C'est la question posée sur le blog du Modérateur. Je dois avouer que je suis assez d'accord avec les avis des deux intervenants qui sont particulièrement dubitatifs : l'outil n'est pas une fin en soi...
Un rien m'intéresse. La politique, les bistros et les séries ont leur blog. Et le reste ?
27 mai 2014
21 mai 2014
Google+, un désert ?
À lire sur le site de l'Expansion, un article à propos de Google+. J'y suis "interviewé" ce qui prouve le sérieux du journaliste dans le choix de ses sources d'information (en réalité, je passais là par hasard : il cherchait des informations sur G+ dans Twitter et "on" m'a dénoncé).
http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/non-google-n-est-pas-une-ville-fantome-mais-on-cherche-encore-ce-que-c-est_1545255.html
Google+ est moins désert que ce blog où je ne fous plus rien depuis quelques temps, à part dénoncer les putes qui cherchent à m'attirer dans Facebook.
Une précision par rapport à ce que je dis dans le billet : si Google+ m'intéresse plus que les autres machins, c'est parce que ces derniers me sont interdits du bureau. Aussi, si je ne vais sur Google+ que par période, c'est que le temps que j'ai à consacrer aux réseaux sociaux dépend de ma charge de travail et de l'intérêt de celui-ci. Depuis octobre ou novembre, je suis plein de boulot passionnant !
http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/non-google-n-est-pas-une-ville-fantome-mais-on-cherche-encore-ce-que-c-est_1545255.html
Google+ est moins désert que ce blog où je ne fous plus rien depuis quelques temps, à part dénoncer les putes qui cherchent à m'attirer dans Facebook.
Une précision par rapport à ce que je dis dans le billet : si Google+ m'intéresse plus que les autres machins, c'est parce que ces derniers me sont interdits du bureau. Aussi, si je ne vais sur Google+ que par période, c'est que le temps que j'ai à consacrer aux réseaux sociaux dépend de ma charge de travail et de l'intérêt de celui-ci. Depuis octobre ou novembre, je suis plein de boulot passionnant !
Si je vais régulièrement sur Facebook, c'est par "obligation", pour avoir des nouvelles des proches. Et je n'éprouve que peu d'intérêt pour les discussions avec des andouilles que je ne connais pas. Si mon réseau croit régulièrement c'est parce que je multiplie les contacts dans l'espoir de trouver des joueurs susceptibles de m'envoyer "des vies" pour m'occuper pendant mes deux heures de métro.
Si je vais sur Twitter, c'est surtout pour déconner avec des potes, virtuels ou non, mais aussi, je dois bien le reconnaître, pour assurer la popularité de Jegoun, en tant que blogueur.
Je réussis surtout à avoir une réputation de gros con à moitié raciste, homophobe, alcoolique, machiste,... Je ne dis rien sur les juifs par contre. Leur communautarisme me fait peur. Smiley.
À force de raconter des conneries...
18 mai 2014
13 mai 2014
Nouvelle version de Twitter sur iPhone : le gros bug
Restez zen ! Après le téléchargement, plus rien ne fonctionne. Le raccourci finit par disparaître et vous êtes perdu. C'est un bordel.
Éteignez votre truc puis rallumez le.
Twitter semble être définitivement mort. Vous déprimez et vous vous suicidez. C'est de l'énergie perdue. Si vous avez loupé votre suicide, parcourez vos pages d'applications, Twitter apparaît ailleurs.
C'est étrange.
20 conseils pour éviter l'email burn out
C’est la catastrophe annoncée ! Les médias parlent même
d’email Burn
Out, ce qui ne veut pas dire couilles dehors mais un syndrome d’épuisement
professionnel. Un journaliste s’affole : « Mais
n'est-il pas trop tard ? Pour la première fois, peut être, la technologie ne
fera pas augmenter la productivité individuelle et collective. L'email devient
un fléau. Une conception du boulot se répand comme étant celle ne consistant
qu'à répondre à ses emails et en envoyer d'autres. C'est absolument affreux. »
« Je pense que c'est une
cause potentielle de Burn Out, d'inefficacité, de déshumanisation. Je prends
pour exemple les newsletters, les alertes de rapports informatiques, les emails
de phishing, tout ceci devient une pollution visuelle et intellectuelle complètement
folle. »
Il a raison. C’était d’ailleurs plus ou moins un des objets d’un
récent billet de mon blog (à propos du RSE qui est utilisé par certaines
entreprises pour remplacer les mails mais le résultat est identique). On passe
effectivement beaucoup de temps à lire les mails et à y répondre.
Je vais donner des conseils : aux entreprises, aux
lascars qui envoient des mails et à ceux qui en reçoivent.
Conseil aux entreprises
Vous ne pourrez pas empêcher vos salariés de faire n’importe
quoi et vous trouverez toujours des abrutis qui se couvriront pour un oui ou
pour un non en mettant des dizaines de destinataires. Néanmoins, vous pouvez
les former (voir par exemple ce que je dis plus bas).
Conseil 1 : supprimez tous les machins qui envoient
automatiquement des mails sauf les systèmes pour les alertes en cas d’événements
importants qui nécessitent une action des destinataires ou qui vont perturber
leur travail.
Conseil 2 : évitez les spams avec les boites à lettre
professionnelles de vos clients ou partenaires (je ne plaisante pas : ma
boite professionnelle est spammée parce que j’ai donné mon adresse pour m’inscrire
à un salon qui a revendu ses fichiers…).
Conseil 3 : évitez l’information « corporate »
à vos salariés par mail (dans ma boite, je reçois des informations de la
direction du marketing qui me présente les nouveaux produits proposés aux
clients, c’est bien gentil mais ça accumule).
Conseil aux lascars qui reçoivent des mails
Conseil 1 : ne restez jamais plus de 24 heures avec des
messages non lus. Ne vous laissez pas envahir. Ca m’est arrivé…
Conseil 2 : ne classez pas vos mails. Déjà que vous
perdez du temps à les lire et à les traiter, si en plus vous perdez du temps à
les classer, à imaginer un système de classement, à vous rappeler comment vous
devez classer tel ou tel truc.
Conseil 3 : lisez en priorité les mails internes, il y
a peut-être un truc important pour rendre service à un collègue, un chef, un
collaborateur… Lisez les mails des clients et des fournisseurs en dernier. Ils
sauront bien vous relancer si c’est urgent.
Conseil 4 : lisez en partant de la fin (les derniers
mails apportent peut-être des réponses à des mails précédents, cela vous
évitera de les lire).
Conseil 5 : traitez au fur et à mesure (éventuellement
en faisant suivre à un collaborateur) sauf si le temps de traitement dépasse
cinq minutes. Ne reportez jamais à plus tard.
Conseil 6 : n’ayez pas peur de louper une information
importante qui vous serait transmise par mail et qui seraient perdue au milieu
d’un long message. Vous n’êtes pas responsable si vous recevez un mail n’attirant
pas votre attention sur les points importants.
Conseil 7 : n’oubliez jamais de regarder si vous êtes
destinataire principal du mail reçu ou en copie. Je pourrais raconter
différentes anecdotes à ce sujet. Je me rappelle d’un type qui se plaignait
parce que je lui envoyais trop de mails (ce qui était faux) en écrivant à ma
chef et qui n’avait pas fait attention au fait que je le mettais en copie par
politesse.
Conseil 8 : ne lisez pas ce qui ne vous concerne pas.
Il est normal que les gens vous mettent en copie pour information (même si ça
ne sert à rien), cela ne vous oblige pas à le lire. Par exemple, je viens de
recevoir, pour information, un mail d’un ingénieur système qui bosse avec moi à
un de nos fournisseurs. Il m’a mis en copie parce que je suis le « chef de
projet ». Il trouve cela naturel, mais dans les faits, c’est technique et
je m’en fous.
Conseil aux rédacteurs de mails
La base est évidemment de diminuer le nombre de mails, de
destinataires et de faciliter la tache à ces derniers.
Conseil 1 : n’oubliez jamais que ceux qui reçoivent vos
mails n’ont pas que cela à foutre de les lire.
Conseil 2 : entre le bonjour et le cordialement (s’il y
a un « bonjour » et un « cordialement » !), il ne doit
pas y avoir plus de quelques lignes. L’essentiel. Ce qui doit être retenu par
les destinataires en copie. Si vous avez de la prose à faire, faites là en
annexe, après la signature.
Conseil 3 : dans la mesure du possible, évitez les
pièces jointes. Par exemple, vous faites un compte rendu de réunion. Ne le
faites pas sous Word dans un beau document mais directement dans la messagerie
(la messagerie et, un jour, le RSE, deviendront l’espace central de la GED).
Conseil 4 : évitez de multiplier les destinataires. C’est
évident, comme ça, mais dans les faits… Voir l’exemple que je cite dans le
conseil 8 de la précédente section. Notamment, évitez de mettre en copie pour information
des gens si vous savez qu’ils ne liront pas.
Conseil 5 : généralement, on tient à mettre en copie
son responsable hiérarchique (c’est psychologique : il faut lui prouver qu’on
bosse et montrer aux destinataires que vous avez son appui, les deux raisons
étant grotesques). Sauf raison sérieuse, évitez de mettre en copie son N+1.
D’une manière générale, mettez en copie pour information ceux qui ont besoin de
recevoir une copie de la réponse à votre mail.
Conseil 6 : n’hésitez pas à mettre en « copie cachée »
certaines personnes si vous tenez absolument à ce qu’elles soient informées de
votre mail. Cela leur évitera de subir les « répondre à tous » qui
pourraient arriver.
N.B. : le « ccc » est souvent considéré comme
le mal puisqu’on fait un truc en cachette. Il n’a pourtant pas été fait pour
ça. Il est fait pour éviter les « répondre à tous » mais aussi pour
jouer avec la hiérarchie. Vous envoyez un mail et mettez votre chef en copie
cachée, ça lui permettra de faire croire qu’il n’était pas au courant et de
vous sortir de situations épineuses si vous faites une connerie. Pensez-y. C’est
une pratique très courante dans les hauts échelons de la hiérarchie. Le chef en
copie cachée pourra dire, si quelqu’un se plaint d’un mail : « excusez
moi, je n’avais pas totalement informé Dugenoux de tous les aspects du dossier,
il ne savait pas que… ».
Conseil 7 : ne faites jamais (ou presque) « répondre
à tous » à un mail si vous n’êtes pas dans les destinataires principaux.
Déjà qu’un type a eu la politesse de vous informer, si en plus vous polluez sa
conversation…
Conseil 8 : un mail n’a aucune valeur contractuelle, juridique
ou autre dans la mesure où vous ne pouvez pas être sûr qu’il a été lu. Ce n’est
qu’un instrument de travail. De fait, évitez de faire des mails pour vous
couvrir, ce genre de mail que l’on voit trop souvent que des imbéciles
ressortent à l’occasion pour vous dire : je vous l’avais bien dit. Pour ma
part, quand je sens l’arnaque, il m’arrive de répondre violemment. Poliment
mais violemment. Du genre : « j’ai bien reçu ton mail mais ce n’est
pas ce qui a été décidé à la réunion du temps, nous n’avons pas le temps de
relancer une étude à ce sujet ». Si vous voulez vous couvrir, faites le
ouvertement : je prends note de la décision prise collégialement lors de
la réunion du… mais je tiens à rappeler que je n’étais pas d’accord. N’en
abusez pas, vous passeriez pour un peine-à-jouir. Faites le uniquement quand
les enjeux, notamment financiers, sont importants.
C’est par ailleurs beaucoup plus efficace. Je me rappelle d’une
fois, relativement récemment, où, par politesse, j’avais fait un long mail
expliquant pourquoi je n’étais pas d’accord avec un truc. Je ne voulais pas
planter les lascars qui avaient pris une bonne décision mais pas la meilleure.
J’aurais du faire un seul paragraphe : « je prends note de votre
décision mais je tiens à rappeler que ce n’est pas la meilleure qui pouvait l’être ».
Mais bah ! C’est le fonctionnement d’une entreprise…
Conseil 9 : quand vous répondez à un mail, répondez au
mail. Ne perdez pas de temps à vous poser des questions. Récemment, j’ai envoyé
un mail à des « partenaires ». Du genre : « pouvons-nous
faire ceci pendant la phase transitoire ? » Un des lascars m’a
répondu : « pourquoi veux-tu faire ceci ? » et d’autres
gugusses ont surenchéri : « Oui, pourquoi tu veux faire cela ?
On pourrait faire autrement, par exemple,… » J’avais donc fait croire que
je me fâchais tout rouge et j’ai envoyé un « répondre à tous » :
« ce n’est pas la question que j’avais posée. Merci d’y répondre. La
réponse doit être oui ou non, point barre. » Z’auriez vu ce magnifique
rétropédalage…
Rien de tel de prouver que des mecs font n’importe quoi
pendant les heures de travail… s’ils utilisent les mails pour faire ce n’importe
quoi. Ca devrait refroidir, pourtant !
Limitez les mails.
12 mai 2014
Fusionnez les flux RSS avec Yahoo Pipes (le bug)
Pour diffuser les billets de blogs des lascars qui participent régulièrement aux Kremlin des Blogs sur @kremlindesblogs, j'utilise Yahoo Pipes.
Vous connaissez un truc mieux ? Une meilleure solution pour avoir un flux unique avec une seule adresse ?
Toi, par exemple, +dada vidov ?
Il y a un bug dans Yahoo Pipes : dès qu'un flux importé est HS, le flux généré est bancal. C'est mal. Il n'est pas reconnu par dlvr.it et quelques agrégateurs de flux (il est OK avec Feedly, ce qui fait que j'ai passé des heures à réparer).
Il n'y a rien de pire que Pipes ratée.
N.B. : J'avais le bug avec plusieurs blogs mais, pour un, je ne comprends pas, c'est celui de Homer (le principal).
06 mai 2014
Le RSE pour remplacer les mails
La Tribune revient
sur la croisade « anti-courriels » d’Atos. Quand Thierry Breton est
arrivé à la tête de cette entreprise, il avait décidé de mettre en œuvre un
Réseau Social d’Entreprise destiné à remplacer les mails. Le résultat est
mitigé : les clients ayant recourt aux mails, il est impossible de les
supprimer mais le nombre de mails interne a diminué de 60%. Depuis, j’ai moi-même
beaucoup réfléchi au RSE et à la problématique de la diffusion de l’information.
Le fait est que près de 20 ans après la généralisation de l’usage
du mail en entreprise, beaucoup d’employés ne savent pas l’utiliser. J’aurais
un tas d’anecdotes à raconter au sujet de discussions qui ont tourné en eau de
boudin, de destinataires qui n’ont pas compris que l’information leur était
destinée ou qu’ils étaient en copie uniquement pour information. Il y a environ
un mois, j’ai envoyé un mail à nos partenaires (d’autres services de la boite)
pour une question qui attendait « oui » ou « non » comme
réponse. Deux d’entre eux ont répondu, en gros : « Pourquoi tu poses
la question, il faut qu’on réfléchisse à ça ou à ça… ». Pour m’en sortir,
je leur ai répondu : « ce n’est pas la question posée. »…
montrant bien que j’étais de mauvaise humeur (ce qui était le cas).
Je vous passe le nombre de mails que l’on reçoit uniquement
pour information mais qu’on n’a pas le temps de lire, voire le nombre de mail
dont on est destinataire en copie uniquement par principe, parce qu’un lascar a
cru utile de mettre en copie sa hiérarchie ou a fait « répondre à tous »
par réflexe.
Je m’intéresse beaucoup aux RSE, toujours surpris que cela
ne vienne pas plus rapidement dans nos entreprises françaises alors qu’un tas
de braves gens en parlent aussi c’est avec gourmandise que je lis cette espèce
de bilan chez Atos. Avec gourmandise mais aussi perplexité : je ne crois
pas vraiment aux exemples qu’ils citent. A contrario, j’arrive très bien à les
transposer dans mon environnement de travail, à voir ce que je pourrais faire
avec des groupes (comme ceux de Google+)…
L’objectif d’Atos est de diminuer le temps perdu par les
collaborateurs avec les mails. Il est louable mais, d’une part, il ne faut pas
que le temps passé sur le RSE remplace celui passé dans la messagerie et, d’autre
part, le temps perdu dans les mails est essentiellement lié à une mauvaise
utilisation de ceux-ci, en tant que rédacteur comme en tant que lecteur.
Ainsi, je me demande si Atos a la bonne démarche… (Je ne
fais que me demander, je ne connais cette boite que comme ancien fournisseur).
Tout d’abord, un bon quart des mails que je reçois est
constitué de messages de service générés automatiquement ou envoyés par un
secrétariat qui pourraient pour la plupart être évités ou du moins simplifiés :
l’objet du message devrait pouvoir contenir toutes les informations utiles.
Ainsi, si une entreprise veut gagner de l'argent, elle doit
avant tout travailler sur l'utilisation des outils. Par exemple, nous avons une
application qui permet de déclarer les congés. Elle est d'ailleurs très bien
faire. Mais à chaque fois que l'on pose des jours, on reçoit un mail d'accusé de
réception. Et on reçoit un autre mail quand ils sont validés par la hiérarchie.
Ça ne sert à rien. Ce qu'il faut c'est que l'on soit informé quand les congés
sont refusés. Je suppose que les chefs reçoivent également des mails. Cela ne
sert à rien ou presque.
On voit tout de suite les avantages d'un réseau social pour
ces notifications (le chef qui reçoit une demande et l'employé qui reçoit un
refus) à condition que l'application de congés y soit intégrée. Toujours est-il
que le problème est bien le nombre de mails.
Le deuxième problème est la rédaction du mail : si la
zone « objet » ne peut pas toujours contenir tout le détail, la
partie de texte entre le « bonjour » et le « cordialement »
ne devrait pas contenir plus de cinq ou six lignes (le contenu pouvant être
détaillé après la signature) qui permettent de comprendre de quoi il s’agit. Il ne s’agit pas de faire court pour faire
court pour faire court, mais de faire lisible ! Fouillant dans ma
messagerie à la recherche du dernier mail « utile » que j’ai reçu, c’est
celui d’un collègue qui commence son mail par « Veuillez trouver ci-joint »…
Comme si « vous trouverez ci-joint n’était pas suffisant »... Il a
voulu faire court mais a apporté des précisions inutiles générant un style
alambiqué. J’ai fait l’exercice : son mail fait 72 mots, le mien en aurait
fait 39 (soit 45% en moins), mais j’ai précisé le motif de l’envoi du document
ce qu’il avait oublié.
Si les publications sont illisibles par mail, elles le
seront aussi dans un réseau social…
Ainsi, je ne crois pas du tout au RSE pour remplacer les
mails mais pour remplacer un tas d’applications. Sa mise en œuvre doit se
placer dans une démarche globale de l’entreprise (j’ai évoqué l’application de
demande de congés mais il y a évidemment la GED) et non pas avoir pour seul but
que de remplacer les mails…
04 mai 2014
Monéo : ça aurait pu marcher !
En faisant une recherche Google, je suis tombé par hasard,
de lien en lien, sur la page Wikipedia de Monéo que j’ai relue avec une
certaine nostalgie vue que j’ai travaillé près de personnes qui préparaient le
projet. Elles étaient très enthousiastes et s’imaginaient que ça allait
décoller, que leur machin allait remplacer les espèces, qu’ils étaient à l’origine
d’une nouvelle ère ! Le sujet est bien parce qu’il permet d’illustrer les
erreurs que peuvent faire les hommes…
C’était vers 1996 ou 97.
Il y a peut-être des lecteurs qui ne savent pas ce qu’est
Monéo. C’est une carte qui sert de porte-monnaie électronique : vous la
chargez et vous payez vos achats de petits montants avec. A l’époque, le PME
était embarqué sur votre carte bancaire. C’était une belle réussite technique
(à un détail près : le type de puce était détecté lors de la RAZ de la
carte, mais je ne vais pas m’épancher, disons qu’ils violaient un peu la norme
ISO 7816) et une relativement belle réussite commerciale (elle équipe notamment
les universités où les étudiants peuvent payer un tas de trucs avec :
café, cantine,…). Il y a de l’ordre de 3 ou 400 millions d’opérations par
semaine. Mais ce succès est loin de ce qui était envisagé au départ :
Monéo ne remplace pas les pièces et est très peu utilisé dans les commerces.
Ces messieurs travaillaient dans le plus grand secret pour
des raisons liées à la concurrence mais on en parlait parfois à la machine à
café. Ce travail en secret était la première erreur majeur : ils ont
totalement foiré la phase d’étude de marchés et ont commencé par viser les
paiements de petits montants dans les commerces, notamment les boulangeries et
les marchands de journaux. Ca semblait génial : plus besoin de sortir 4F50
pour acheter une baguette, de jongler avec la monnaie,…
Les problèmes de ces messieurs qui travaillent dans des
bureaux est qu’ils ne connaissaient pas les commerces…
J’ai eu trois fois l’occasion de donner mon avis et de
formuler mes objections.
La première était que les commerçants ne voudraient pas de
ce truc. Ils auront des frais à payer et cela ne leur évitera pas de gérer la
monnaie, tous les clients n’auront pas de Monéo. Gérer la monnaie n’est pas un
problème pour les commerces quand c’est le patron qui fait la caisse. Dans des
chaînes de magasins, comme les marchands de journaux dans les gares, la
question pouvait se poser mais les clients sont essentiellement de passage donc
n’auraient pas été intéressés par le truc. En plus, supprimer les espèces empêcherait
ces sympathiques commerçant de faire de l’argent au noir, ce qui est très
facile dans les boulangeries…
Je me rappelle du gars qui m’avait présenté le modèle
économique : ils voulaient faire payer une commission aux commerces… J’avais
bondi. Déjà que les clients chargeant leurs machins à l’avance, les banques
allaient avoir un pactole de pognon immobilisés dans leurs comptes bancaires, s’il
fallait encore faire payer à l’autre bout, le tollé serait général.
J’étais donc persuadé que cela ne fonctionnerait jamais.
La deuxième, c’était pour leur faire remarquer que l’on
changerait de monnaie quelques années plus tard et que leur système était
presque purement français (il se basait sur une technologie utilisée en Allemagne,
je crois) et pas interopérable. Il était donc urgent d’attendre l’euro, voire
les nouvelles normes internationales de cartes à puce, pour différentes raisons :
commerciales, techniques,…
La troisième était la cible commerciale du machin. A l’époque,
Paris cherchait à développer des cartes de stationnement. Le patron de Monéo
aurait du appeler le maire de Paris, l’inviter à déjeuner, lui parler de son
projet et faire un deal : vous payez le matériel (les horodateurs) et on
vous fait utiliser notre truc sans frais. Le maire de Paris aurait dit OK :
de toute manière, il allait dépenser une fortune pour mettre des lecteurs de
cartes dans ses horodateurs. Les cartes de stationnement auraient été des Monéo.
Ils ne l’ont pas fait ainsi et on privilégié, pour le
lancement, à Tours puis en Bretagne, les petits commerces. La cible évidente
était tous les automates (parcmètres, machines à café,..), là où le traitement
de la monnaie a un coût puisqu’il faut venir la chercher, sans compter le coût
de la mécanique. D’autres cibles faciles pouvaient être imaginées, comme le
paiement de titre de transport à l’unité. D’ailleurs, la RATP a déployé ses
lecteurs Navigo, à peu près à la même époque.
Enfin, à l’époque on n’imaginait pas que tout le monde
aurait un téléphone mobile. Les cabines téléphoniques auraient pu être une
cible supplémentaire parfaite et disponible à peu de frais : toutes les
cabines étaient équipées de télécartes.
Pourtant, il y a eu des tentatives de regroupement des
industriels avec Modeus et Mondex mais seul Monéo a vu le jour. Ainsi, après la
télécarte, différents systèmes utilisant une carte se sont développés à peu
près simultanément : transports, universités, parcmètres,… (je mets la
carte vitale à part, on ne joue pas avec la santé).
Techniquement, il n’aurait pas été compliqué de faire un
projet global, entièrement basé sur les normes ISO dont la 7816 qui est à la
base de nos cartes bancaires qui sont « multiapplicatives », un peu
comme si vous aviez plusieurs logiciels à l’intérieur (par exemple, une carte
Mastercard de base à une application CB pour l’usage national et une
application Mastercard pour l’usage international). Fonctionnellement, Monéo,
les cartes de stationnement et les télécartes sont identiques : le client
charge sa carte d’une valeur quelconque à l’avance et dépense ensuite.
C’est un marché qui n’est pas concurrentiel. D’ailleurs, les
entreprises privées concurrentes, les banques, travaillaient déjà ensemble au
sein du GIE CB pour garantir l’interopérabilité (la carte émise par une banque
qui fonctionne sur les terminaux gérés par d’autres). Vous n’allez pas changer
de banque pour avoir un portemonnaie électronique différent !
Mais des messieurs travaillaient seuls dans leurs coins et
il n’y a eu aucune volonté politique de franchir le pas, de travailler ensemble
pour une technologie qui aurait pu se développer réellement, tranquillement… L’affaire
a été laissée aux techniciens qui ont imaginé leurs solutions alors qu’elle
aurait du être gérée par les grands patrons qui auraient pu créer une structure
juridique unique et mettre fin à tous les autres travaux, en laissant, ensuite,
carte libre aux techniciens pour définir la nouvelle carte, ou plus
précisément, la nouvelle application qui aurait pu être intégrée aux cartes
actuelles, ce que les techniciens ont su faire une première fois en mettant
Monéo sur les cartes bancaires et une deuxième, lors du passage à la norme EMV
pour ces mêmes cartes.
C’est ballot. Il suffisait d’un déjeuner entre le patron du
GIE CB et le Maire de Paris, puis d’une réunion entre ces deux personnes et le
patron de France Télécom, celui du STIF (qui gère les transports en Ile de France),
voire le ministre de l’économie. Ils auraient monté une boite avec une
direction financière (ben oui, on fait quoi du pognon stocké dans le
porte-monnaie), une direction juridique et une direction technique. 50 millions
de francs de budget pour les études (20 personnes pendant deux ans) et c’était
réglé…
Je parlais du ministre de l’économie. Ca devait être DSK, à
l’époque (ou Jean Arthuis). Il n’aurait pas été idiot qu’il fasse une petite
réunion avec ses confrères de la zone euro. De toute manière, c’est une
technologie allemande qui
a été utilisée. Au moment où nous nous apprêtions à adopter une monnaie commune
à différents pays, on a réussi à laisser se
développer des moyens de paiement différents dans chacun d’entre eux,
des moyens différents mais fonctionnellement identiques et pas concurrents !
Bravo.
Ils étaient bien enthousiastes… Et on en est à devoir passer
par des acteurs américains (Mastercard et Visa, essentiellement) pour faire un
paiement par carte si on franchit une frontière…
Le 1er avril, il a été autorisé de dématérialiser les titres restaurant : les fameux tickets peuvent être remplacés par des cartes. Près de vint ans, après le lancement de Monéo. Vous savez pourquoi on a mis tant de temps : parce que les sociétés de gestion de ces machins jouent avec le pognon quand les restaurateurs leur remettent les tickets.
On en avait des cibles, pour Monéo ! Mais des foirages tiennent à peu...
02 mai 2014
Expert vs. manager
Veuillez trouver ci-joint
un intéressant article sur le thème : « Faut-il
nécessairement aspirer à devenir manager aujourd’hui ? » La
question est de savoir si on peut faire une carrière professionnelle digne de
ce nom, au sein d’une organisation, sans passer par l’encadrement, d’une
équipe, d’un projet,… ? Ma réponse est clairement positive mais
l’organisation des entreprises, en France, le permet difficilement…
Un des intervenants explique : « Après avoir acquis une expertise, la progression logique
est de devenir responsable d’équipe ou de prendre en charge la gestion d’un
projet. »
Il y a deux autres métiers que l’on peut faire, dont un
joli : c’est expert.
Je suis expert. Il ne s’agit pas, pour moi, de fanfaronner
sur mes extraordinaires compétences mais sur un mot qui figure dans ma fiche de
poste. La rubrique « activité » ne contient que ce mot. La plupart de
mes confrères ont « chef de projet ». Un d’eux a « chef de
projet » suivi du domaine (mais la nomenclature a changé depuis son
embauche).
On sait ce qu’est un manager, voir la phrase ci-dessus, mais
assez peu ce qu’est un expert.
D’ailleurs la confusion entre expertise et compétences me
sidère, surtout quand elle vient de spécialistes. Selon Wikipedia :
« Les compétences sont les capacités d'un
individu à exercer une fonction ou réaliser une tâche, généralement dans le
cadre d'un travail en entreprise. » « L'expert
n'est pas simplement celui qui sait, sur un champ délimité de savoir. Son
expérience reconnue lui permet d'apporter une réponse argumentée à une demande
d'expertise. »
Toute ma vie, j’ai travaillé avec des personnes très
compétentes mais j’ai vu relativement peu de vrais experts, c'est-à-dire de
personnes aptes à utiliser des compétences, plus ou moins fortes, pour faire
autre chose. Un expert en assurance automobile, exemple que je vais utiliser
dans ce billet parce que tout le monde sait plus ou moins ce que c’est, aura de
fortes compétences en automobile et les mettra à profit pour évaluer le coût
d’un accident (ou, plus exactement, des réparations). Ce n’est pas pour cela
qu’il sera un mécanicien ou un carrossier très compétent.
Premier exemple – le faux expert
Le premier type qui m’a été présenté comme expert, dans ma
carrière, en 1993 était un ingénieur système fort compétent qui connaissaient
Windows NT sur le bout des ongles. Cet OS est sorti en juillet, cette année là,
mais Microsoft avait un programme pour former des développeurs à ses nouveaux
produits (à l’époque, c’était la révolution !). Mon collègue d’alors avait
reçu un diplôme qui permettait à l’entreprise d’être partenaire officiel de
Microsoft.
Le directeur du département l’a alors considéré comme expert
pour lui donner un poste qu’on appellerait « transverse »,
maintenant. Il avait comme rôle de faire tourner les logiciels que nous
produisions pour MS DOS dans l’environnement Windows. C’était une erreur, une
double. D’abord, pour être expert, il faut un minimum d’expérience. Ensuite, il
faut savoir utiliser ses compétences, pour apporter une réponse argumentée,
comme ils disent dans Wikipedia.
Deuxième exemple – le compétent qui passe manager
Je parlais d’expert en assurances automobile. Ce qu’on demande
au monsieur est d’estimer le coût d’une réparation et voir si cela vaut le coup
de la faire en fonction de la valeur de la voiture. On ne lui demande pas de la
réparer. De fait, le carrossier sera infiniment plus compétent que lui pour une
réparation.
S’il est bon et dans un grand garage, le carrossier finira
par remplacer le chef d’atelier carrosserie pendant les congés de ce dernier
puis quand il sera à la retraite. S’il s’en sort bien, il finira chef
d’atelier, englobant la carrosserie et la mécanique.
Il sera peut-être un bon chef mais ne sera compétent que
pour la carrosserie, pas pour la mécanique. Comme il passera son temps à
recevoir des clients, à préparer des devis, à communiquer avec les autres
services (commerciaux, facturation,…), il finira par ne plus connaître
parfaitement les deux métiers, d’autant que les techniques évoluent.
Pour peu qu’il soit débordé par sa mission, il sera victime
du principe de Peter : il aura atteint son niveau d’incompétence.
Troisième exemple : le manager qui passe expert
Le patron du garage, constatant que ce dernier ne fonctionne
plus trop, il nommera un nouveau manager pour l’atelier, l’ancien aura pour
rôle l’accueil des clients, la validation des devis,… Mais le management
(gestion des réparations, du personnel,…) sera entièrement fait par le nouveau.
Voila notre ancien avec un rôle d’expert. Tout ce qu’on lui
demande est « d’apporter une réponse argumentée » à des clients.
Quatrième exemple : moi…
J’ai commencé par faire du développement informatique dans
un cabinet de conseil, ce que j’ai fait pendant neuf ans (huit, si on considère
mon année au service militaire, mais j’y faisais en gros le même job). J’ai
donc acquis une expérience en développement informatique avec trois langages et
trois systèmes d’exploitation différents, essentiellement C et MS-DOS, sur la
fin. J’ai aussi acquis une expérience dans le domaine métier, comme on dit, qui
est le nôtre, à savoir ces valeureuses machines où on insère une carte pour
obtenir du pognon.
A la fin, j’étais le seul informaticien dans la société. Il
y avait eu cette crise vers 92 à 95 et la boite s’était recentrée sur le
conseil. Le commercial a alors réussi à me caser comme consultant dans une
boite… Je n’ai plus touché une ligne de code depuis. J’ai ainsi été consultant
pendant douze ans, variant les missions, mais me concentrant, au bout de deux
ans, sur le domaine métier où j’avais le plus de compétence : ces
machines. La chance que j’ai eue, c’est qu’on était très peu nombreux dans le
domaine.
Ainsi, ayant travaillé pendant vingt-et-un an dans un
cabinet de conseil, je me suis retrouvé en permanence casé chez des clients et
je n’ai jamais eu l’occasion de faire du management, même si, à une époque, j’avais
le titre de « consultant manager »… J’ai développé mes compétences
dans les domaines où j’ai travaillé.
Sans le savoir, j’étais devenu un expert. Un expert
généraliste, mais bien un expert. Je suis peut-être le type de moins de
cinquante ans qui connaît le mieux l’environnement de ces machines et qui ne
soit pas arrivé à un poste de direction.
Quand j’ai changé de carrière, me faisant embaucher par un
des mes clients, j’ai pu continuer à faire le métier d’expert vers lequel cette
carrière m’avait entrainé. C’est d’ailleurs ainsi que j’ai obtenu le titre officiel
dans mon contrat de travail.
Je rappelle la définition de l’expert que j’ai mise plus
haut : « Son expérience reconnue lui
permet d'apporter une réponse argumentée à une demande d'expertise. »
En français ça peut donner, par exemple :
-
tiens, voila un dossier, démerde toi
avec,
-
dis donc, le bigboss voudrait qu’on fasse
ça, dégrossis donc le dossier,
-
ouh là là il faut que j’aille en réunion,
je ne connais rien au sujet, toi non plus, tu vas m’accompagner,
-
aie, bordel, on a un audit de la
sécurité, tu vas les accueillir et négocier avec eux,
-
putain, il y a les clients qui n’arrêtent
pas de se plaindre de tel truc, je n’ai pas le temps de regarder, tu peux le
faire ?
Cinquième exemple : moi.
Ben oui ! C’est pour symboliser l’échec du manager.
Après avoir été embauché, la boite a été réorganisée. Un
nouveau « domaine métier » est arrivé dans le service transformé en
direction. Vu que c’était un sujet que je connaissais un peu vu mon passé de
consultant, on a dit : « hop, c’est pour toi. » Il fallait que
cela soit quelqu’un du service, pour des raisons politiques, et j’étais le
moins incompétent sur le sujet.
Je suis devenu manager officiellement.
Pour l’anecdote, j’ai recruté un consultant pour m’assister.
Il était tellement compétent et je n’avais pas de temps à lui consacrer parce
que j’avais mon job d’expert à faire. Il a fini par tout faire et c’était très
bien ainsi. Il était (et est toujours) très bon. Il a été reconnu par tout le
monde comme responsable du domaine, à la grande satisfaction de tous les deux,
lui ayant pu faire ce qu’il voulait, encadrer une équipe, tout en multipliant
ses compétences dans un domaine à un point qu’il est maintenant notre expert
dans ce domaine. Comme il est bon, il peut à la fois être expert et manager. La
difficulté va commencer, pour lui, s’il veut continuer à monter dans la
hiérarchie, avec une difficulté : il s’enferme dans son domaine de
compétences, d’expérience et d’expertise,… alors qu’en lançant le projet sans
rien connaître, j’avais renforcé mon expertise généraliste. Hop ! Un
domaine de plus…
J’ai été manager quelques années sans absolument rien
manager.
L’expert ! Vous n’y comprenez rien ? Pas grave,
moi non plus.
Un type qui bosse dans un domaine depuis ans pourra être
considéré comme un expert dans ce domaine. Le hasard ou la volonté fera qu’il
pourra choisir la suite de sa carrière :
-
continuer dans le même domaine,
-
devenir manager,
-
devenir expert, officiellement,
dirais-je.
Dans le premier cas, il aura un bon niveau d’expertise mais
risque de perdre le niveau de recul nécessaire pour avoir un job vraiment
intéressant. Prenez mon expert NT que je citais. Je l’ai revu 12 ans plus tard.
Les technologies Windows étaient bien répandue, les boites n’avaient plus
besoin de véritables purs experts techniques, d’autant que les développements s’orientaient
vers les technologies web. Il faisait un travail de merde, ou, plus exactement,
qui ne m’intéresserait pas du tout. Il est concentré sur l’interface entre le
niveau applicatif et les périphériques des machines. Il avait passé les vingt
premières années plongé dans du code informatique sans voir le monde bouger
autour de lui.
Devenir expert ?
J’aime beaucoup la définition de l’expert sur le site
de la Fédération des sociétés d’expertise. Elle pourrait s’appliquer à tout
type d’experts : « Il n’existe pas de
formation spécifique pour devenir expert : il n’y a tout simplement pas d’école
d’expertise en France. L’expertise s’acquiert par l’expérience, une expérience
d’au moins dix ans, dans un secteur technique, à l’issue, dans la
quasi-totalité des cas, d’une formation d’ingénieur, d'architecte, d'école de
commerce... » Ils précisent ensuite qu’il faut une formation ou une
expérience d’au moins deux ans acquises avec un autre expert
C’est bien ainsi que je le conçois. Etre expert, c’est connaître
un métier mais aussi des éléments d’autres métiers, comme le marketing, le
juridique, le back office, le pilotage informatique, la maintenance du
matériel,…
Finir une carrière
On pense toujours que c’est important de faire une belle
carrière… Mais ce qui est important est de bien la finir. J’ai cité plusieurs
exemple, comme ce mécano qui passe chef d’atelier mais perd son boulot dans la
pratique, un peu comme moi qui fut manager peu de temps…
Tiens ! Le jeune qui m’a remplacé, il a de fortes
compétences métier et techniques et je ne doute pas de sa capacité à manager.
Par contre, il risque de piétiner s’il continue à vouloir faire une carrière
traditionnelle en remplaçant son propre chef (qui est le mien aussi, d’ailleurs)
quand ce dernier partira parce qu’il n’aura aucune compétence métier sur ce qui
fait, en gros, les deux tiers du service, les machines pour tirer du pognon et
leurs serveurs de gestion. S’il veut poursuivre une belle carrière, il devra
prendre l’opportunité d’une réorganisation importante ou arrêter franchement la
technique pour travailler au siège de la banque. Ou changer de boite.
L’autre, mon ingénieur système NT a fait une belle erreur.
Il s’est dit que Windows NT serait l’avenir, vers 1992. « NT » n’existait
pas à cette époque. On parlait de « Chicago », le nom de code du
projet chez Microsoft. Il voyait ça comme l’avenir mais a oublié que l’avenir
ne s’arrêtait pas à cinq ou dix ans. D’ailleurs, dans notre domaine, il a fallu
attendre Windows XP pour qu’un OS fasse l’unanimité. Il s’est enfermé. Au bout
de quelques années, la boite a été rachetée par un concurrent ce qui fait que
la France n’avait plus le leadership sur les choix technologiques. Il s’est
retrouvé ingénieur système en tant que manager d’une équipe de personne, dans
le monde Windows. Que fera-t-il dans les dix prochaines années ?
S’il faut accumuler les compétences techniques pendant les
dix premières années, il faut ensuite les mettre à profit pour faire autre
chose… Et tout le monde ne peut pas être chef de service à 35 ans, sinon le
tertiaire serait rempli de chefs de service. Et tout le monde reste chef de
service pendant 25 ans…
C’est mathématique.
Pour conclure, je vais revenir à l'article que je mets en lien au début. Les deux personnes interrogées sont spécialisées dans les ressources humaines. Une est coach, l'autre professeur en "ressources humaines". Elle donne des avis sur le management sans en avoir l'expérience. Aucune des deux n'a à faire de management.
Sont-elles des expertes ? Des vraies. Sans la moindre compétence dans leur domaine d'expertise.
Pour conclure, je vais revenir à l'article que je mets en lien au début. Les deux personnes interrogées sont spécialisées dans les ressources humaines. Une est coach, l'autre professeur en "ressources humaines". Elle donne des avis sur le management sans en avoir l'expérience. Aucune des deux n'a à faire de management.
Sont-elles des expertes ? Des vraies. Sans la moindre compétence dans leur domaine d'expertise.
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