27 mai 2014

Les réseaux sociaux d'entreprise ont-ils un intérêt ?

C'est la question posée sur le blog du Modérateur. Je dois avouer que je suis assez d'accord avec les avis des deux intervenants qui sont particulièrement dubitatifs : l'outil n'est pas une fin en soi...

21 mai 2014

Google+, un désert ?

À lire sur le site de l'Expansion, un article à propos de Google+. J'y suis "interviewé" ce qui prouve le sérieux du journaliste dans le choix de ses sources d'information (en réalité, je passais là par hasard : il cherchait des informations sur G+ dans Twitter et "on" m'a dénoncé). 

http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/non-google-n-est-pas-une-ville-fantome-mais-on-cherche-encore-ce-que-c-est_1545255.html

Google+ est moins désert que ce blog où je ne fous plus rien depuis quelques temps, à part dénoncer les putes qui cherchent à m'attirer dans Facebook. 

Une précision par rapport à ce que je dis dans le billet : si Google+ m'intéresse plus que les autres machins, c'est parce que ces derniers me sont interdits du bureau. Aussi, si je ne vais sur Google+ que par période, c'est que le temps que j'ai à consacrer aux réseaux sociaux dépend de ma charge de travail et de l'intérêt de celui-ci. Depuis octobre ou novembre, je suis plein de boulot passionnant !

Si je vais régulièrement sur Facebook, c'est par "obligation", pour avoir des nouvelles des proches. Et je n'éprouve que peu d'intérêt pour les discussions avec des andouilles que je ne connais pas. Si mon réseau croit régulièrement c'est parce que je multiplie les contacts dans l'espoir de trouver des joueurs susceptibles de m'envoyer "des vies" pour m'occuper pendant mes deux heures de métro. 

Si je vais sur Twitter, c'est surtout pour déconner avec des potes, virtuels ou non, mais aussi, je dois bien le reconnaître, pour assurer la popularité de Jegoun, en tant que blogueur. 

Je réussis surtout à avoir une réputation de gros con à moitié raciste, homophobe, alcoolique, machiste,... Je ne dis rien sur les juifs par contre. Leur communautarisme me fait peur. Smiley. 

À force de raconter des conneries...

13 mai 2014

Nouvelle version de Twitter sur iPhone : le gros bug

Restez zen ! Après le téléchargement, plus rien ne fonctionne. Le raccourci finit par disparaître et vous êtes perdu. C'est un bordel. 

Éteignez votre truc puis rallumez le. 

Twitter semble être définitivement mort. Vous déprimez et vous vous suicidez. C'est de l'énergie perdue. Si vous avez loupé votre suicide, parcourez vos pages d'applications, Twitter apparaît ailleurs. 

C'est étrange. 

20 conseils pour éviter l'email burn out

C’est la catastrophe annoncée ! Les médias parlent même d’email Burn Out, ce qui ne veut pas dire couilles dehors mais un syndrome d’épuisement professionnel. Un journaliste s’affole : « Mais n'est-il pas trop tard ? Pour la première fois, peut être, la technologie ne fera pas augmenter la productivité individuelle et collective. L'email devient un fléau. Une conception du boulot se répand comme étant celle ne consistant qu'à répondre à ses emails et en envoyer d'autres. C'est absolument affreux. »

« Je pense que c'est une cause potentielle de Burn Out, d'inefficacité, de déshumanisation. Je prends pour exemple les newsletters, les alertes de rapports informatiques, les emails de phishing, tout ceci devient une pollution visuelle et intellectuelle complètement folle. »

Il a raison. C’était d’ailleurs plus ou moins un des objets d’un récent billet de mon blog (à propos du RSE qui est utilisé par certaines entreprises pour remplacer les mails mais le résultat est identique). On passe effectivement beaucoup de temps à lire les mails et à y répondre.

Je vais donner des conseils : aux entreprises, aux lascars qui envoient des mails et à ceux qui en reçoivent.

Conseil aux entreprises

Vous ne pourrez pas empêcher vos salariés de faire n’importe quoi et vous trouverez toujours des abrutis qui se couvriront pour un oui ou pour un non en mettant des dizaines de destinataires. Néanmoins, vous pouvez les former (voir par exemple ce que je dis plus bas).

Conseil 1 : supprimez tous les machins qui envoient automatiquement des mails sauf les systèmes pour les alertes en cas d’événements importants qui nécessitent une action des destinataires ou qui vont perturber leur travail.

Conseil 2 : évitez les spams avec les boites à lettre professionnelles de vos clients ou partenaires (je ne plaisante pas : ma boite professionnelle est spammée parce que j’ai donné mon adresse pour m’inscrire à un salon qui a revendu ses fichiers…).

Conseil 3 : évitez l’information « corporate » à vos salariés par mail (dans ma boite, je reçois des informations de la direction du marketing qui me présente les nouveaux produits proposés aux clients, c’est bien gentil mais ça accumule).

Conseil aux lascars qui reçoivent des mails

Conseil 1 : ne restez jamais plus de 24 heures avec des messages non lus. Ne vous laissez pas envahir. Ca m’est arrivé…

Conseil 2 : ne classez pas vos mails. Déjà que vous perdez du temps à les lire et à les traiter, si en plus vous perdez du temps à les classer, à imaginer un système de classement, à vous rappeler comment vous devez classer tel ou tel truc.

Conseil 3 : lisez en priorité les mails internes, il y a peut-être un truc important pour rendre service à un collègue, un chef, un collaborateur… Lisez les mails des clients et des fournisseurs en dernier. Ils sauront bien vous relancer si c’est urgent.

Conseil 4 : lisez en partant de la fin (les derniers mails apportent peut-être des réponses à des mails précédents, cela vous évitera de les lire).

Conseil 5 : traitez au fur et à mesure (éventuellement en faisant suivre à un collaborateur) sauf si le temps de traitement dépasse cinq minutes. Ne reportez jamais à plus tard.

Conseil 6 : n’ayez pas peur de louper une information importante qui vous serait transmise par mail et qui seraient perdue au milieu d’un long message. Vous n’êtes pas responsable si vous recevez un mail n’attirant pas votre attention sur les points importants.

Conseil 7 : n’oubliez jamais de regarder si vous êtes destinataire principal du mail reçu ou en copie. Je pourrais raconter différentes anecdotes à ce sujet. Je me rappelle d’un type qui se plaignait parce que je lui envoyais trop de mails (ce qui était faux) en écrivant à ma chef et qui n’avait pas fait attention au fait que je le mettais en copie par politesse.

Conseil 8 : ne lisez pas ce qui ne vous concerne pas. Il est normal que les gens vous mettent en copie pour information (même si ça ne sert à rien), cela ne vous oblige pas à le lire. Par exemple, je viens de recevoir, pour information, un mail d’un ingénieur système qui bosse avec moi à un de nos fournisseurs. Il m’a mis en copie parce que je suis le « chef de projet ». Il trouve cela naturel, mais dans les faits, c’est technique et je m’en fous.

Conseil aux rédacteurs de mails

La base est évidemment de diminuer le nombre de mails, de destinataires et de faciliter la tache à ces derniers.

Conseil 1 : n’oubliez jamais que ceux qui reçoivent vos mails n’ont pas que cela à foutre de les lire.

Conseil 2 : entre le bonjour et le cordialement (s’il y a un « bonjour » et un « cordialement » !), il ne doit pas y avoir plus de quelques lignes. L’essentiel. Ce qui doit être retenu par les destinataires en copie. Si vous avez de la prose à faire, faites là en annexe, après la signature.

Conseil 3 : dans la mesure du possible, évitez les pièces jointes. Par exemple, vous faites un compte rendu de réunion. Ne le faites pas sous Word dans un beau document mais directement dans la messagerie (la messagerie et, un jour, le RSE, deviendront l’espace central de la GED).

Conseil 4 : évitez de multiplier les destinataires. C’est évident, comme ça, mais dans les faits… Voir l’exemple que je cite dans le conseil 8 de la précédente section. Notamment, évitez de mettre en copie pour information des gens si vous savez qu’ils ne liront pas.

Conseil 5 : généralement, on tient à mettre en copie son responsable hiérarchique (c’est psychologique : il faut lui prouver qu’on bosse et montrer aux destinataires que vous avez son appui, les deux raisons étant grotesques). Sauf raison sérieuse, évitez de mettre en copie son N+1. D’une manière générale, mettez en copie pour information ceux qui ont besoin de recevoir une copie de la réponse à votre mail.

Conseil 6 : n’hésitez pas à mettre en « copie cachée » certaines personnes si vous tenez absolument à ce qu’elles soient informées de votre mail. Cela leur évitera de subir les « répondre à tous » qui pourraient arriver.

N.B. : le « ccc » est souvent considéré comme le mal puisqu’on fait un truc en cachette. Il n’a pourtant pas été fait pour ça. Il est fait pour éviter les « répondre à tous » mais aussi pour jouer avec la hiérarchie. Vous envoyez un mail et mettez votre chef en copie cachée, ça lui permettra de faire croire qu’il n’était pas au courant et de vous sortir de situations épineuses si vous faites une connerie. Pensez-y. C’est une pratique très courante dans les hauts échelons de la hiérarchie. Le chef en copie cachée pourra dire, si quelqu’un se plaint d’un mail : « excusez moi, je n’avais pas totalement informé Dugenoux de tous les aspects du dossier, il ne savait pas que… ».

Conseil 7 : ne faites jamais (ou presque) « répondre à tous » à un mail si vous n’êtes pas dans les destinataires principaux. Déjà qu’un type a eu la politesse de vous informer, si en plus vous polluez sa conversation…

Conseil 8 : un mail n’a aucune valeur contractuelle, juridique ou autre dans la mesure où vous ne pouvez pas être sûr qu’il a été lu. Ce n’est qu’un instrument de travail. De fait, évitez de faire des mails pour vous couvrir, ce genre de mail que l’on voit trop souvent que des imbéciles ressortent à l’occasion pour vous dire : je vous l’avais bien dit. Pour ma part, quand je sens l’arnaque, il m’arrive de répondre violemment. Poliment mais violemment. Du genre : « j’ai bien reçu ton mail mais ce n’est pas ce qui a été décidé à la réunion du temps, nous n’avons pas le temps de relancer une étude à ce sujet ». Si vous voulez vous couvrir, faites le ouvertement : je prends note de la décision prise collégialement lors de la réunion du… mais je tiens à rappeler que je n’étais pas d’accord. N’en abusez pas, vous passeriez pour un peine-à-jouir. Faites le uniquement quand les enjeux, notamment financiers, sont importants.

C’est par ailleurs beaucoup plus efficace. Je me rappelle d’une fois, relativement récemment, où, par politesse, j’avais fait un long mail expliquant pourquoi je n’étais pas d’accord avec un truc. Je ne voulais pas planter les lascars qui avaient pris une bonne décision mais pas la meilleure. J’aurais du faire un seul paragraphe : « je prends note de votre décision mais je tiens à rappeler que ce n’est pas la meilleure qui pouvait l’être ». Mais bah ! C’est le fonctionnement d’une entreprise…

Conseil 9 : quand vous répondez à un mail, répondez au mail. Ne perdez pas de temps à vous poser des questions. Récemment, j’ai envoyé un mail à des « partenaires ». Du genre : « pouvons-nous faire ceci pendant la phase transitoire ? » Un des lascars m’a répondu : « pourquoi veux-tu faire ceci ? » et d’autres gugusses ont surenchéri : « Oui, pourquoi tu veux faire cela ? On pourrait faire autrement, par exemple,… » J’avais donc fait croire que je me fâchais tout rouge et j’ai envoyé un « répondre à tous » : « ce n’est pas la question que j’avais posée. Merci d’y répondre. La réponse doit être oui ou non, point barre. » Z’auriez vu ce magnifique rétropédalage…

Rien de tel de prouver que des mecs font n’importe quoi pendant les heures de travail… s’ils utilisent les mails pour faire ce n’importe quoi. Ca devrait refroidir, pourtant !

Limitez les mails.

12 mai 2014

Fusionnez les flux RSS avec Yahoo Pipes (le bug)

Pour diffuser les billets de blogs des lascars qui participent régulièrement aux Kremlin des Blogs sur @kremlindesblogs, j'utilise Yahoo Pipes.

Vous connaissez un truc mieux ? Une meilleure solution pour avoir un flux unique avec une seule adresse ?

Toi, par exemple, +dada vidov ?

Il y a un bug dans Yahoo Pipes : dès qu'un flux importé est HS, le flux généré est bancal. C'est mal. Il n'est pas reconnu par dlvr.it et quelques agrégateurs de flux (il est OK avec Feedly, ce qui fait que j'ai passé des heures à réparer).

Il n'y a rien de pire que Pipes ratée.

N.B. : J'avais le bug avec plusieurs blogs mais, pour un, je ne comprends pas, c'est celui de Homer (le principal).

06 mai 2014

Le RSE pour remplacer les mails

La Tribune revient sur la croisade « anti-courriels » d’Atos. Quand Thierry Breton est arrivé à la tête de cette entreprise, il avait décidé de mettre en œuvre un Réseau Social d’Entreprise destiné à remplacer les mails. Le résultat est mitigé : les clients ayant recourt aux mails, il est impossible de les supprimer mais le nombre de mails interne a diminué de 60%. Depuis, j’ai moi-même beaucoup réfléchi au RSE et à la problématique de la diffusion de l’information.

Le fait est que près de 20 ans après la généralisation de l’usage du mail en entreprise, beaucoup d’employés ne savent pas l’utiliser. J’aurais un tas d’anecdotes à raconter au sujet de discussions qui ont tourné en eau de boudin, de destinataires qui n’ont pas compris que l’information leur était destinée ou qu’ils étaient en copie uniquement pour information. Il y a environ un mois, j’ai envoyé un mail à nos partenaires (d’autres services de la boite) pour une question qui attendait « oui » ou « non » comme réponse. Deux d’entre eux ont répondu, en gros : « Pourquoi tu poses la question, il faut qu’on réfléchisse à ça ou à ça… ». Pour m’en sortir, je leur ai répondu : « ce n’est pas la question posée. »… montrant bien que j’étais de mauvaise humeur (ce qui était le cas).

Je vous passe le nombre de mails que l’on reçoit uniquement pour information mais qu’on n’a pas le temps de lire, voire le nombre de mail dont on est destinataire en copie uniquement par principe, parce qu’un lascar a cru utile de mettre en copie sa hiérarchie ou a fait « répondre à tous » par réflexe.

Je m’intéresse beaucoup aux RSE, toujours surpris que cela ne vienne pas plus rapidement dans nos entreprises françaises alors qu’un tas de braves gens en parlent aussi c’est avec gourmandise que je lis cette espèce de bilan chez Atos. Avec gourmandise mais aussi perplexité : je ne crois pas vraiment aux exemples qu’ils citent. A contrario, j’arrive très bien à les transposer dans mon environnement de travail, à voir ce que je pourrais faire avec des groupes (comme ceux de Google+)…

L’objectif d’Atos est de diminuer le temps perdu par les collaborateurs avec les mails. Il est louable mais, d’une part, il ne faut pas que le temps passé sur le RSE remplace celui passé dans la messagerie et, d’autre part, le temps perdu dans les mails est essentiellement lié à une mauvaise utilisation de ceux-ci, en tant que rédacteur comme en tant que lecteur.

Ainsi, je me demande si Atos a la bonne démarche… (Je ne fais que me demander, je ne connais cette boite que comme ancien fournisseur).

Tout d’abord, un bon quart des mails que je reçois est constitué de messages de service générés automatiquement ou envoyés par un secrétariat qui pourraient pour la plupart être évités ou du moins simplifiés : l’objet du message devrait pouvoir contenir toutes les informations utiles.

Ainsi, si une entreprise veut gagner de l'argent, elle doit avant tout travailler sur l'utilisation des outils. Par exemple, nous avons une application qui permet de déclarer les congés. Elle est d'ailleurs très bien faire. Mais à chaque fois que l'on pose des jours, on reçoit un mail d'accusé de réception. Et on reçoit un autre mail quand ils sont validés par la hiérarchie. Ça ne sert à rien. Ce qu'il faut c'est que l'on soit informé quand les congés sont refusés. Je suppose que les chefs reçoivent également des mails. Cela ne sert à rien ou presque.

On voit tout de suite les avantages d'un réseau social pour ces notifications (le chef qui reçoit une demande et l'employé qui reçoit un refus) à condition que l'application de congés y soit intégrée. Toujours est-il que le problème est bien le nombre de mails.

Le deuxième problème est la rédaction du mail : si la zone « objet » ne peut pas toujours contenir tout le détail, la partie de texte entre le « bonjour » et le « cordialement » ne devrait pas contenir plus de cinq ou six lignes (le contenu pouvant être détaillé après la signature) qui permettent de comprendre de quoi il s’agit.  Il ne s’agit pas de faire court pour faire court pour faire court, mais de faire lisible ! Fouillant dans ma messagerie à la recherche du dernier mail « utile » que j’ai reçu, c’est celui d’un collègue qui commence son mail par « Veuillez trouver ci-joint »… Comme si « vous trouverez ci-joint n’était pas suffisant »... Il a voulu faire court mais a apporté des précisions inutiles générant un style alambiqué. J’ai fait l’exercice : son mail fait 72 mots, le mien en aurait fait 39 (soit 45% en moins), mais j’ai précisé le motif de l’envoi du document ce qu’il avait oublié.

Si les publications sont illisibles par mail, elles le seront aussi dans un réseau social…

Ainsi, je ne crois pas du tout au RSE pour remplacer les mails mais pour remplacer un tas d’applications. Sa mise en œuvre doit se placer dans une démarche globale de l’entreprise (j’ai évoqué l’application de demande de congés mais il y a évidemment la GED) et non pas avoir pour seul but que de remplacer les mails…

04 mai 2014

Monéo : ça aurait pu marcher !

En faisant une recherche Google, je suis tombé par hasard, de lien en lien, sur la page Wikipedia de Monéo que j’ai relue avec une certaine nostalgie vue que j’ai travaillé près de personnes qui préparaient le projet. Elles étaient très enthousiastes et s’imaginaient que ça allait décoller, que leur machin allait remplacer les espèces, qu’ils étaient à l’origine d’une nouvelle ère ! Le sujet est bien parce qu’il permet d’illustrer les erreurs que peuvent faire les hommes…

C’était vers 1996 ou 97.

Il y a peut-être des lecteurs qui ne savent pas ce qu’est Monéo. C’est une carte qui sert de porte-monnaie électronique : vous la chargez et vous payez vos achats de petits montants avec. A l’époque, le PME était embarqué sur votre carte bancaire. C’était une belle réussite technique (à un détail près : le type de puce était détecté lors de la RAZ de la carte, mais je ne vais pas m’épancher, disons qu’ils violaient un peu la norme ISO 7816) et une relativement belle réussite commerciale (elle équipe notamment les universités où les étudiants peuvent payer un tas de trucs avec : café, cantine,…). Il y a de l’ordre de 3 ou 400 millions d’opérations par semaine. Mais ce succès est loin de ce qui était envisagé au départ : Monéo ne remplace pas les pièces et est très peu utilisé dans les commerces.

Ces messieurs travaillaient dans le plus grand secret pour des raisons liées à la concurrence mais on en parlait parfois à la machine à café. Ce travail en secret était la première erreur majeur : ils ont totalement foiré la phase d’étude de marchés et ont commencé par viser les paiements de petits montants dans les commerces, notamment les boulangeries et les marchands de journaux. Ca semblait génial : plus besoin de sortir 4F50 pour acheter une baguette, de jongler avec la monnaie,…

Les problèmes de ces messieurs qui travaillent dans des bureaux est qu’ils ne connaissaient pas les commerces…

J’ai eu trois fois l’occasion de donner mon avis et de formuler mes objections.

La première était que les commerçants ne voudraient pas de ce truc. Ils auront des frais à payer et cela ne leur évitera pas de gérer la monnaie, tous les clients n’auront pas de Monéo. Gérer la monnaie n’est pas un problème pour les commerces quand c’est le patron qui fait la caisse. Dans des chaînes de magasins, comme les marchands de journaux dans les gares, la question pouvait se poser mais les clients sont essentiellement de passage donc n’auraient pas été intéressés par le truc. En plus, supprimer les espèces empêcherait ces sympathiques commerçant de faire de l’argent au noir, ce qui est très facile dans les boulangeries…

Je me rappelle du gars qui m’avait présenté le modèle économique : ils voulaient faire payer une commission aux commerces… J’avais bondi. Déjà que les clients chargeant leurs machins à l’avance, les banques allaient avoir un pactole de pognon immobilisés dans leurs comptes bancaires, s’il fallait encore faire payer à l’autre bout, le tollé serait général.

J’étais donc persuadé que cela ne fonctionnerait jamais.

La deuxième, c’était pour leur faire remarquer que l’on changerait de monnaie quelques années plus tard et que leur système était presque purement français (il se basait sur une technologie utilisée en Allemagne, je crois) et pas interopérable. Il était donc urgent d’attendre l’euro, voire les nouvelles normes internationales de cartes à puce, pour différentes raisons : commerciales, techniques,…

La troisième était la cible commerciale du machin. A l’époque, Paris cherchait à développer des cartes de stationnement. Le patron de Monéo aurait du appeler le maire de Paris, l’inviter à déjeuner, lui parler de son projet et faire un deal : vous payez le matériel (les horodateurs) et on vous fait utiliser notre truc sans frais. Le maire de Paris aurait dit OK : de toute manière, il allait dépenser une fortune pour mettre des lecteurs de cartes dans ses horodateurs. Les cartes de stationnement auraient été des Monéo.

Ils ne l’ont pas fait ainsi et on privilégié, pour le lancement, à Tours puis en Bretagne, les petits commerces. La cible évidente était tous les automates (parcmètres, machines à café,..), là où le traitement de la monnaie a un coût puisqu’il faut venir la chercher, sans compter le coût de la mécanique. D’autres cibles faciles pouvaient être imaginées, comme le paiement de titre de transport à l’unité. D’ailleurs, la RATP a déployé ses lecteurs Navigo, à peu près à la même époque.

Enfin, à l’époque on n’imaginait pas que tout le monde aurait un téléphone mobile. Les cabines téléphoniques auraient pu être une cible supplémentaire parfaite et disponible à peu de frais : toutes les cabines étaient équipées de télécartes.

Pourtant, il y a eu des tentatives de regroupement des industriels avec Modeus et Mondex mais seul Monéo a vu le jour. Ainsi, après la télécarte, différents systèmes utilisant une carte se sont développés à peu près simultanément : transports, universités, parcmètres,… (je mets la carte vitale à part, on ne joue pas avec la santé).

Techniquement, il n’aurait pas été compliqué de faire un projet global, entièrement basé sur les normes ISO dont la 7816 qui est à la base de nos cartes bancaires qui sont « multiapplicatives », un peu comme si vous aviez plusieurs logiciels à l’intérieur (par exemple, une carte Mastercard de base à une application CB pour l’usage national et une application Mastercard pour l’usage international). Fonctionnellement, Monéo, les cartes de stationnement et les télécartes sont identiques : le client charge sa carte d’une valeur quelconque à l’avance et dépense ensuite.

C’est un marché qui n’est pas concurrentiel. D’ailleurs, les entreprises privées concurrentes, les banques, travaillaient déjà ensemble au sein du GIE CB pour garantir l’interopérabilité (la carte émise par une banque qui fonctionne sur les terminaux gérés par d’autres). Vous n’allez pas changer de banque pour avoir un portemonnaie électronique différent !

Mais des messieurs travaillaient seuls dans leurs coins et il n’y a eu aucune volonté politique de franchir le pas, de travailler ensemble pour une technologie qui aurait pu se développer réellement, tranquillement… L’affaire a été laissée aux techniciens qui ont imaginé leurs solutions alors qu’elle aurait du être gérée par les grands patrons qui auraient pu créer une structure juridique unique et mettre fin à tous les autres travaux, en laissant, ensuite, carte libre aux techniciens pour définir la nouvelle carte, ou plus précisément, la nouvelle application qui aurait pu être intégrée aux cartes actuelles, ce que les techniciens ont su faire une première fois en mettant Monéo sur les cartes bancaires et une deuxième, lors du passage à la norme EMV pour ces mêmes cartes.

C’est ballot. Il suffisait d’un déjeuner entre le patron du GIE CB et le Maire de Paris, puis d’une réunion entre ces deux personnes et le patron de France Télécom, celui du STIF (qui gère les transports en Ile de France), voire le ministre de l’économie. Ils auraient monté une boite avec une direction financière (ben oui, on fait quoi du pognon stocké dans le porte-monnaie), une direction juridique et une direction technique. 50 millions de francs de budget pour les études (20 personnes pendant deux ans) et c’était réglé…

Je parlais du ministre de l’économie. Ca devait être DSK, à l’époque (ou Jean Arthuis). Il n’aurait pas été idiot qu’il fasse une petite réunion avec ses confrères de la zone euro. De toute manière, c’est une technologie allemande qui a été utilisée. Au moment où nous nous apprêtions à adopter une monnaie commune à différents pays, on a réussi à laisser se  développer des moyens de paiement différents dans chacun d’entre eux, des moyens différents mais fonctionnellement identiques et pas concurrents !

Bravo.


Ils étaient bien enthousiastes… Et on en est à devoir passer par des acteurs américains (Mastercard et Visa, essentiellement) pour faire un paiement par carte si on franchit une frontière… 

Le 1er avril, il a été autorisé de dématérialiser les titres restaurant : les fameux tickets peuvent être remplacés par des cartes. Près de vint ans, après le lancement de Monéo. Vous savez pourquoi on a mis tant de temps : parce que les sociétés de gestion de ces machins jouent avec le pognon quand les restaurateurs leur remettent les tickets.

On en avait des cibles, pour Monéo ! Mais des foirages tiennent à peu...

02 mai 2014

Expert vs. manager

Veuillez trouver ci-joint un intéressant article sur le thème : « Faut-il nécessairement aspirer à devenir manager aujourd’hui ? » La question est de savoir si on peut faire une carrière professionnelle digne de ce nom, au sein d’une organisation, sans passer par l’encadrement, d’une équipe, d’un projet,… ? Ma réponse est clairement positive mais l’organisation des entreprises, en France, le permet difficilement…

Un des intervenants explique : « Après avoir acquis une expertise, la progression logique est de devenir responsable d’équipe ou de prendre en charge la gestion d’un projet. »

Il y a deux autres métiers que l’on peut faire, dont un joli : c’est expert.

Je suis expert. Il ne s’agit pas, pour moi, de fanfaronner sur mes extraordinaires compétences mais sur un mot qui figure dans ma fiche de poste. La rubrique « activité » ne contient que ce mot. La plupart de mes confrères ont « chef de projet ». Un d’eux a « chef de projet » suivi du domaine (mais la nomenclature a changé depuis son embauche).

On sait ce qu’est un manager, voir la phrase ci-dessus, mais assez peu ce qu’est un expert.

D’ailleurs la confusion entre expertise et compétences me sidère, surtout quand elle vient de spécialistes. Selon Wikipedia : « Les compétences sont les capacités d'un individu à exercer une fonction ou réaliser une tâche, généralement dans le cadre d'un travail en entreprise. » « L'expert n'est pas simplement celui qui sait, sur un champ délimité de savoir. Son expérience reconnue lui permet d'apporter une réponse argumentée à une demande d'expertise. »

Toute ma vie, j’ai travaillé avec des personnes très compétentes mais j’ai vu relativement peu de vrais experts, c'est-à-dire de personnes aptes à utiliser des compétences, plus ou moins fortes, pour faire autre chose. Un expert en assurance automobile, exemple que je vais utiliser dans ce billet parce que tout le monde sait plus ou moins ce que c’est, aura de fortes compétences en automobile et les mettra à profit pour évaluer le coût d’un accident (ou, plus exactement, des réparations). Ce n’est pas pour cela qu’il sera un mécanicien ou un carrossier très compétent.

Premier exemple – le faux expert

Le premier type qui m’a été présenté comme expert, dans ma carrière, en 1993 était un ingénieur système fort compétent qui connaissaient Windows NT sur le bout des ongles. Cet OS est sorti en juillet, cette année là, mais Microsoft avait un programme pour former des développeurs à ses nouveaux produits (à l’époque, c’était la révolution !). Mon collègue d’alors avait reçu un diplôme qui permettait à l’entreprise d’être partenaire officiel de Microsoft.

Le directeur du département l’a alors considéré comme expert pour lui donner un poste qu’on appellerait « transverse », maintenant. Il avait comme rôle de faire tourner les logiciels que nous produisions pour MS DOS dans l’environnement Windows. C’était une erreur, une double. D’abord, pour être expert, il faut un minimum d’expérience. Ensuite, il faut savoir utiliser ses compétences, pour apporter une réponse argumentée, comme ils disent dans Wikipedia.

Deuxième exemple – le compétent qui passe manager

Je parlais d’expert en assurances automobile. Ce qu’on demande au monsieur est d’estimer le coût d’une réparation et voir si cela vaut le coup de la faire en fonction de la valeur de la voiture. On ne lui demande pas de la réparer. De fait, le carrossier sera infiniment plus compétent que lui pour une réparation.

S’il est bon et dans un grand garage, le carrossier finira par remplacer le chef d’atelier carrosserie pendant les congés de ce dernier puis quand il sera à la retraite. S’il s’en sort bien, il finira chef d’atelier, englobant la carrosserie et la mécanique.

Il sera peut-être un bon chef mais ne sera compétent que pour la carrosserie, pas pour la mécanique. Comme il passera son temps à recevoir des clients, à préparer des devis, à communiquer avec les autres services (commerciaux, facturation,…), il finira par ne plus connaître parfaitement les deux métiers, d’autant que les techniques évoluent.

Pour peu qu’il soit débordé par sa mission, il sera victime du principe de Peter : il aura atteint son niveau d’incompétence.

Troisième exemple : le manager qui passe expert

Le patron du garage, constatant que ce dernier ne fonctionne plus trop, il nommera un nouveau manager pour l’atelier, l’ancien aura pour rôle l’accueil des clients, la validation des devis,… Mais le management (gestion des réparations, du personnel,…) sera entièrement fait par le nouveau.

Voila notre ancien avec un rôle d’expert. Tout ce qu’on lui demande est « d’apporter une réponse argumentée » à des clients.

Quatrième exemple : moi…

J’ai commencé par faire du développement informatique dans un cabinet de conseil, ce que j’ai fait pendant neuf ans (huit, si on considère mon année au service militaire, mais j’y faisais en gros le même job). J’ai donc acquis une expérience en développement informatique avec trois langages et trois systèmes d’exploitation différents, essentiellement C et MS-DOS, sur la fin. J’ai aussi acquis une expérience dans le domaine métier, comme on dit, qui est le nôtre, à savoir ces valeureuses machines où on insère une carte pour obtenir du pognon.

A la fin, j’étais le seul informaticien dans la société. Il y avait eu cette crise vers 92 à 95 et la boite s’était recentrée sur le conseil. Le commercial a alors réussi à me caser comme consultant dans une boite… Je n’ai plus touché une ligne de code depuis. J’ai ainsi été consultant pendant douze ans, variant les missions, mais me concentrant, au bout de deux ans, sur le domaine métier où j’avais le plus de compétence : ces machines. La chance que j’ai eue, c’est qu’on était très peu nombreux dans le domaine.

Ainsi, ayant travaillé pendant vingt-et-un an dans un cabinet de conseil, je me suis retrouvé en permanence casé chez des clients et je n’ai jamais eu l’occasion de faire du management, même si, à une époque, j’avais le titre de « consultant manager »… J’ai développé mes compétences dans les domaines où j’ai travaillé.

Sans le savoir, j’étais devenu un expert. Un expert généraliste, mais bien un expert. Je suis peut-être le type de moins de cinquante ans qui connaît le mieux l’environnement de ces machines et qui ne soit pas arrivé à un poste de direction.

Quand j’ai changé de carrière, me faisant embaucher par un des mes clients, j’ai pu continuer à faire le métier d’expert vers lequel cette carrière m’avait entrainé. C’est d’ailleurs ainsi que j’ai obtenu le titre officiel dans mon contrat de travail.

Je rappelle la définition de l’expert que j’ai mise plus haut : « Son expérience reconnue lui permet d'apporter une réponse argumentée à une demande d'expertise. » En français ça peut donner, par exemple :
-         tiens, voila un dossier, démerde toi avec,
-         dis donc, le bigboss voudrait qu’on fasse ça, dégrossis donc le dossier,
-         ouh là là il faut que j’aille en réunion, je ne connais rien au sujet, toi non plus, tu vas m’accompagner,
-         aie, bordel, on a un audit de la sécurité, tu vas les accueillir et négocier avec eux,
-         putain, il y a les clients qui n’arrêtent pas de se plaindre de tel truc, je n’ai pas le temps de regarder, tu peux le faire ?

Cinquième exemple : moi.

Ben oui ! C’est pour symboliser l’échec du manager.

Après avoir été embauché, la boite a été réorganisée. Un nouveau « domaine métier » est arrivé dans le service transformé en direction. Vu que c’était un sujet que je connaissais un peu vu mon passé de consultant, on a dit : « hop, c’est pour toi. » Il fallait que cela soit quelqu’un du service, pour des raisons politiques, et j’étais le moins incompétent sur le sujet.

Je suis devenu manager officiellement.

Pour l’anecdote, j’ai recruté un consultant pour m’assister. Il était tellement compétent et je n’avais pas de temps à lui consacrer parce que j’avais mon job d’expert à faire. Il a fini par tout faire et c’était très bien ainsi. Il était (et est toujours) très bon. Il a été reconnu par tout le monde comme responsable du domaine, à la grande satisfaction de tous les deux, lui ayant pu faire ce qu’il voulait, encadrer une équipe, tout en multipliant ses compétences dans un domaine à un point qu’il est maintenant notre expert dans ce domaine. Comme il est bon, il peut à la fois être expert et manager. La difficulté va commencer, pour lui, s’il veut continuer à monter dans la hiérarchie, avec une difficulté : il s’enferme dans son domaine de compétences, d’expérience et d’expertise,… alors qu’en lançant le projet sans rien connaître, j’avais renforcé mon expertise généraliste. Hop ! Un domaine de plus…

J’ai été manager quelques années sans absolument rien manager.

L’expert ! Vous n’y comprenez rien ? Pas grave, moi non plus.

Un type qui bosse dans un domaine depuis ans pourra être considéré comme un expert dans ce domaine. Le hasard ou la volonté fera qu’il pourra choisir la suite de sa carrière :
-         continuer dans le même domaine,
-         devenir manager,
-         devenir expert, officiellement, dirais-je.

Dans le premier cas, il aura un bon niveau d’expertise mais risque de perdre le niveau de recul nécessaire pour avoir un job vraiment intéressant. Prenez mon expert NT que je citais. Je l’ai revu 12 ans plus tard. Les technologies Windows étaient bien répandue, les boites n’avaient plus besoin de véritables purs experts techniques, d’autant que les développements s’orientaient vers les technologies web. Il faisait un travail de merde, ou, plus exactement, qui ne m’intéresserait pas du tout. Il est concentré sur l’interface entre le niveau applicatif et les périphériques des machines. Il avait passé les vingt premières années plongé dans du code informatique sans voir le monde bouger autour de lui.

Devenir expert ?

J’aime beaucoup la définition de l’expert sur le site de la Fédération des sociétés d’expertise. Elle pourrait s’appliquer à tout type d’experts : « Il n’existe pas de formation spécifique pour devenir expert : il n’y a tout simplement pas d’école d’expertise en France. L’expertise s’acquiert par l’expérience, une expérience d’au moins dix ans, dans un secteur technique, à l’issue, dans la quasi-totalité des cas, d’une formation d’ingénieur, d'architecte, d'école de commerce... » Ils précisent ensuite qu’il faut une formation ou une expérience d’au moins deux ans acquises avec un autre expert

C’est bien ainsi que je le conçois. Etre expert, c’est connaître un métier mais aussi des éléments d’autres métiers, comme le marketing, le juridique, le back office, le pilotage informatique, la maintenance du matériel,…

Finir une carrière

On pense toujours que c’est important de faire une belle carrière… Mais ce qui est important est de bien la finir. J’ai cité plusieurs exemple, comme ce mécano qui passe chef d’atelier mais perd son boulot dans la pratique, un peu comme moi qui fut manager peu de temps…

Tiens ! Le jeune qui m’a remplacé, il a de fortes compétences métier et techniques et je ne doute pas de sa capacité à manager. Par contre, il risque de piétiner s’il continue à vouloir faire une carrière traditionnelle en remplaçant son propre chef (qui est le mien aussi, d’ailleurs) quand ce dernier partira parce qu’il n’aura aucune compétence métier sur ce qui fait, en gros, les deux tiers du service, les machines pour tirer du pognon et leurs serveurs de gestion. S’il veut poursuivre une belle carrière, il devra prendre l’opportunité d’une réorganisation importante ou arrêter franchement la technique pour travailler au siège de la banque. Ou changer de boite.

L’autre, mon ingénieur système NT a fait une belle erreur. Il s’est dit que Windows NT serait l’avenir, vers 1992. « NT » n’existait pas à cette époque. On parlait de « Chicago », le nom de code du projet chez Microsoft. Il voyait ça comme l’avenir mais a oublié que l’avenir ne s’arrêtait pas à cinq ou dix ans. D’ailleurs, dans notre domaine, il a fallu attendre Windows XP pour qu’un OS fasse l’unanimité. Il s’est enfermé. Au bout de quelques années, la boite a été rachetée par un concurrent ce qui fait que la France n’avait plus le leadership sur les choix technologiques. Il s’est retrouvé ingénieur système en tant que manager d’une équipe de personne, dans le monde Windows. Que fera-t-il dans les dix prochaines années ?

S’il faut accumuler les compétences techniques pendant les dix premières années, il faut ensuite les mettre à profit pour faire autre chose… Et tout le monde ne peut pas être chef de service à 35 ans, sinon le tertiaire serait rempli de chefs de service. Et tout le monde reste chef de service pendant 25 ans…

C’est mathématique.

Pour conclure, je vais revenir à l'article que je mets en lien au début. Les deux personnes interrogées sont spécialisées dans les ressources humaines. Une est coach, l'autre professeur en "ressources humaines". Elle donne des avis sur le management sans en avoir l'expérience. Aucune des deux n'a à faire de management.

Sont-elles des expertes ? Des vraies. Sans la moindre compétence dans leur domaine d'expertise.