16 mars 2013

Les vraies raisons de la suppression de Google Reader

Dans le blog politique, j’ai fait un long billet sur l’avenir de l’informatique et j’en tire une espèce de conclusion à propos de la disparition annoncée de Google Reader. D’une part, la disparition de Google Reader pourra pousser des gens vers Google+. Mais c’est une bricole. D’autre part, Google Reader est un des principaux moyens pour faire de « la veille ». Quand les gens n’auront plus ce machin pour faire de la veille, ils feront autrement, probablement, mais ne trouveront plus de contenu intéressant à diffuser dans les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter. Ces derniers se retrouveront vidés de leur consistance et les usagers seront obligés d’aller ailleurs pour retrouver de l’information… Dans Google+ ?

C’était la première raison.

Hier, j’ai fait un long billet pour expliquer ce que sont les flux RSS. Ce sont des petits fichiers à côté des blogs que vont chercher les lecteurs de flux mais aussi tous les machins qui les utilisent comme l’application qui balance mes blogs dans Twitter ou Facebook ou le machin de Blogger qui forme les blogrolls dynamiques de nos blogs (le plus récent billet en haut).

Ce matin, pour me préparer à l’après Google Reader, j’ai fait ma première revue de blog avec Netvibes (c’est pas mal, finalement, mais ça manque un peu de fluidité sur l’iPad). Je me suis rendu compte que les billets arrivaient bien plus tard que dans Google Reader. Par exemple, j’ai fait un billet sur mon blog politique, ce matin. Immédiatement après, j’ai fait ma revue de blog, il était bien dans Google Reader. C’est à ce moment là que j’ai eu l’idée de faire ma revue de blog avec Netvibes. Il n’y était pas. Après cette dernière, je suis revenu à Google Reader, il y avait « un tas » de nouveaux billets qui n’étaient pas dans Netvibes…

J’en tire la conclusion que Netvibes va beaucoup moins souvent que Google Reader lire ces petits fichiers. Google Reader a donc mis en place une infrastructure gigantesque pour gérer tout ça et avoir les flux en permanence.

Et les coûts sont considérables en regard d’un service rendu gratuit.

C’était la deuxième raison.

Le moteur de recherche Google me donne de moins en moins de satisfaction pour certaines recherches. Il y a trop d’information pour trouver de manière sûre ce que l’on cherche, surtout avec les pros du référencement. Par ailleurs, Google privilégie l’actualité. L’autre jour, je cherchais les visites de Nicolas Sarkozy à Dijon. J’ai eu du mal, tant Google était pollué avec la visite de Hollande dans cette ville. Par ailleurs, quand on fait une recherche, on tombe toujours sur les mêmes sites. Vous cherchez la recette des choux farcis, vous tombez sur Marmiton. Vous cherchez autre chose, vous tombez sur Wikipédia.

Google finit par ne plus être le point d’entrée du web et est juste un intermédiaire vers Wikipedia ou Marmiton… J’ai fait la recherche de la recette des choux farcis dans Yahoo, ça tombe aussi dans Marmiton.

Le plus drôle est qu’une grande partie des utilisateurs de Facebook doivent taper Facebook dans le Google qu’ils ont en page d’accueil.

Google se sent à la ramasse pour son moteur de recherche.

C’était la troisième raison

Elle appelle la quatrième qui n’est encore qu’une supposition de ma part. Google+ deviendra Google. Quand vous taperez www.google.com, vous n’arriverez plus sur le moteur de recherche mais sur la page d’accueil de Google+. Les gens seront incités à y faire leurs recherches. Et la recherche sur le web ne sera plus qu’une option dans le nouveau menu qu’ils nous concoctent. Les gens auront d’abord un contenu qui a été recommandé par leurs proches.

C’était la quatrième raison.

C’est très bien Google+, on y trouve plein de recette de choux farcis ailleurs que chez Marmiton, recommandées par des vrais gens. Marmiton n’aura plus qu’à payer Google+ pour promouvoir sa page de recette de choux farcis… Et Marmiton sera obligé de mettre toutes ses recettes sur sa page Google+ pour avoir du trafic.

C’était la cinquième raison.

Pour être au top de l’actualité et du contenu, Google est obligé de scanner en permanence tout le web (et de lire en permanence les fichiers avec les flux RSS). Le nombre de pages web croit à une vitesse grand V et les moyens que doit fournir Google pour connaître tous ça font que Google doit avoir des moyens informatiques considérables (comme pour Google Reader) pour un outil de moins en moins pertinent.

Le coût est énorme.

C’était la sixième raison.

On est bien d’accord que les quatre dernières raisons n’ont pas grand-chose à voir avec Google Reader. La suppression de ce machin (comme de Feedburner) rentre dans une stratégie globale de Google de se recentrer sur son réseau social phare où les pages et les communautés donneront toutes les réponses aux besoins des internautes, dans un contexte beaucoup plus maitrisé que le gigantisme du web.
 

3 commentaires:

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