lui-même du Digital Washing par la suite
tout en faisant du French Bashing ce qui me pousse à sortir un tas d’anglicismes
incompréhensibles dans la même phrase, outre le fait qu’il se livre à un
réquisitoire libéral propre à m’énerver.
Pour résumer, il limite numérique aux startups et au
haut-débit pour montrer le retard de la France dans ce domaine ce que je ne
conteste pas. Par contre, le numérique n’est pas une fin en soi, ni même le
nombre de startups : ce qui importe, c’est ce qu’on fait du numérique et
comment les entreprises traditionnelles ou nouvelles vont pouvoir créer de l’activité
économique (ou ne pas en perdre).
Prenons un exemple au hasard : Amazon. Le numérique est
au cœur de cette boîte mais ce n’est pas lui qui fait le chiffre d’affaire, c’est
la vente de livres ! Si Amazon était une boite française, l’informatique
pourrait être faite à l’autre bout du monde, cela ne changerait pas grand-chose :
le chiffre d’affaire serait fait en France. J’ai menti : je n’ai pas pris
cet exemple au hasard. Je vais te poser une question, cher lecteur :
comment se fait-il qu’en quelques années Amazon soit passé devant la FNAC pour
la « vente en ligne des produits culturels » en France alors que les
services sont à peu près équivalents ?
Quand tu auras la réponse, tu pourras me la communiquer pour
information et te mettre dans le crâne, enfin, que le numérique ne doit pas
être réduits aux moyens techniques, dont les startups et le haut débit.
Pour la FNAC, je ne sais pas. Mais pour de nombreuses
entreprises, c’est un problème de culture, d’éloignement des informaticiens des
opérationnels et tout ça.
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, à savoir que
les startups ne sont pas importantes mais il faut arrêter de me casser les
glaouis avec la fiscalité des entrepreneurs, le coût du travail en France et
tout ça. La propagande de droite libérale de M. Dassier est en béton mais ne
passera pas moi.
Par ailleurs, rappelons que le modèle économie des startups repose sur du vent, à savoir ce que des investisseurs sont prêts à dépenser pour une boite ou pour la "valoriser". Alors que l'économie réelle repose essentiellement sur du chiffre d'affaire : de la vente d'un produit ou d'un service à un client.
Hop
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