Un rien m'intéresse. La politique, les bistros et les séries ont leur blog. Et le reste ?
26 novembre 2014
Mon profil Google+
On ne regarde jamais suffisamment son profil Google+. Je suis un dieu vivant, visiblement, puisque mon profil a été vu plus de 8 millions de fois, soit une moyenne d'environ 4000 par abonné.
C'est délirant.
Ou c'est un gros bug...
(le profil a été créé mi 2011).
23 novembre 2014
Le rebelle d'Instagram
Je plaisante. Je suis inscrit depuis des années mais, jusqu'à hier, je n'avais diffusé que trois photos. Je ne vois pas l'intérêt de ce truc et le fait que les andouilles qui y diffusent des photos se croient photographes sans s'imaginer que tout le monde ne peut pas s'improviser artiste me dérange.
En outre, diffuser des photos dans Instagram et les propager aux autres réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter me semble relativement crétin. J'ai horreur des gens qui ont les mêmes activités sur les différents réseaux sociaux, comme Sarkofrance qui diffuse ses tweets dans Facebook. J'ai horreur, disais-je, mais je les adore, n'étant pas à un paradoxe près. Ce sont des amis.
Toujours est-il que lors de notre dernière réunion de blogueurs, pour le Beaujolais nouveau, qui a fait recette puisque nous étions 4, les quatre plus fidèles (et je remercie les trois autres), les copains se sont mis à Instagrammer. Du coup, hier, j'ai pris la décision de m'y remettre.
Je diffuse une photo de comptoir du genre :
Des gens aiment et trouvent ça vachement beau.
Ça me dépasse. Du coup, j'ai pris la décision d'y diffuser un tas de conneries en espérant que les andouilles qui me suivent se rendent compte que leurs propres publications n'ont aucun intérêt.
Mon côté rebelle.
Tiens !
21 novembre 2014
Qu'est-ce que Inbox ?
Après avoir éclusé des invitations auprès de types qui en demandaient, j'ai commencé à en filer à des types qui ne connaissaient même pas l'existence de Inbox. Ils me répondent : c'est quoi ça ?
Alors je vais faire un billet pour leur répondre : c'est une autre façon de générer sa messagerie Gmail. Cliquez sur l'image pour l'agrandir : voila l'état de la page d'accueil de ma messagerie (la zone en bas à droite est justement une réponse que je suis en train de faire à un "c'est quoi ça").
On y voit un seul message. Le seul que je n'avais pas traité au moment où j'ai fait la capture d'écran. J'avais marqué tous les autres comme "terminés" : je n'ai plus aucune raison de les lire sauf si j'ai besoin de consulter mes archives. "Terminés" veut dire "archivés".
La méthode pour marquer en "Terminés" les conversations est beaucoup plus instinctive qu'avec les autres systèmes de messagerie... Ca devient naturel de cliquer sur le petit icone.
T'as vu ? J'ai parlé de conversations au lieu de messages. Inbox reprend le principe des conversations de Gmail que tu connais.
Ainsi, quand tu reçois un message, tu as plusieurs solutions (je l'ai déjà dit dans un autre billet mais au bout de trois ou quatre semaines d'utilisation, je progresse) :
Alors je vais faire un billet pour leur répondre : c'est une autre façon de générer sa messagerie Gmail. Cliquez sur l'image pour l'agrandir : voila l'état de la page d'accueil de ma messagerie (la zone en bas à droite est justement une réponse que je suis en train de faire à un "c'est quoi ça").
On y voit un seul message. Le seul que je n'avais pas traité au moment où j'ai fait la capture d'écran. J'avais marqué tous les autres comme "terminés" : je n'ai plus aucune raison de les lire sauf si j'ai besoin de consulter mes archives. "Terminés" veut dire "archivés".
La méthode pour marquer en "Terminés" les conversations est beaucoup plus instinctive qu'avec les autres systèmes de messagerie... Ca devient naturel de cliquer sur le petit icone.
T'as vu ? J'ai parlé de conversations au lieu de messages. Inbox reprend le principe des conversations de Gmail que tu connais.
Ainsi, quand tu reçois un message, tu as plusieurs solutions (je l'ai déjà dit dans un autre billet mais au bout de trois ou quatre semaines d'utilisation, je progresse) :
- tu ne fais rien,
- tu le lis et tu ne fais rien,
- tu le lis et tu l'effaces,
- tu le lis et tu l'archives (tu le termines, pardon),
- tu le lis, y réponds,
- tu le lis, y réponds et le termines,
- tu dis à ta messagerie de te le renvoyer plus tard (et tu choisis le moment),
- tu le lis et dis à ta messagerie de te le renvoyer plus tard.
Ainsi, quand je reçois un mail (sur l'iPhone) d'un proche au moment où je rentre dans le métro (c'est-à-dire que je ne peux pas y répondre immédiatement), je le lis (au cas où il serait urgent). S'il faut une réponse, je le laisse dans mon truc pour y répondre en sortant du métro ou, s'il n'a aucune urgence, je me le programme pour le lendemain matin pour que je puisse y répondre de mon PC.
C'est un changement des habitudes, mais en quelques jours, c'est fait et en deux ou trois semaines, c'est réellement adopté.
Comme avec Gmail, vos mails peuvent se faire attribuer automatiquement des libellés (le programmation des filtres se fait toujours dans gmail). Vous retrouvez les libellés directement dans le menu que vous obtenez dans le machin en haut à gauche.
Vous avez aussi le système de classement (important, réseaux sociaux, publicités, forums,...) mis en oeuvre récemment sur Gmail avec des catégories supplémentaires comme "voyages". Vous les retrouvez avec les libellés. Dans votre boite, ils ne sont plus classés par onglets mais dans des groupes de mails, un peu comme les conversations.
Par ailleurs, il y a la possible "d'épingler" des mails pour les mettre en avant mais je n'ai pas encore trouvé d'intérêt. Chacun à son mode d'organisation (au bureau, par exemple, avec une messagerie Lotus Notes, je mets les messages importants en "non lus" pour être sûr de les traiter.
Le premier jour, il vous faudra "terminer" toutes les conversations pour la dernière année de manière à les archiver sous Gmail. Avec Inbox, ça ne prend que quelques minutes, même pour un type comme moi qui reçoit beaucoup de messages à cause des blogs, jusqu'à obtenir une messagerie Inbox (ou Gmail) vide (ou presque : gardez quand même ce que vous n'avez pas traité !).
Le produit à quelques bugs mineurs et quelques défauts qui seront corrigés rapidement, je n'en doute pas !
L'agrafe inférieure au trombone
Ce qu'il y a d'incroyable est qu'après une soirée au Beaujolais, je ne vais pisser qu'à minuit. Dans les carreaux des toilettes, j'ai vu mon ombre et me suis rappelé que j'avais perdu une vis de mes lunettes et que j'avais mis une trombone pour contourner momentanément l'incident.
En fait j'ai perdu la vis ce matin et j'ai failli ne pas aller au boulot... Et j'ai eu l'idée d'agrafer la branche. L'agrafe a tenu 4 heures ce qui prouve la supériorité des trombones.
19 novembre 2014
Facebook vs. Google+, des années après !
C'était la nouvelle de la journée : Facebook sort une
application smartphone pour gérer les groupes. J'en ai fait un billet. Néanmoins,
les discussions avec une charmante commentatrice m'amène à faire un
rapprochement avec Google+.
Attention néanmoins ! Ce présent billet pourrait apparaître
comme un réquisitoire contre Facebook. C'est normal ! Je fais un procès à
charge. Il n'empêche que j'utilise tous les jours Facebook, que ce machin est
un vrai succès. Google+ a su profiter des erreurs de Facebook et les
utilisateurs n'ont pas refait les mêmes conneries. Les circonstances
atténuantes sont accordées d'emblée.
Alors, je vais commencer par critiquer Google+. Ça leur
apprendra. Et la critique est facile contrairement au lard. Qui vivra verrat. Google+
a complètement merdé au début avec cette histoire d'interdiction des pseudos et
la confusion entre les pages et les profils. D'ailleurs à une époque, je
publiais avec ma page "jegoun" et pas mon profil "Nicolas
Jégou". Ils auraient du faire une distinction entre l'identité réelle et
l'identité diffusée par un système d'alias. Les pages personnelles auraient pu
être privées. La deuxième erreur est de ne pas avoir fait converger Google Groupes
et les communautés Google+ alors que c’est la même chose. La troisième est d’avoir
merdé l’intégration de Blogger. Je n’y reviendrais pas mais bon…
Comment a évolué Google+ ? On a vu se greffer les
nombreuses options au fur et à mesure, les hangouts, les pages, les
communautés,… On a moins vu ce qui disparaissait, comme les jeux. Vous aviez
oublié ? Je l’avais découvert par hasard, un jour : les jeux avaient
disparu du menu. C’était un radical tournant de Google+ qui se coupait d’une
partie du public. Pourtant, si vous utilisez un peu Facebook, c’est visiblement
un des trucs qui fonctionne le mieux : on reçoit un tas d’invitations qui
polluent les notifications…
Par contre, récemment, Facebook a supprimé la fonction de
gestion des mails. Google se retire des jeux. Facebook se retire de la
messagerie « non instantanée ». Paf !
Revenons aux différences.
Le noyau
Google+ est au cœur de la galaxie d’applications Google,
comme Google Mail, Youtube, Google Chat (remplacé par Hangouts),… Facebook est
une application qui fait tout.
C’est évident, je sais. Mais c’est une grosse erreur.
Il n’empêche qu’il est rigolo de voir Facebook multiplier
des applications pour smartphone, comme s’ils séparaient, à juste titre, des
fonctionnalités différentes. Et s’ils avaient géré les mails @facebook.com
comme des messageries normales, beaucoup de monde aurait une adresse
@facebook.com comme adresse principale.
L’interface
Les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Néanmoins,
avec un minimum d’objectivité, il faut bien reconnaitre que sur le web comme
sur périphériques mobiles, Facebook est moche. Ce machin apparait complètement
raté par rapport à son concurrent.
Mais, par-delà ces considérations, Google+ est largement
plus simple à utiliser. Il y a, à droite, un menu avec les options. La base de
l’informatique ou presque.
En installant l’application Facebook pour les groupes, j’ai
découvert que je faisais partie de plein de groupes (j’en ai profité pour faire
le ménage). Avec Google, je clique sur le menu puis sur « communautés » :
hop ! J’ai la liste de mes communautés (l’équivalent des groupes).
Cela fait des années que Facebook est mauvais pour cela. Je
me rappelle l’époque où je galérais pour les pages liées à mes blogs…
Groupes, communautés
et pages
J’ai critiqué les machins Google+ en introduction. Il n’empêche
que Facebook a complètement raté « la coexistence » des pages et des
groupes (les raisons sont historiques, les pages sont venues bien après les
groupes). Si vous regardez les groupes auxquels vous vous êtes abonnés, la
plupart n’ont strictement aucun intérêt et les autres sont des machins de
soutien qui devraient être des pages.
Par contre, l’application Facebook pour smartphone pour
gérer les pages existe depuis des années. Réfléchissons bien : elle ne
sert à rien ou presque. Pourquoi l’application pour les groupes ne sort-elle qu’aujourd’hui
alors qu’elle est beaucoup plus utile en théorie ?
Et alors ?
Rien. Facebook est un succès, Google+ une anecdote…
Google a fait évoluer toutes ses applications pour ajouter
un accès à Google+ dans la barre de menu commune.
Google ne l’a pas intégré à sa dernière application, Inbox.
Des conseils à
Facebook ?
Le premier : refaites l’ergonomie, avec un menu clair,
accessible par un bouton en haut à droite. Supprimez les cochonneries de la
colonne de gauche.
Le deuxième : virez les notifications pour les jeux ou
foutez les dans un machin à part.
Le troisième : refaites l’application pour Windows 8
(et pour iPad, d’ailleurs). C’est quand même un comble de disposer d’une
application mais de préférer utiliser l’application web. Déjà les types qui ont
conçu Windows 8 l’avaient probablement fait en état d’ébriété en laissant le
bureau indispensable mais c’est un autre sujet.
Le quatrième : empêchez l’envoi de messages privés à
des gens qui ne se connaissent pas réellement (j’en ai marre des putes, des
vraies, de celles qui font du racolage, et je suis fatigué des gens qui veulent
discuter avec moi comme s’ils en avaient besoin).
Au boulot !
18 novembre 2014
Application Facebook pour gérer les groupe
Elle vient de sortir. Mais c'est trop tard pour moi. Je ne vais plus voir ce que diffusent les groupes. Facebook a merdé. Sur ce coup, ils sont battus par les communautés Google+.
Facebook multiplie les applications mais ils oublient un détail. On s'en fout.
Par contre, ils ont annoncé récemment la version de Facebook pour les entreprises. Mes confrères blogueurs geeks ont largement relayé l'information (sans en savoir plus que moi, ce qui m'amuse toujours). Il empêche que c'est à suivre. Ils semblent avoir fait un truc superbe.
Modification des filtres antispam chez Blogger
Un copain me signale qu'un copain lui signale qu'il ne peut plus mettre de commentaires anonymes, sur les blogs Blogger, sans être obligé de saisir des chiffres, comme si l'option "Vérification des mots" était activée.
J'ai testé sur son blog et sur un autre (voir l'illustration) : c'est vrai.
Blogger a eu la géniale idée d'activer automatiquement la vérification des mots pour les anonymes.
14 novembre 2014
Retour sur Inbox
Voila trois semaines, environ, que Google a sorti sa nouvelle messagerie. A l'usage, j'en suis vraiment très satisfait à part deux défauts que j'ai déjà signalés ici :
- il est fréquent de faire une erreur de manipulation et d'effacer (ou plutôt de "terminer") des messages par mégarde (on efface une catégorie au lieu d'effacer une conversation),
- la gestion de la modération des commentaires sur les blogs Blogger est une galère, notamment sur iPhone (parfois, le "bouton" "publier" n'est pas accessible, il faut donc passer par l'interface web pour publier).
C'est ce dernier point (plus quelques anecdotes) qui m'amène ici. Autant, la gestion des commentaires Blogger est chiante, autant les conversations Google+ sont faciles à gérer dans Google+ ! Un bonheur. C'est rigolo que Google arrive à planter un produit (Blogger) en étant génial sur un autre (Google+) avec une de ses nouveautés (Inbox). Il y a quand même un bug : la dernière ligne du message envoyé par Inbox n'est pas jolie quand elle se retrouve sur G+.
En aparté, vous pourriez me dire que je pourrais utiliser les commentaires Google+ dans mes blogs mais, à l'usage, ils ne sont pas satisfaisants. Google doit revoir sa copie. C'est rare que je le dise.
Tant qu'à médire au sujet de Google, ajoutons un point négatif à Inbox : le "répondre à tous" est parfois introuvable. L'autre point négatif est l'absence d'application iPad (et les autres tablettes, je suppose) et des bugs de l'application iPhone sur iPad.
Parmi les anecdotes, j'en citais récemment une, ici : un gugusse qui se plaignait, dans Google+, de ne pas pouvoir vider la corbeille de Inbox. La conversation a duré après mon billet. Les lascars se montant le bourrichon. J'étais sidéré : quand je suis au bureau, c'est la femme de ménage qui vide ma corbeille. Dans ma messagerie, c'est à la messagerie de se débrouiller. Je ne vois pas pourquoi j'irais vider la corbeille à la main.
A chaque fois que sort un nouveau produit, il y a toujours des gugusses qui font des fixations sur des bricoles. Hé ! Ho ! Une messagerie n'est pas un machin pour gérer la corbeille.
Enfin, Google continue à donner des invitations à distribuer. Le rythme semble s'être accéléré hier : j'ai eu cinq invitations à donner et j'ai vu des messages de types dans le même cas. J'ai surtout vu un billet de blog assez rigolo : certains utilisateurs ne savent plus quoi faire des invitations. D'ailleurs, sur les cinq d'hier, j'ai eu du mal à les caser (je suis restrictif, aussi, je n'envoie des invitations qu'à ceux qui ont Gmail comme messagerie principale).
Un onglet "mentions" dans Google+ !
T'as vu ça ? Dans la barre du haut. Hop ! Tu cliques et il y a eu tous les publications où tu es cité (où celles où tu es cité en commentaires).
13 novembre 2014
L'immaculée conception
Dans ce doux métier d'informaticien, quand on a la chance de bosser en amont des projets, on a la chance de concevoir des trucs. Le type qui a conçu Twitter, par exemple a eu un peu de chance avais dans la vraie vie, on a un patron qui nous dit : je veux ça. Certes, pour mon billet, j'ai trouvé le titre parfait ce qui m'incite à le rédiger, mais, hier et aujourd'hui, je fus confronté à deux problèmes de conception qui ont fait que j'ai fini affreusement tard. Hier : des collègues perdus dans un nouveau truc. Ce soir des fournisseurs qui ont foiré.
Cela étant, n'ayez pas l'impression que je me vante. C'est mon job. Ouvrir Word. Cliquer sur "nouveau". Concevoir.
La page blanche ?
Sur un des mes projets, j'avais besoin de faire évoluer une application gérée par des collègues d'une autre équipe. Trois fois rien. Disons 10 jours de boulot pour eux et une trentaine pour leur fournisseur. J'ai donc fait un premier document qui décrivait le besoin. Une réunion a été organisée. Il y a été décidé que je ferais un deuxième document. Je ai fait. Une deuxième réunion a été organisée. Personne n'avait lu mon deuxième document. Il y a trois semaines, je vais voir le chef (un copain). Je lui demande où ils en sont. On papote. Je conclus en lui disant que son équipe ne serait pas capable de faire ce que je demande (cette remarque n'a rien de péjorative, ils n'ont pas le temps). Nous en déduisons qu'il fallait que je fasse le job et qu'il faudrait que son équipe le valide. Ça m'a pris une heure. J'insiste sur le une heure. Je connais le dossier. Il me faut une heure. Ils ne le connaissent pas. Il leur en faut trois, cinq ou huit. Troisième document. Il fallait que je le lui envoye personnellement pour qu'il fasse croire à son équipe que c'était elle qui l'avait rédigé. La vie de bureau.
Tous les jours, depuis, je lui demandais s'il l'avait lu, par jeu. Hier soir, néanmoins, je suis allé le voir sérieusement. Bon ! Vous en êtes où ?
Il me dit : je ne comprends rien, je ne sais pas ce qu'on doit faire, il me faut ci il me faut ça. Je lui demande des exemples. Il me cite la première ligne de mon document (après l'introduction). Je lui dis c'est quoi la question ? Il me la pose. Je lui dis relis la phrase de mon document la réponse y est. Au suivant. Pareil. Je vous jure qu'on a fini par s'engueuler (comme on peut s'engueuler entre copains, rien de grave au niveau humain). Le directeur qui entendait le ton monter est intervenu (dans le boulot, je ne suis pas comme dans Twitter, je ne traite pas l'interlocuteur de connard à la moindre contrariété). On a fini par rigoler, tous les trous plus un collègue qui avait été pris à témoin dans l'histoire.
J'en tire une conclusion : l'informaticien peut gérer brillamment un truc mais sera perdu si on lui demande quelque chose qui sort de son quotidien. Il a pas la souplesse nécessaire pour ouvrir un document puis créer son propre document (un cahier des charges, une expression de besoin,...). Il a pas la capacité de faire le vide dans sa tête et de réfléchir à un truc nouveau, même s'il est hyperactif simple.
Je vais prendre un exemple. Prenez le chef de projet iPhone chez Twitter et demandez lui de dire ce que devrait être une application iPad...
Vous comprendrez pourquoi l'application Twitter de l'iPad est pourrie.
L'erreur de conception ?
Dans le boulot, nous utilisons beaucoup de progiciels. C'est-à-dire de logiciels qui ne sont pas destinés au grand public mais à un nombre très restreint de clients, des entreprises, souvent très grosses, comme la mienne. Le fournisseurs a parfois seulement deux ou trois clients. Si l'un d'entre eux veut une modification, il y a neuf chances sur dix pour qu'il se plante. Voir le chapitre précédent à propos de la page blanche. Personne n'ose concevoir donc, finalement, le premier imbécile qui passe par là se retrouve forcé de le faire et il se plante.
C'est con. Il suffirait d'une réunion de deux heures pour poser des bases mais les fournisseurs de progiciels rechignent à réunir leurs clients. Surtout s'il se trouve des couillons comme moi.
Toujours est-il que la semaine dernière, un de mes propres clients me dit qu'il ne comprend rien à un aspect du progiciel que nous utilisons. Le fonctionnement était simplissime. Je lui explique par mail. Je lui explique à nouveau, il me dit qu'il ne comprend rien, je finis par le prendre pour un abruti, à ma grande surprise. C'est un client. Avant l'esclandre, je décide d'organiser une réunion avec lui et son équipe et surtout notre fournisseur.
La réunion était hier soir. Le gars avait raison et je me suis confondu en excuses. Il y avait une telle de conception du progiciel qu'il ne pouvait pas fonctionner dans notre environnement. En fin, de réunion, j'ai balancé un nombre incroyables d'excuses pour ne pas avoir compris le lascar plus tôt. L'erreur était tellement grosse que personne ne l'avait vue sauf eux, par hasard.
Désarçonné, après la réunion, j'envoie deux ou trois mails à des clients qui me confirment des trucs évidents. Le client (et moi, rallié par chance) avait raison. J'envoie donc un mail de confirmation au fournisseur : et paf ! Tu as tout faux. Il faut revoir la conception du truc.
Je vaque (trois réunions). Le commercial du client envoie un mail à ma chef : tu te rends compte de ce que Nicolas nous demande, comme si on avait complètement foiré la conception, ça va vous coûter cher, désolé mais il faut que l'on fasse évoluer le progiciel ? La chef lui réponds : attends, on va voir, mais tu as déjà vu un mail de Nicolas qui n'était pas justifié ?
Le volet financier de l'affaire m'importe peu mais si ça nous coûte un bras, je pourrais me foutre l'augmentation annuelle sur l'oreille pour la fumer plus tard.
Toujours est-il que l'ingénieur en charge du dossier chez le client m'envoie un mail pour me demander des précisions. C'est un copain, aussi. Ou, plus précisément, c'est un type que je connais depuis 1987. Trouvez deux autres types spécialisés dans les distributeurs de billets depuis plus de 27 ans, au monde, qui habitent près de la Place d'Italie et qui ont la chemise qui sort du pantalon à cause d'une légère surcharge pondérale et on en reparlera.
Je précise que le dernier projet majeur que j'ai géré avec ce gugusse l'a été en 45 minutes alors qu'il nous a fallu plusieurs réunions de deux ou trois heures avec leur concurrent.
Donc, on échange par mail.
Pendant ce temps, la tension financière montait. Est-ce que les conneries de Nicolas allaient coûter des sous ? Ils me fallait me justifier (un jeu d'enfant mais c'est le hasard).
La conclusion est : c'est une erreur de conception.
C'est délirant. C'est un peu comme si les clowns qui développaient Facebook n'avaient pas compris que le "@" de Twitter et autres allaient servir pour désigner un destinataire, alors qu'à la base il set pour définir le service (je ne suis pas @jegoun mais jegoun@lefournisseurdemessagerie).
J'insiste un peu sur le sujet car l'erreur de conception, à la base, peut coûter la peau des fesses. Facebook aurait pu tout perdre s'ils n'avaient pas géré le @.
Cela étant mon premier exemple est plus significatif. L'absence de conception coûté beaucoup plus cher ! Le client ne paye plus et confie ses projets à une autre boîte.
Cela étant, n'ayez pas l'impression que je me vante. C'est mon job. Ouvrir Word. Cliquer sur "nouveau". Concevoir.
La page blanche ?
Sur un des mes projets, j'avais besoin de faire évoluer une application gérée par des collègues d'une autre équipe. Trois fois rien. Disons 10 jours de boulot pour eux et une trentaine pour leur fournisseur. J'ai donc fait un premier document qui décrivait le besoin. Une réunion a été organisée. Il y a été décidé que je ferais un deuxième document. Je ai fait. Une deuxième réunion a été organisée. Personne n'avait lu mon deuxième document. Il y a trois semaines, je vais voir le chef (un copain). Je lui demande où ils en sont. On papote. Je conclus en lui disant que son équipe ne serait pas capable de faire ce que je demande (cette remarque n'a rien de péjorative, ils n'ont pas le temps). Nous en déduisons qu'il fallait que je fasse le job et qu'il faudrait que son équipe le valide. Ça m'a pris une heure. J'insiste sur le une heure. Je connais le dossier. Il me faut une heure. Ils ne le connaissent pas. Il leur en faut trois, cinq ou huit. Troisième document. Il fallait que je le lui envoye personnellement pour qu'il fasse croire à son équipe que c'était elle qui l'avait rédigé. La vie de bureau.
Tous les jours, depuis, je lui demandais s'il l'avait lu, par jeu. Hier soir, néanmoins, je suis allé le voir sérieusement. Bon ! Vous en êtes où ?
Il me dit : je ne comprends rien, je ne sais pas ce qu'on doit faire, il me faut ci il me faut ça. Je lui demande des exemples. Il me cite la première ligne de mon document (après l'introduction). Je lui dis c'est quoi la question ? Il me la pose. Je lui dis relis la phrase de mon document la réponse y est. Au suivant. Pareil. Je vous jure qu'on a fini par s'engueuler (comme on peut s'engueuler entre copains, rien de grave au niveau humain). Le directeur qui entendait le ton monter est intervenu (dans le boulot, je ne suis pas comme dans Twitter, je ne traite pas l'interlocuteur de connard à la moindre contrariété). On a fini par rigoler, tous les trous plus un collègue qui avait été pris à témoin dans l'histoire.
J'en tire une conclusion : l'informaticien peut gérer brillamment un truc mais sera perdu si on lui demande quelque chose qui sort de son quotidien. Il a pas la souplesse nécessaire pour ouvrir un document puis créer son propre document (un cahier des charges, une expression de besoin,...). Il a pas la capacité de faire le vide dans sa tête et de réfléchir à un truc nouveau, même s'il est hyperactif simple.
Je vais prendre un exemple. Prenez le chef de projet iPhone chez Twitter et demandez lui de dire ce que devrait être une application iPad...
Vous comprendrez pourquoi l'application Twitter de l'iPad est pourrie.
L'erreur de conception ?
Dans le boulot, nous utilisons beaucoup de progiciels. C'est-à-dire de logiciels qui ne sont pas destinés au grand public mais à un nombre très restreint de clients, des entreprises, souvent très grosses, comme la mienne. Le fournisseurs a parfois seulement deux ou trois clients. Si l'un d'entre eux veut une modification, il y a neuf chances sur dix pour qu'il se plante. Voir le chapitre précédent à propos de la page blanche. Personne n'ose concevoir donc, finalement, le premier imbécile qui passe par là se retrouve forcé de le faire et il se plante.
C'est con. Il suffirait d'une réunion de deux heures pour poser des bases mais les fournisseurs de progiciels rechignent à réunir leurs clients. Surtout s'il se trouve des couillons comme moi.
Toujours est-il que la semaine dernière, un de mes propres clients me dit qu'il ne comprend rien à un aspect du progiciel que nous utilisons. Le fonctionnement était simplissime. Je lui explique par mail. Je lui explique à nouveau, il me dit qu'il ne comprend rien, je finis par le prendre pour un abruti, à ma grande surprise. C'est un client. Avant l'esclandre, je décide d'organiser une réunion avec lui et son équipe et surtout notre fournisseur.
La réunion était hier soir. Le gars avait raison et je me suis confondu en excuses. Il y avait une telle de conception du progiciel qu'il ne pouvait pas fonctionner dans notre environnement. En fin, de réunion, j'ai balancé un nombre incroyables d'excuses pour ne pas avoir compris le lascar plus tôt. L'erreur était tellement grosse que personne ne l'avait vue sauf eux, par hasard.
Désarçonné, après la réunion, j'envoie deux ou trois mails à des clients qui me confirment des trucs évidents. Le client (et moi, rallié par chance) avait raison. J'envoie donc un mail de confirmation au fournisseur : et paf ! Tu as tout faux. Il faut revoir la conception du truc.
Je vaque (trois réunions). Le commercial du client envoie un mail à ma chef : tu te rends compte de ce que Nicolas nous demande, comme si on avait complètement foiré la conception, ça va vous coûter cher, désolé mais il faut que l'on fasse évoluer le progiciel ? La chef lui réponds : attends, on va voir, mais tu as déjà vu un mail de Nicolas qui n'était pas justifié ?
Le volet financier de l'affaire m'importe peu mais si ça nous coûte un bras, je pourrais me foutre l'augmentation annuelle sur l'oreille pour la fumer plus tard.
Toujours est-il que l'ingénieur en charge du dossier chez le client m'envoie un mail pour me demander des précisions. C'est un copain, aussi. Ou, plus précisément, c'est un type que je connais depuis 1987. Trouvez deux autres types spécialisés dans les distributeurs de billets depuis plus de 27 ans, au monde, qui habitent près de la Place d'Italie et qui ont la chemise qui sort du pantalon à cause d'une légère surcharge pondérale et on en reparlera.
Je précise que le dernier projet majeur que j'ai géré avec ce gugusse l'a été en 45 minutes alors qu'il nous a fallu plusieurs réunions de deux ou trois heures avec leur concurrent.
Donc, on échange par mail.
Pendant ce temps, la tension financière montait. Est-ce que les conneries de Nicolas allaient coûter des sous ? Ils me fallait me justifier (un jeu d'enfant mais c'est le hasard).
La conclusion est : c'est une erreur de conception.
C'est délirant. C'est un peu comme si les clowns qui développaient Facebook n'avaient pas compris que le "@" de Twitter et autres allaient servir pour désigner un destinataire, alors qu'à la base il set pour définir le service (je ne suis pas @jegoun mais jegoun@lefournisseurdemessagerie).
J'insiste un peu sur le sujet car l'erreur de conception, à la base, peut coûter la peau des fesses. Facebook aurait pu tout perdre s'ils n'avaient pas géré le @.
Cela étant mon premier exemple est plus significatif. L'absence de conception coûté beaucoup plus cher ! Le client ne paye plus et confie ses projets à une autre boîte.
12 novembre 2014
Le geek et la question bête
Traînant sur le web, je vois un geek qui s'étonne de ne pas avoir trouvé la solution pour vider la corbeille dans inbox. Je lui demande quel est l'intérêt de vider sa corbeille à la main dans la mesure où Gmail ou Inbox la vide automatiquement au bout d'un mois (de mémoire).
Il me répond : avec Gmail, je peux le faire.
Ce type est en train de faire "un rejet sur" inbox parle qu'il n'arrive pas à vider sa corbeille à la main.
C'est un peu comme si je voulais changer de boulot parle que je ne pouvais pas attendre que la femme de ménage vide la corbeille et qu'il me fallait un accès à la poubelle de la tour.
Des lascars ne sont pas faits pour les nouvelles technologies ! Il rejette un produit parce qu'ils ne peuvent pas faire un truc inutile avec.
10 novembre 2014
Le drame des communautés Google+
Je fais partie de plusieurs communautés
Google+ dont « les usagers de Google en France ». Au
début, j'y passais un temps important (disons que je lisais tout
sauf ce qui concerne Android) mais mon boulot a changé et je n'ai
plus le temps, donc je zappe beaucoup. Il n'empêche que je suis
abonné : je suis avisé de toute nouvelle publication par mail.
Je pourrais supprimer ce truc mais je louperais tout, ce qui, en tant
que fan de Google, serait bien dommage. Donc, je lis quand j'ai le
temps ce qui le cas vu que je suis en week-end prolongé.
Je vais faire un aparté à propos
d'Inbox sur iPhone : ce machin n'est pas du tout adapté à la
visualisation des machins des communautés et à la modération des
commentaires Blogger. C'est ballot. Google pourrait tester ses
nouveaux jouets avec ses propres produits.
Toujours est-il que dans les groupes,
on a des gens qui postent des trucs intéressants mais aussi :
- les serial posters,
- les clowns qui n'ont rien compris et qui publient des trucs hors sujet, comme s'ils étaient dans la communauté pour être avec un groupe de copains contents de recevoir des photos de chatons.
Les animateurs de communauté ont du
pain sur la planche... Savoir expliquer aux gens qu'il faut respecter
les consignes puis les virer.
Beaucoup d'internautes confondent les
groupes ou communautés de Google+ et Facebook avec leur compte
Twitter ou leur profil dans les deux autres.
Ils sont sûrs d'y trouver des
lecteurs.
C'est bien triste, ma pauvre dame.
05 novembre 2014
Vive Shazam et My Way par les Sex Pistols
A la Comète, la radio passe My Way de Sid Vicious, morceau dont je suis fan. Sa version seulement et une autre version que celle que l'on trouve habituellement dans YouTube. Celle que j'ai en CD et qui est la meilleure, à mon sens.
Ne pouvant cacher ma joie (heu...), j'ai voulu la tweeter. Pour ce faire, j'ai décidé d'utiliser Shazam, ce que je faisais souvent mais que j'ai arrêté. Je n'ai donc pas suivi les evolution de ce truc qui était déjà prodigieux.
Avec la nouvelle version, Shazam n'a mis que quelques secondes à reconnaître le morceau. C'es prodigieux.
03 novembre 2014
L'informaticien au bistro avec des collègues
Le bistro où je mange tous les midis est en plein centre de La
Défense, à une quinzaine de minutes de la Grande Arche. Il y a différents types
de clients, au comptoir, notamment des gens comme moi qui n’aiment pas
spécialement la cantine. Mais il y a aussi parfois des groupes. Je pensais que
c’était des ouvriers ou, du moins, des gens bossant dans le secteur mais n’ayant
pas accès à la cantine. Je ne faisais pas attention et j’ai mis plus d’un an
avant de me rendre compte qu’il y avait
beaucoup d’informaticiens. Souvent ils viennent le soir, aussi.
Le fait que les informaticiens soient surreprésentés peut s’expliquer,
outre par le lieu, par le fait que la sous-traitance est fréquente dans l’informatique
et que les sous-traitants n’ont pas accès aux tarifs privilégiés de la cantine.
Si un informaticien reconnait facilement un informaticien, ce
n’est pas avec les propos techniques mais avec le jargon employé. Un type qui
dit « il faut que j’envoie le DMP à la DPI » est aisément
identifiable par un type qui doit aussi envoyer des Dossiers de Mise en
Production à la Direction de la Production Informatique.
Alors, depuis quelques temps, je me mets à écouter les
conversations. Dans le blog bistro, j’ai fait récemment un billet parce que des
types, à côté de moi, bossaient très certainement pour une boite qui a été mon
client. Ils parlaient de gens que je connaissais. Je fais même exprès de me
mettre pas trop loin de ceux que j’ai repérés dans l’espoir d’en faire un
billet de blog.
Tout d’abord, il est assez de frappant de voir que le jargon
utilisé est vraiment à peu près le même. Il y a très peu de propos que je ne
comprends pas. Le plus rigolo est que tout le monde fait les mêmes fautes. L’autre
jour une collègue : « le fournisseur a livré toutes les anomalies ».
Je lui ai répondu : « non, il a livré le logiciel corrigé avec toutes
les anomalies corrigées ». Elle a fait un raccourci très fréquent (mais
toujours horripilant).
Le midi, quand ils sont ensemble, ils parlent parfois boulot
et avec un relatif sérieux, comme s’ils étaient en réunion.
Le soir, ils parlent systématiquement du travail mais
uniquement pour dénigrer la hiérarchie, l’entreprise, l’organisation, les
clients, les fournisseurs. Et ils sont toujours d’accord entre eux. Il n’y a
strictement aucune humilité, aucune remise en cause. C’est le trait commun à
tous les informaticiens : ils sont meilleurs que les autres. Si la
direction met en place une nouvelle organisation, c’est parce qu’elle fait
toujours n’importe quoi. L’informaticien ne se posera que rarement la question :
mais n’aurait-elle pas raison ? Ou ne fait-elle pas une réorganisation
pour nous obliger à bouger ? Aucune remise en cause (le plus drôle, pour l’avoir
vécu plusieurs fois, c’est qu’ils acceptent toujours les réorganisations sans
broncher !).
Le pire est que je suis probablement comme eux à ceci près
que, dans ma carrière, j’ai toujours eu des longues périodes où je fuyais les
collègues le midi et le soir.
En écoutant les informaticiens parler au bistro le soir, on
arrive assez facilement à distinguer les bons des mauvais ou, du moins, des
peine-à-jouir. Ce sont ceux qui critiquent toujours les technologies utilisées.
En fait, ils peuvent être très bons, techniquement, mais vivent dans une autre
planète ce qui les empêche de mener normalement des projets. Par exemple, j’ai
eu une fois une discussion avec un collègue qui nous reprochait de mettre du
Windows sur nos machines et pas Linux ou un truc comme ça. Il peut te tenir la
grappe pendant une heure sur le sujet sans prendre en compte l’argument
essentiel : nous utilisons des progiciels qui ne fonctionnement que sous
Windows. Changer cela coûterait la peau des fesses.
Ils savent tout mieux que tout le monde. Au bistro, on les
reconnait facilement : ce sont les plus bavards. Les autres les laissent
parler car ils savent qu’il n’y a rien à dire. Tous les informaticiens en ont
connu. Au bistro, il y en a presque toujours un dans un groupe.
Cette différence de comportement entre le midi et le soir
et, surtout, ce côté très négatif envers les autres, le soir, n’est
probablement pas spécifiques aux informaticiens ou à ceux qui gravitent autour
mais il est démultiplié par le fait que l’informaticien est généralement dans
les services centraux des sociétés et au cœur des processus d’organisation de l’entreprise
et ils prennent leur job pour très important.
Récemment, j’ai au bistro à côté de lascars de Rank-Xeros.
Ils travaillaient si j’ai bien compris dans la partie du système qui gère la
récupération des cartouches d’encre usagées ! Cela existe. On m’aurait
demandé ce qu’il y avait dans le système d’information de Xeros France, j’aurais
répondu un gros machin qui s’occupe de la partie commerciale, de l’approvisionnement
des revendeurs et des clients directs, une partie commerciale pour le commerce
par internet, une partie pour la gestion de la maintenance, des interventions
des techniciens,… Il faut savoir qu’il y en a une, aussi, pour la collecte des
cartouches d’encre. Si j’ai bien compris.
J’avais donc, à côté de moi, une partie ou toute l’équipe en
charge de ce machin. Il y avait évidemment un type plus vindicatif que les
autres, a priori le chef de l’équipe. A les écouter, Xeros France ne tenait que
sur l’informatique en charge de la récupération des cartouches d’encre… C’était très rigolo !
Toujours est-il que voila une excellente raison de ne pas
parler boulot au bistro, même avec des collègues : éviter de passer pour
des crétins et se retrouver cités dans un blog.
01 novembre 2014
L'informaticien aux dents longues
Je discutais avec un de nos ingénieurs systèmes, hier. J’ai
appris sa démission. Je m’en doutais un peu et je me suis gentiment foutu de sa
gueule. Il m’a alors répondu qu’il n’était pas le seul. J’ai dit que je savais
pour machin et machin mais il m’a dit qu’il y avait aussi truc. Je vais l’appeler
ainsi, « truc », pour des raisons de confidentialité et tout ça.
Quand la boite a été créée, nous avons repris un nouveau
secteur d’activité. Personne ne connaissait le domaine. J’étais le moins
ignorant, néanmoins, mais aussi le plus expérimenté parmi les potentiels chefs
de projet et le plus habitué, en tant qu’ancien consultant, à appréhender des
sujets inconnus. J’ai donc été nommé chef de projet pour ce truc. Pour ces deux
trucs, pour être précis, car le machin s’est étoffé. Parmi les cinq ou six
projets menés par la boite, c’était les deux les plus faciles techniquement. J’ai
donc recruté un consultant, truc, qui connaissait bien le « domaine métier »
(on va dire que, beaucoup plus jeune que moi, il était passionné et le
connaissait mieux) et la technique. On a monté le truc, lui pour les aspects
informatiques, moi pour la partie organisationnelle. Ayant autre chose à faire,
je lui laissais un peu quartier libre. Finalement, il a fini par passer pour chef
de projet aux yeux de tous mais mon nom est resté dans l’organigramme, même
après qu’on ait fini par l’embaucher car, dans la firme, il est compliqué de
changer un organigramme.
Il avait la reconnaissance de fait. Il a pu embaucher un
jeune collaborateur et prendre deux consultants pour gérer la croissance de l’activité.
Toujours est-il qu’hier, l’ingénieur système qui se barre m’en
a appris de belles. Il y a environ 18 mois, le directeur de notre département,
mon « N+2 » est parti, et « truc » s’était mis dans le
crane, qu’il allait le remplacer, gravissant ainsi deux échelons hiérarchiques
d’un coup ! A 35 ans… C’est un type de près de vingt ans de plus qui l’a
remplacé, 20 d’ancienneté dans la maison mère et 30 ans dans le domaine.
Je n’en revenais pas de tant de prétention et d’ambition. Je
n’ai rien contre l’ambition mais ça me gêne profondément de voir un type surévaluer
ses capacités à ce point, même s’il est réellement très bon. Pour faire un
parallèle, c’est un peu comme si le chef du rayon boucherie d’un hypermarché,
excellent gestionnaire, excellent boucher et excellent commerçant, voulais
devenir directeur du magasin d’un claquement de doigt, s’affranchissant des
domaines qu’il ne connait pas (fruits et légume, droguerie,…) et des autres
tâches de direction (ressources humaines, marketing, juridique,…).
Lors de cette discussion, en plus de nous deux, il y avait
deux collègues qui ne disaient rien : je suis donc le premier à avoir donné
un avis. Ils ont acquiescé. L’ingénieur système a fait l’avocat du diable, du
genre : ah mais son service est celui qui tourne le mieux. C’est vrai mais
j’ai rappelé que ce n’est pas un service mais un projet, avec un chef et trois
collaborateurs, que le chef n’avait qu’un rôle de chef de projet et pas de
management « humain » de ces troupes. J’ai aussi rappelé qu’une
partie de la réussite avait reposé sur moi (ce dont je me fous). J’avais lancé
le truc, définit les relations avec les clients et les fournisseurs tout en
obtenant de la direction qu’une partie des développements soient faits en
interne, ce qui fait qu’il y a réellement une équipe. Peu importe, me
direz-vous mais j’ai horreur des types qui mènent leur carrière en se faisant
passer pour seul acteur de la réussite de ce qu’il a en charge.
Dans la discussion, j’ai dit que c’était la première fois
que je voyais ça en près de 27 ans de métier (ce qui n’est pas vrai, d’ailleurs,
quand j’ai commencé, en 1987, à 21 ans, j’avais trois collègues de moins de 30
ans dont les dents rayaient le parquet mais je n’en ai plus vu après). En fait,
dans l’informatique, on se fout souvent de ces conneries : ce qui importe
est l’intérêt du boulot et la fiche de paye. On peut faire de belles carrières
mais il n’y a aucun plan de carrière (d’ailleurs je pense que j’ai fait une plus
belle carrière que les trois lascars que j’ai connus en 1987). Les trois autres
participants à la conversation étaient d’accord avec moi d’autant qu’ils
regardaient leurs propres cas… L’ingénieur m’a pourtant confirmé que truc avait
réellement un plan de carrière et j’étais sidéré. A 35 ans, il aurait dû être
directeur de département et à 45 membre du conseil de direction d’une grosse
entreprise ou un truc comme ça.
Ce matin, en réfléchissant à tout ça, j’ai passé en revue
ces 27 ans et les gens que j’avais connus. J’ai immédiatement pensé aux trois
lascars dont je parlais dans mes parenthèses mais ils étaient jeunes. Cela
représente des dizaines de personnes. J’ai connu un tas de types qui se
croyaient bons et pensaient que leur carrière se ferait naturellement mais
seulement deux qui affichaient ouvertement une volonté d’être chef à la place
du chef dont une qui l’aurait probablement été suite à un départ en retraite si
la boite n’avais pas été réorganisée… Quant à l’autre, il a réussi en
magouillant mais s’est tellement fait détester qu’il a fini par chercher du
boulot ailleurs. En fait, j’ai connu plus de types qui se retrouvaient chefs
malgré eux suite à des mutations internes que de types l’étant par ambition. Du
genre : ah ben machin prend sa retraite, tu ne voudrais pas le remplacer ?
J’en ai même connu qui ont refusé des postes… Dont moi, d’ailleurs, par exemple
quand j’ai laissé ma place à truc. J’avais trouvé des tâches plus intéressantes
et le reporting à une direction, des clients,… la gestion de clients m’emmerdait
prodigieusement.
En revanche, j’ai connu des consultants très ambitieux mais
c’est un métier particulier vu qu’il génère une proximité avec la hiérarchie et
qui nécessite d’être bien vu de cette hiérarchie pour augmenter son taux de facturation
et donc son salaire.
Pourtant, je voyais bien truc faire carrière. Il avait (je
parle au passé comme s’il était déjà parti…) de grandes qualités, outre le fait
qu’il soit bon. Il parlait bien, était bosseur,… Il avait une grosse tare :
un problème à l’écrit, incapable de faire un document qui n’était pas rempli de
fautes. C’est assez fréquent mais à un niveau de hiérarchie, il faut savoir faire
des notes de synthèse, des présentations,… Il avait aussi ce que je considère
comme un gros défaut : il se prenait au sérieux.
Sa carrière était tracée. Quand on a changé de directeur (le
poste qu’il visait), le big boss a annoncé une réorganisation pour la fin 2014
(nous y sommes, c’est dommage d’aller voir ailleurs) car ils voulaient se
laisser le temps (pour l’imaginer mais aussi la faire valider par les
actionnaires, les représentants du personnel,…). Il allait forcément grimper d’un
échelon (et pas de deux comme il voulait), notre chef commun ayant pris aussi
du galon, elle allait être obligée de se séparer d’une partie des activités. Il
allait donc se retrouver au même niveau hiérarchique que lui, avec un périmètre
évidemment plus réduit.
Je dois avouer que je n’ai jamais pensé à ma carrière en
termes de niveau hiérarchique sauf sous un angle : plus on monte, plus le
job est intéressante et plus on a de poids dans les décisions. Ainsi, parmi mes
collègues, la seule ambition que je vois est de devenir clairement responsable
d’une application ou d’un projet tout en accumulant les connaissances pour
élargir son périmètre. Personne ne cherche à monter dans la hiérarchie :
cela finit naturellement par arriver au fil des nouveaux projets et des
réorganisations.
Truc veut être chef. Après analyse, le connaissant bien vu
que je l’ai « managé » pendant des années, je pense qu’il cherche une
reconnaissance, qu’on lui montre qu’il est bon et qu’il a les capacités à
exercer des responsabilités, ce qui est complètement con dans notre domaine. Si
on est bon, la hiérarchie nous fout la paix et on pèse beaucoup plus sur les
décisions, les collègues nous font confiance,…
C’est étrange et ça me travaille au point d’en faire un
billet de blog sur le type de sujet que je n’aborde absolument jamais.
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