Après leur création, nos blogs prennent « automatiquement » de l’essor, d’une part parce que l’on progresse dans le travail d’écriture, dans la recherche des sujets, dans la manière les aborder, … et d’autre part parce que le nombre de lecteurs augmente tout seul, parce que Google, Wikio, … vous connaissent mieux et que vous vous êtes fait des potes blogueurs.
Quand on tient un blog geek ou politique (je tiens les deux !), c'est-à-dire tournant autour de l’actualité, on finit par s’accorder une importance, ne serait-ce parce qu’on dépasse 100 lecteurs par jour ! Alors on se pose des questions sur l’évolution de la blogosphère, sur la manière de rendre les billets plus visibles, d’augmenter son public, …
En oubliant un détail : ce n’est pas la blogosphère qui a évolué mais chaque blogueur, individuellement ! Le blog reste à la base un machin personnel où on dégoise des conneries orales ou visuelles, des liens vers les copains et où on papote en commentaire.
Parallèlement, le nombre d’individus susceptibles d’avoir accès à votre blog se développe naturellement car Internet se développe. Homer fête les quatre ans du sien,
aujourd’hui. Qu’était Internet à l’époque ? Je n’avais pas de livebox. J’ignorais tout de l’existence de Twitter, de Facebook, de Wikio, … Mes blogs avaient un an. J’avais trois visiteurs, je fréquentais cinq blogs. Progressivement, j’ai commencé à aimer ça, j’ai fréquenté plus de blogs, j’ai eu plus de commentaires, plus de visiteurs, j’étais content.
Dans
ce billet de e-blogs,
le taulier espagnol se « plaint de l’essor démesuré des réseaux de blogueurs, qui deviennent de plus en plus professionnels. » Il entend par là tous les moyens qui permettent aux lecteurs d’accéder à nos blogs, tel Wikio, Facebook et autres machins de twitage. On finit par s'organiser en vrais réseau...
« Aujourd’hui le blog comme produit prime sur le blogueur comme sujet, puisque celui-ci doit multiplier les emplois pour s’en sortir financièrement. Cela implique une certaine homogénéisation de la blogosphère, car les meilleurs blogueurs ou les plus prolifiques publient sur plusieurs blogs et même sur différents réseaux de blogs. »
Le titre du billet est : « Les blogueurs se professionnalisent… Mais c’était mieux avant ! »
Pourquoi mieux qu’avant ?
Mon activité n’a pas changé. Je ponds des billets de blogs, je lis les billets des copains, je découvre de nouveaux blogs dont les tauliers deviendront des copains.
Evidemment, il y a Wikio, il a Facebook, il y a Twitter… Je ne vais pas gueuler. J’ai bien joué avec tout ça et je compte bien continuer. Mais continuer aussi à découvrir des blogs, des gens, écrire des billets. Peut-être de plus en plus « pertinents » (pas sur le fond, sur la forme) parce que j’ai pris du métier… Je me suis professionnalisé, comme disait l’autre, mais pas financièrement, juste sur la pratique. Je suis devenu une machine à bloguer. Un billet politique imaginé dans le métro le matin, publié vers 8h30, la réponse à tous les commentaires et la lecture des blogs des copains avant neuf heures, sans oublier un commentaire à la plupart des billets qui m’ont cité.
Aucun changement. Juste des bricoles. Tiens ! Une nouvelle une du Wikio ? Tiens ! Wikio et Over-Blog fusionnent ? Tiens Thierry Crouzet propose une évolution de Cozop ?
Evidemment, tout le monde s’intéresse à cette professionnalisation des blogs. Il faut trouver des nouveaux « canaux de distribution » pour donner notre prose en partage à de plus en plus de lecteurs.
Mais, pourquoi faire ? Au fond, qu’est-ce que j’en ai à ciré d’être lu par 3000 types contre 1000 actuellement ? Ils seront tous des passionnés de la politique, des médias,… de la diffusion de l’information. Si j’enregistrais un coup de gueule dans le répondeur de Mermet, je serais écouté par 100 ou 200 000 gugusses.
Ce qui m’intéresse, ce sont les blogueurs. Je vais en citer trois : Dadavidov,
Disparitus et
El Camino (nous échangeons au quotidien mais je les ai rencontrés pour la première fois au cours du mois écoulé).
Par conséquent, ce qui m’intéresse est de savoir comment des nouveaux blogueurs vont découvrir mes blogs et surtout devenir des habitués (c’est une conséquence de cette approche qui fait que mes blogs ont atteint les sommets du Wikio).
En commentaire à
mon billet d’hier, à propos de la « promotion de nos billets de blog », l’excellent
Dada, à cheval sur les principes, laissait un commentaire qui fera date dans l’histoire (au moins celle de ce billet) :
« Moi, je ne vais pas sur la home des portails d'info : wikio, lepost, cozop et google news...
Je suis l'info depuis :
- Twitter (avoir un ou 2 geeks dans sa TL ça suffit !)
- Mon Google Reader (flux de blogs ou alertes google)
- Billets recommandés par mon GR
- Flux Rss de Twikio »
Chacun a en effet ses méthodes pour consulter les blogs et l’actualité : c’est un loisir. A l’occasion, analysez vos propres démarches, vos propres réflexes et vos propres centres d’intérêt… A une époque, on critiquait mon blog politique parce que j’y parlais souvent du Wikio. Evidemment, un gugusse qui s’intéresse à l’antisarkozysme va se foutre du Wikio et estimer avoir perdu du temps chez moi.
Le lecteur a parfois des réactions bizarres et oublie que nous ne tenons « que » des blogs. Le lecteur est bête. Tiens ! Je vais en citer un, qui a commenté au sujet de mon blog
chez l’Hérétique, qui citais un commentaire de Pierre Chappaz, le patron de Wikio, en réponse à un billet. Ouvrez les guillemets : «
Je ne sais pas qui est ce Nicolas, mais son blog est à chier. Toute personne normalement constituée, ne devrait pas pouvoir y rester plus d'un clic de souris et 3 secondes, montre en main. On peut se demander en toute bonne foi comment se fait-il que le buzz autour de son "machin" soit inversement proportionnel à l'intérêt de ses articles et à la sa présentation ? Ça doit être du copinage sans doute. »
Cher lecteur, si tu lis ce billet, c’est que tu n’es pas normalement constitué. Je suis assez blindé et ai répondu avec l’élégance qui me caractérise : « Non, c'est qu'il énerve les trous du cul. »
En l’occurrence, le trou du cul en question est visiblement très con : il trouve la présentation de mon blog encore plus à chier que chez l’Hérétique (smiley, hein, …). Il est surtout assez con pour ne pas penser que je lirais le commentaire (alors que j’ai commenté un peu avant) et ne pas imaginer qu’il pourrait me toucher, comme si je n’étais pas un être humain mais une machine, une « conférence de rédaction ». Nous ne parlerons pas de son absence de savoir-vivre qui le pousse à dire des méchancetés sans avoir été présenté.
Ainsi, les desseins du lecteur potentiel sont impénétrables. Mais le taulier est un être humain.
Je veux bien augmenter mon lectorat, développer mon « influence » mais uniquement auprès d’êtres humains, qui verront qu’il s’agit d’un blog, pas d’un portail d’information, d’un site de propagande ou je ne sais quelle connerie.
Pour répondre au blogueur Espagnol, à l’origine de ce billet, je me fous des réseaux de blogueurs, ce qui m’intéresse c’est le mien.
Et en aucun cas, il ne peut être considéré comme professionnel.
Alors j’étudie comment les gens viennent chez moi. Le trou du cul parce que l’Hérétique lui a signalé un commentaire de Pierre ne m’intéresse pas.
Dada qui a ajouté mon blog dans son Reader, m’intéresse. Et si Dada ne veut pas consulter Wikio parce qu’il a d’autres préférences, c’est son problème (et celui de Wikio, accessoirement), de même que les « méthodes » des dizaines de millions de lecteurs potentiels ne les concernent qu’eux même… Et ceux qui vivent des contenus, accessoirement.
Ce n’est pas mon cas. Je suis un blogueur.