Putain de question ! Pourtant, un lecteur me la pose en
commentaire à un précédent billet, celui qui concernait so.cl, le nouveau
réseau social de Microsoft. Je suis un blogueur sérieux qui ne recule devant
rien. Je vais expliquer à quoi sert Google+. Par contre, qu’on ne me demande
pas à quoi sert à so.cl, je n’ai rien compris.
Vous pouvez prendre des notes. Ce billet est libre de droits :
vous pouvez le pomper pour expliquer Google+ à votre belle-mère.
Google+ n’est rien. Google est Dieu. C’est un peu comme dans
la religion catholique. Jésus ne sert pas à grand-chose, c’est son père qui
fait tout. Mais Dieu est Jésus et mes parents étaient communistes, je ne suis
jamais allé au
catéchisme.
Google est Dieu.
Vous allez sur votre ordinateur pour quoi faire ?
Pour taper une lettre pour le percepteur de votre
belle-mère ? Vous utilisez Google Doc.
Pour envoyer un mail à votre
belle-mère pour lui dire combien vous l’aimez ?
Vous utilisez Google Mail.
Pour regarder la vidéo de votre
belle-mère quand elle s’est cassé
la gueule dans l’escalier ? Vous utilisez Youtube, qui est un machin de
Google.
Pour chercher un prétexte pour ne pas aller passer le
week-end de la Pentecôte chez votre
belle-mère ?
Vous utilisez Google.
Pour transmettre à votre
belle-mère
les photos du petit dernier car elle gueule parce qu’elle ne le verra pas
pendant le week-end de la Pentecôte ? Vous utilisez Picasa, un service de
Google.
Pour traduite le mode d’emploi en anglais du nouveau
décodeur TNT acheté par votre
belle-mère
qui a cru faire une bonne affaire ? Vous utilisez Google Translate.
Pour avoir une idée de l’actualité pour animer la
conversation chez votre
belle-mère chez
qui vous allez diner quand même parce que votre épouse commençait à faire la
gueule ? Vous utilisez Google News.
Pour acheter un godemichet pour faire une farce à votre
belle-mère ? Vous utilisez
Google Shopping.
Pour chercher le meilleur chemin pour aller chez votre
belle-mère ? Vous utilisez
Google Maps.
Pour monter le site web de l’association de tricot de votre
belle-mère pour vous occupez quand vous
allez chez elle ? Vous utilisez Google Site.
Je vais arrêter là. Et je n’ai pas parlé de Blogger, de
Chrome, d’Agenda, de Groups, de Talk,… pas par pure fainéantise, mais car le coup de
la belle mère commence à être éculé.
Dieu n’a pas créé la terre en un jour et Google n’a pas créé
tous ses services en un jour mais à force de faire n’importe quoi, ils se sont
retrouvés avec un tas de service dans tous les coins.
Un jour, en 2009 ou 2010, un petit malin s’est réveillé et a
dit à son chef (il était un peu fayot, aussi) : « Hé, chef ! Si on unifiait la gestion des comptes des
utilisateurs, ça serait beaucoup plus pratique pour nous comme pour eux et en
plus on saura tout sur eux. » Le chef a répondu : « Ah oui, tiens ! Et en plus, ça fera chier Facebook et
on va les niquer au moment de leur entrée en bourse, ce qui ne saurait tarder ».
Je vais arrêter le récit quelques secondes pour faire de la
publicité pour mon confrère Achille qui ne s’appelle pas Achille mais ce n’est
pas très grave. Dans
son dernier billet, il nous informe qu’à l’occasion d’une recherche Google,
Google affiche parfois le nom du type qui a « produit le contenu ».
Voir l’illustration en haut à gauche. Mon confrère Achille qui s’appelle en
fait Sam Ganegie montre que quand il cherche son blog dans Google (il n’a pas
de tête, il a oublié l’URL), son nom s’affiche dorénavant ! Je n’ai pas
tout compris mais ça marche aussi avec le blog de mon copain Romain du blog
Variae.
Cliquez ici, observez son nom quand on cherche son blog et revenez lire les
conneries que j’ai encore à raconter.
Je n’ai pas tout compris : ça ne fonctionne pas avec
mes blogs mais il faut dire que j’ai merdé : le compte Google+ que j’ai déclaré
dans la colonne de gauche de mon blog n’est pas celui que j’utilise pour
diffuser ma prose fantastique dans Google+. C’est ballot. Laissez-moi corriger
ça ce week-end. Google+ a développé un truc, récemment, qui permet d’authentifier
le contenu diffusé sur le compte, pour être sûr que le titulaire du compte est
bien le taulier du blog. Ayant trouvé cela complètement con (j’utilise Blogger
avec mon compte Google+), je n’ai pas fait attention, à l’époque. C’est con.
Cette page de publicité n’a que trop duré même si elle est
indispensable dans ce récit de haute tenue qu’il convient maintenant de
poursuivre.
Ainsi,
nos lascars
ont décidé de fusionner les comptes des utilisateurs des différents produits de
Google et de rapprocher les ergonomies. Ca n’a pas été très simple. D’ailleurs,
ce n’est pas fini, il reste notamment des applications basées sur les comptes « Google
Apps » à migrer. En outre, il a fallu développer un certains nombres de
trucs pour satisfaire tout le monde. Tiens ! J’en parle parfois ici mais
le multi-compte est très utile pour moi.
Nos
gugusses
ont commencé à travailler mais il fallait vendre le truc aux utilisateurs.
Faire comprendre, faire du bruit, faire buzzer. Alors, ils ont eu l’idée de
créer un machin « Google+ » qui remplacerait les comptes Google et
permettrait d’identifier tous les braves gens sans qu’ils ne s’en rendent
compte. Il manquait juste un peu de fond, une justification. La femme de ménage
qui passait par là a dit : «
Z’avez qu’à
faire un machin à mi chemin entre Facebook et Twitter, sinon tout le monde va croire
que vous êtes totalement à la ramasse côté réseaux sociaux, surtout après le
fiasco de Google Buzz et de Google Wave. »
L’idée principale était née. Des brain stormings furent
organisés dans tous les sens et d’autres idées arrivèrent, comme cette
possibilité de grouper les contacts dans des cercles qui permettront de séparer
la famille, les copains, le boulot, les domaines d’intérêts, … Et d’autres
machins annexes, comme reprendre directement les photos partagées dans Picasa
et j’en passe.
Le
big boss
restait perplexe. Un peu comme moi quand je me demande comment on écrit brain
storming au pluriel. Il se disait : «
Mais
on n’arrivera jamais à rattraper Twitter et Facebook, comme réseaux sociaux,
Google+. »
Le
directement des
développements essayait de le convaincre : «
Mais si Marcel (c’est le surnom du patron, en l’hommage
à Etienne Marcel, joyeuse station de métro parisienne avec une buvette où l’on
dit « à l’Etienne Marcel » pour trinquer),
je
te jure qu’on va te développer un machin vachement chouette pour prouver qu’on
écrase tous les concurrents, côté technologie. » De fait, on ne le
souligne jamais assez : ils sont très forts.
Finalement, c’est le
directeur marketing qui l’emporta,
tout en jouant au 421 sur le comptoir en buvant l’apéro avec son patron. «
Tiens ! On va le faire buzzer, tous les geeks auront
un compte parce qu’ils aiment bien créer des comptes dans tous les machins qui
se créent, notamment chez Google pour observer, y compris les gros avec des
cravates à chier. On va déclencher quelques polémiques, comme d’habitude, par
exemple à propos de l’anonymat des comptes. Les autres seront inscrits d’office
s’ils utilisent Youtube ou Gmail, et paf ! Du coup, quand on aura fini une
partie des développements, leurs noms apparaitront dans le moteur de recherche,
ça va être absolument génial, tout le monde verra des noms de profil un peu
partout ».
Les brain stormings continuèrent. Le
barman déclara : «
Mais oui, bon sang mais c’est bien sûr, et quand le nom
apparaitra dans Google, qui reste le moyen le plus utilisé pour faire des
recherches sur Internet, notamment par les belles mères, les gens pourront
cliquer sur le nom en question si le contenu est intéressant pour le coller
dans leurs cercles pour voir les autres bêtises qu’ils ont dites sur le web. »
Un
vieil ivrogne
qui trainait par là a ajouté : «
Burp.
Pardon. Et en plus, vous allez battre Facebook sur « l’identité numérique »
dont tout le monde va parler sans trop savoir à quoi ça sert mais c’est
toujours bien de niquer Facebook. »
Je suis intervenu : « Bon,
les gars, au boulot, tout cela prendra des années et des années. N’oubliez pas
de bien intégrer Google Reader et Blogger à vos machins car je les utilise
beaucoup. »
Le récit est fini, pas l’histoire ! Google a encore du
boulot.
J’ai romancé pour faire joli mais je parie que je ne suis
pas trop loin de la vérité.
Et la question me demanderez-vous ? Quelle question ?
Ah ! Oui ! A quoi sert Google+ ?
Ben voila, à rien.
Google est Dieu.
Google a envoyé son fils sur terre pour faire parler de lui
et fédérer les internautes et les applications.
Amen.