08 août 2013

Le SaaS (vu du bistro)

Ma copine Fiso est formatrice sur des logiciels destinés au monde professionnel. Son dernier employeur est un éditeur d’offres SaaS. Elle découvre ce domaine et en fait un billet qui m’a passionné puisque c’est typiquement un truc qui est au fond de ce blog : les grandes évolutions de l’informatique. En fait, c’est elle qui est passionnée. J’ai lu son billet une première fois ce matin puis une deuxième fois cette après-midi. J’ai googlelisé SaaS pour vérifier. Ca correspond exactement à ce qu’elle explique ce qui prouve soit que je suis très intelligent soit qu’elle explique très bien et que c’est une excellente formatrice !

Mais toi, cher lecteur, tu te demandes ce qu’est ce bordel, le SaaS. Ca veut dire « Software as a Service », c'est-à-dire « logiciel comme un service ». « L’éditeur » (appelons-le comme ça) ne vend plus de logiciels à un client mais un service complet avec l’hébergement des applications et des données sur ses propres serveurs. L’utilisateur, le salarié du client, se connecte alors via internet.

Dans le grand public, c’est un truc bien connu. Les utilisateurs de Google Docs (qui s’appelle maintenant Google Drive) le savent bien. Ils n’achètent plus de traitement de texte, de tableurs, … Ils se connectent à Google qui offre tout en ligne, y compris la gestion des documents.

Je cite Google mais Microsoft a exactement les mêmes services sous le délicieux nom de Office365. Microsoft préfère néanmoins continuer à vendre des licences… En outre, les entreprises n’ont pas nécessairement confiance dans ces boites et au fait de laisser les employer y mettre leurs fichiers (je ne vais pas parler des avantages et inconvénients du SaaS, vous pouvez lire le billet de Fiso et les longs commentaires que j’ai laissés et vous pouvez lire la fiche Wikipedia).

Google dispose également de services pour les professionnels : Google Apps, avec une messagerie, un agenda et des logiciels bureautiques. Ils sont passés dans un mode payant cette année, sans doute ont-ils jugé que le marché était suffisamment mur et allait se développer.

Quoi de neuf avec Fiso ?

Elle bosse dans une boite qui fait des logiciels qui ne sont pas grands publics ou de type bureautique mais spécifiques à des métiers.

Prenons un exemple au hasard : les bistros, des entreprises entre un travailleur et une dizaine (à plus, ce n’est plus vraiment un bistro…). Dans son logement, le patron a un bureau avec un ordinateur d’où il va voir des films de culs sur internet pendant que sa femme tient le comptoir mais ça n’a rien à voir avec le sujet du billet.

Une fois par jour, il va classer ses factures, les payés, noter la recette. Tout cela n’est pas simple, il faut trier les tickets restaurants et faire plein de trucs comme ça. Il finit par enregistrer le tout dans son logiciel de comptabilité. Périodiquement, il va faire des sauvegardes et transmettre ça à son comptable, par mail, par internet,…

On imagine que tout reviendrait au même s’il se connectait par internet sur un serveur et saisissait les données. Ca serait même plus simple car son comptable pourrait récupérer les informations dont il a besoin, voire faire directement tous les traitements nécessaires avec ce serveur.

Jusque là, pas grand-chose de neuf. Je suppose d’ailleurs que les solutions informatiques existent de longue date. La comptabilité d’un bistro n’a en outre rien de spécifique à un bistro.

Dans le bistro, tous les matins, le gars qui fait l’ouverture ouvre la caisse, y verse un fond (la monnaie pour commencer la journée et note ce qu’il fait. Le soir, un autre employé fait la caisse et note ce qu’il fait. Ca serait quand même plus simple s’ils saisissaient directement les informations dans un logiciel à partir du PC du bistro (celui qui sert à diffuser de la musique avec iTunes) voire sur son propre smartphone (ou la tablette du bistro, celle qui sert aussi à diffuser de la musique).

Un « éditeur SaaS » pourrait donc proposer un tel service. En plus de son application de comptabilité, il développe cette application dont ont besoin les bistros, l’héberge et vend ses services.

Voilà ce qu’est le SaaS pour les entreprises : un logiciel spécifique a une activité ou un métier mais que la société (le client) n’a pas à gérer et qui est accessible par internet. Pas de serveur à gérer, de sauvegarde à faire, de matériel spécifique à acquérir. Le bonheur.

J’ai pris un exemple au hasard mais on peut multiplier les activités. Tiens ! Le type qui fait la cave, l’après midi, pourrait saisir le stock ou les commandes à passer plutôt que de les noter sur un bout de papier et de téléphoner au fournisseur.

Prenons un autre exemple

Tiens ! Les bistros. Les bistros modernes ont maintenant une informatique qui leur est propre pour gérer les commandes des clients. Les clients les saisissent sur un ordinateur, un ticket s’imprime en cuisine pour les plats à préparer et un autre au comptoir pour les boissons à préparer. Le tout gère les commandes par table pour pouvoir taper la commande finale, voire répartir le montant entre les convives s’ils ont des notes de frais.

Le bistro doit dont avoir un serveur informatique qui servira notamment à gérer les tarifs et la comptabilité par loufiat, des périphériques portables pour les loufiats ou une machine spécifique centralisée avec écran tactile, un périphérique tactile au comptoir et des imprimantes.

Imaginez que le serveur tombe en panne au milieu du service (ou les périphériques).

Tout cela pourrait très bien être remplacé par des smartphones et des tablettes connectées en wifi et GSM à un serveur quelque part. Le patron n’aurait pas à se faire chier avec du matériel spécifique et ne serait plus emmerdé par les pannes. Le wifi est cassé ! Paf ! Il passe par le GSM. Les deux sont cassés : pas de bol. Ils prennent les commandes à la main…

Mon premier exemple n’était pas spécifique aux bistros : tout le monde fait de la comptabilité. Ici, c’est à peu près spécifique. J’ai pris un exemple que tout le monde peut voir mais imaginez ça étendu à chaque corps de métier.

Et alors ?

Rien ! Je disais en passant. Dans notre univers de geeks, tout cela est évident mais parlez en à un patron de bistro.

Mon exemple montre une limite du SaaS : les applications ne sont pas toutes hébergées sur des serveurs, certaines sont sur les périphériques mobiles (imaginez le loufiat en train de  prendre une commande sur un site internet ouvert dans Safari…). Le SaaS doit être étendu à ces applications installées sur mobile (ce qui ne change pas grand-chose).

Fiso aborde un sujet important : la taille des entreprises. Autant qu’il est évident que la grande entreprise peut développer ses propres applications ou en acheter puis les héberger, autant pour une petite, ce n’est pas évident, d’autant qu’elle n’aura pas d’informaticien chargé de voir ce que propose le marché. Par contre, elle pense que les grosses entreprises peuvent être intéressées également. Bizarrement, je pense que le marché est mur pour les petites entreprises (c’est d’ailleurs la cible de Google Apps que je citais plus haut) mais pas pour les grandes, d’autant qu’elle a aussi, probablement, l’hébergement des serveurs dans son corps de métier (je faisais remarquer à Fiso que mon entreprise, très grande, héberge beaucoup plus de serveurs que des entreprises spécialisées dans l’hébergement et qu’on est donc probablement moins chers…).

Comment l’informatique va-t-elle se développer pour les petites entreprises ? Les grandes entreprises laisseront-elles, un jour, se laisseront-elles envahir par les applications en SaaS pour son corps de métier ?

La réponse est oui. Ma boite est passée par une solution on line pour la messagerie, pour éviter les « clients lourds » comme Outlook et Lotus Notes. Ca fait longtemps qu’on n’utilise des applications externes pour gérer les demandes de congés et les notes de frais.

Le reste viendra…



4 commentaires:

  1. Je suis au bistrot (mais pas le même que toi), je répondrai à tes coms demain quand je serai enfin en vacances :-) En attendant, bisous mon Nico ! :-)

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  2. Tu es intelligent et j'explique très bien. Ca s'arrose ! ;)

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