Mon
dernier billet portait sur les désillusions des blogueurs. On pourrait compléter assez longuement la liste qui fait que le blogueur finit par se prendre au sérieux et, parfois, à avoir une image complètement fausse de son blog par rapport à ce qu’il représente réellement. Cela se joue à des détails mais il très difficile de percevoir "le ressenti".
Je ne vais pas prendre un blog en exemple de peur de fâcher un taulier susceptible de twiter mon billet ou de faire des liens vers mon blog.
Je vais donc prendre en exemple le présent blog, histoire de ne pas prendre un blog politique. Je sais à peu près ce que je voudrais en faire (et que je crois que pensent les lecteurs de mes autres blogs : un blog où on cause iPhone, Twitter, blogs et un peu du monde de l’informatique ou de la vie du bureau tout en déconnant et en buvant un coup). Grace à des systèmes d’alerte, je sais ce qui est dit de ce blog dans Twitter. Tiens ! Mon billet précédent a été pas mal backtweeté sans commentaire : l’image est donc globalement bonne. Néanmoins, je me fais parfois incendier, pour certains billets, par des gens qui me prennent visiblement par un gros con et prennent totalement au sérieux ce que j’écris alors que je voulais juste sortir une vanne. Certains s’imaginent que je dispose d’une bonne source d’information et relaient ce que je dis, comme la fois où j’avais « faussement confirmé » le rachat de Wordpress par Microsoft (j’avais transformé une « hypothèse » formulée par de mes confrères blogueurs geek en « rumeur »).
C’est parfois très drôle parce que mes billets sont surtout vraiment lus par des blogueurs politiques qui veulent savoir comment je fais pour être premier du classement des blogs politiques et interprètent mal mes propos. Pour reprendre l’exemple de Microsoft rachetant Wordpress, certains gugusses de la blogosphère extrême gauchisante avaient menacé de changer de plate-forme de blog pour ne pas rentrer dans le giron d’une grande méchante société capitalistique (sans même savoir quelle est la structure du capital de Wordpress ni, surtout, s’intéresser au propriétaire de la plateforme qu’ils envisageaient de prendre à la place, à savoir blogger).
On rigole bien (surtout qu’ils vont lire ce billet vu le titre ravageur que je compte mettre et ils vont vouloir me casser la gueule ce qui est d’autant plus con que je suis hors sujet dès l’introduction qui n’est pas encore finie). Vive Backtweet.com qui permet de connaître une partie des âneries qu’on dit dans votre dos.
Toujours est-il que ce blog a 700 abonnés (deux cent de moins qu’avant les vacances, je ne comprends rien à FeedBurner) et s’est retrouvé 3 ou 4
ème d’un classement de blogs geeks (11
ème en janvier, je crois, le changement d’algorithme a fait des ravages) tout ça parce que le taulier est aussi taulier du premier blog politique et des cinquième et sixième blogs multiculturel. Je cumule, je sais.
Ainsi, ce blog technologique connaît ainsi un certain succès mais j’ignore totalement ce qu’en pensent les lecteurs, d’autant qu’ils viennent de différents horizons. C’est con.
Je suis néanmoins plus « blogueur » que politicien et je ne pense pas me tromper de beaucoup sur l’image de Partageons mon avis. Et en plus, je m’en fous : j’y fais ce que je veux, bordel.
Par contre, je suis persuadé que la plupart des blogueurs politiques (ou « société ») se plantent complètement quant à l’image de leur blog dans le public (alors que, pour ma part, je l’ignore totalement, j’ai juste quelques idées). En fait, ils ne se sont jamais posé la question et n’ont pas lu mon billet sur les désillusions des blogueurs politiques et ne l’ont pas assimilé.
C’est ballot.
Au terme de cette très longue introduction (mais il fallait bien exposer le problème), tentons d’en tirer parti avec quelques conseils pour tenter un changement d’image (en plus de mes
conseils de blogage qui, pour certains, portent sur l’image, notamment le premier : il faut que le blog soit très simple sinon c’est une image de fouillis qui tourne dans la tête de l’arrivant).
Commençons par un exemple. Dans mon blog politique, j’ai fait deux billets consécutifs pour me moquer de Morin et de sa fausse candidature à l’Elysée. C’est strictement n’importe quoi pour rigoler avec
les copains. Le type qui va débarquer chez moi, qu’il connaisse vaguement ou pas mon blog, va repartir en me traitant de gros con. Alors que j’ai maigris.
C’est d’autant plus con que
mon billet précédent était bon (a priori, vu qu’il est bien backtweeté). J’aurais pu passer pour un type sérieux.
C’est d’autant plus con (bis) que j’ai fait ça le jour du Wikio que vont découvrir quelques gugusses chez des blogueurs qui annoncent sa sortie et qui vont cliquer pour voir ce qu’est le premier blog politique.
Conseil numéro 1 : ne jamais faire le con
Ou faire que ça. C’est plus rigolo.
Conseil numéro 2 : ne pas twiter précipitamment des informations.
Mais juste des billets de son blog ou de ceux des copains. Trop de blogueurs vont découvrir dans la presse une information de première bourre et la twitter pour en faire profiter les copains immédiatement. Ils devraient en faire un billet de 10 à 15 lignes (pas moins, ça ne fait pas sérieux, pas plus, voir par le conseil 3), avec le lien vers l’information pour étayer vos dires et twiter ce billet !
Bilan en terme d’image si l’information est vraiment de première bourre : votre blog passera pour un blog plein d’informations de première bourre ;
Bilan complémentaire si l’information est vraiment de première bourre : votre billet est beaucoup twité.
Conseil numéro 3 : ne pas faire un blog d’information.
Vous tombez sur une information et vous avez envie de faire un billet sur votre blog, par exemple parce que vous la jugez importante, au point qu’elle « doive » figurer dans votre blog ou pour toute autre raison. Il m’arrive de faire des billets parce que je souhaite que mes lecteurs « non politiques » (la famille, les copains, …) soient au courant. Il m’arrive aussi de faire un billet pour marquer mon soutien à une cause ou à je ne sais quelle connerie.
Ne faites pas un billet d’information ! Faites juste un rapide résumé ou une vague analyse, de 10 à 15 lignes, avec plein de liens pour inciter vos lecteurs « à en savoir plus » (les liens étant en « target=Blank » pour obliger à repasser).
Si vous dépassez les 15 lignes vous allez passer pour un casse couille auprès de ceux qui ont déjà l’information.
(et en plus, les gens en lien seront contents…)
Conseil numéro 4 : ne pas faire de gloriole.
Terminés les billets sur le classement Wikio, sur les statistiques de visites, les liens entrant, les apporteurs de visites…
Vous passeriez pour un égocentrique obsédé par les classements auprès de lecteurs occasionnels ingrats alors que vous ne pensez qu’à saluer les copains ou à étudier la progression de votre blog.
Je plaisante évidemment, on est là pour rigoler. Je passais moi-même pour un obsédé par le Wikio (et passe toujours mais un peu moins, je n’en parle plus sur PMA mais sur l’annexe), à tort ou à raison, la question n’est pas là : je ne faisais que 2 billets (un pour les exclus, un pour la sortie officielle) par mois sur ce thème sur en moyenne 80 billet soit 2,5% du blog… Presque rien.
En outre, les lecteurs occasionnels ne comprennent rien aux blogs, notamment s’ils viennent chez vous par un portail d’information, comme
Wikio : ils ne comprennent tout simplement pas qu’on puisse avoir « le blogage » comme passion, ils prennent les blogs non par pour un loisir mais pour un vrai site d’information ou d’analyse.
Ils sont donc extrêmement déçus par les billets qui ne parlent pas de politique ou d’actualité puisqu’ils ne comprennent rien au sujet.
Conseil numéro 5 : pensez aux gens qui découvrent votre blog
Si un type tombe sur un de vos billets pas mal, il se dira « Tiens ! Ce billet est pas mal ! » puis « Tiens ! Je vais aller voir le reste du site… »
Certains blogueurs regroupent les billets par libellé (c’est le cas avec certains modèles Typepad, je crois) parce qu’ils trouvent ça sympathiques et prennent certaines habitudes qu’ils trouvent géniales, d’autres ou les mêmes tronquent leurs billets avec un bouton « cliquez ici pour lire la suite » (ce qui est d’ailleurs horripilant : une fois qu’on a lu le billet, on se casse…). D’autres encore séparent les vrais billets des brèves qu’ils mettent dans une autre colonne.
Le type qui débarque n’y comprend rien. Il n’a aucune raison de faire l’effort et prendra votre blog pour un joyeux bordel, malgré les heures que vous aurez passées à développer un magnifique modèle. Je connais des blogs où il n’y a même pas un « bouton » ou on peut cliquer pour accéder à la page principale (en cliquant sur la bannière d’un blog, on doit pouvoir arriver à cette « home », c’est un standard mais tous les blogs ne le permettent pas).
Vous ne tenez pas un site d’information sur lesquels il faut naturellement cliquer sur des machins pour lire et ne laissez pas penser à vos lecteurs que vous tenez autre chose qu’un site web avec une série « chronologique » de billets…
Seuls les blogs un peu connus peuvent se permettre des fioritures : ils n’ont pas besoin que des découvreurs occasionnels aient une bonne image du site à la première visite.
Conseils supplémentaire : ne pas faire de billets trop long (surtout quand il y en a déjà un dans la même journée). Surtout sans illustration.