Dans tous les métiers, on trouve des experts dans plein de domaines.
Dans le mien aussi, une certaine spécialité de l'informatique. Ne rigolez pas !
Je suis moi-même officiellement expert. Je ne vous dirai pas dans quel domaine.
Mes copains le savent mais ne comprennent pas ce que ça veut dire. Ils ne
savent pas qu'il peut exister des experts dans ce domaine.
"Qu'est-ce que tu fais comme
boulot ?" "Je travaille à
l'informatique de biiiiiip". "Ah !
Mais quoi précisément ?" "Je suis
expert en biiiiip". "Ah ! Tu fais
la maintenance des machines ?" "Heu...
On va dire ça".
N'allez pas croire qu'un expert est quelqu'un de très
compétent ! On voit "les experts" à la télé, ce n'est pas
nécessairement ça. Chacun est très bon dans son domaine mais c'est le
collectif, avec des experts dans plein de domaines précis, que l'on peut les
considérer comme des experts en résolution d'affaires criminel.
Quand on parlait d'experts, il y a quelques années, on
pensait toujours à l'expert des assurances. Celui qui vient voir si la voiture
est réparable et si l'assurance peut prendre en charge.
Si on réfléchit bien, le type n'est pas expert en automobile
ou expert en assurance ! Attention ! Je schématise, je ne dénigre pas une
profession à laquelle je ne connais rien. Le type, il est expert en détection
des garagistes qui essaient de s'engraisser sur le dos des assurances. Il peut
ne rien connaître en carrosserie ou en mécanique mais il a assez d'expérience
pour voir si le devis présenté par un professionnel est raisonnable ou pas puis pour estimer si la voiture doit être réparée. Il
a roulé sa bosse et sait évaluer les coûts de réparation et la véracité des
réparations nécessaires selon le garagiste.
J'ai eu une fois à traiter avec un expert pour ma voiture.
Un connard avait forcé la portière. Il me semblait que le coût de
la réparation était dérisoire mais le devis dépassait le montant où l'assurance
fait appel à un expert. En fait, en tordant légèrement la portière, le connard
avait foutu en l'air le mécanisme pour le lève-vitre électrique. L'expert a
confirmé. Notez bien que je m'en fous. J'étais remboursé, mais ça avait aiguisé
ma curiosité.
Ce genre d'expert a une double casquette : il sait estimer
le prix mais sert aussi d'autorité. Une fois qu'il a parlé, vous ne pouvez plus
dire grand chose.
Je suis un peu ce genre d'expert. Pas nécessairement avec
des compétences précises dans un domaine précis. Disons que je connais très
bien l'automobile, assez bien la mécanique et la carrosserie... et ce que les
assureurs sont prêts à payer mais aussi les négociations globales avec
l'assureur de l'autre véhicule (en cas d'accident). L'autre facette de mon
boulot étant que je connais assez bien l'assurance, la négociation, la
carrosserie et la mécanique pour prêter main forte à mes collègues dans
certains cas.
Un exemple. Imaginons que le carrossier qui a réparé le capot
de la voiture ait du débrancher la batterie puis n'arrive pas à redémarrer la
voiture, je suis assez fort pour lui dire de vérifier si la batterie est bien
branchée alors qu'il aurait eu tendance à vouloir appeler son collègue
mécanicien. Ceci dit toujours sans dénigrer une profession à laquelle je ne
connais rien. Je ne fais qu'illustrer un billet de blog et je suppose que les
carrossiers ne sont pas aussi cons.
C'est ainsi que je me qualifie volontiers d'expert
généraliste : je n'ai aucune compétence précise mais le carrossier a besoin de
moi parce que je suis le seul à savoir présenter une facture à une assurance et
à pouvoir remplacer le mécano parti sauter la secrétaire dont je peux aussi
faire le boulot. J'ai d'autres compétences comme celle de pouvoir dire
exactement au carrossier, au mécaniciens et à la secrétaire qui tapera le devis
ce qu'ils auront à faire sans être nécessairement moi-même capable de le faire.
J'aurai auparavant envoyé le dépanneur aller chercher la voiture avec son
plateau car je n'ai pas le permis poids lourds. Et c'est moi qui offrira un
café au client quand il viendra gueuler parce que la réparation traîne. Elle
traîne ? Ben oui, nous n'avons pas reçu les pièces cet bien c'est moi qui aura
appelé le fournisseur pour gueuler.
Je résume : sans en foutre une rame, je suis indispensable.
Sauf que les voitures cassées n'arrivent pas une par une. D'ailleurs, ce matin,
je n'ai pas eu le temps de faire le moindre billet de blog et c'est aussi tout
ce que j'ai du faire ce matin qui m'a inspiré ce billet. Je suis sans doute le
seul type qui bosse plus pendant les vacances scolaires parce qu'il me faut remplacer les autres...
Toujours est-il que nous avons deux types d'experts :
- les experts généralistes comme moi,
- les experts pointus dans un domaine précis, comme ceux que
l'on voit dans "les experts" à la télé penché sur des cadavres, des
microscopes, des ordinateurs ou en train de vomir.
L’anecdote du jour
Après ce billet hautement pédagogique, il est temps, pour
moi, de raconter des conneries.
Ce matin, un de mes collègues a organisé une intervention.
Il a demandé à un service d'une autre direction la présence d'un expert dans un
domaine technique précis.
Je n'étais pas là sinon j'aurais probablement fait la
demande moi-même pour le soulager. C'est aussi mon job. Mon collègue devait
faire un mail pour dire : "nous n'avons pas les
compétences dans tel domaine, tu peux nous envoyer un gars ?"
J'aurais écrit : "cher ami, nous devrons
trouver une solution technique dans tel domaine et il nous paraîtrait
intéressant qu'un de tes gars soit là afin de garantir que nous respectons les
modalités d'implémentation que vous préconisez". Le mec aurait été
baisé : obligé de nous envoyer un lascar.
Je suis aussi expert pour raconter ce genre de truc.
D'ailleurs, si je n'ai pas fait de billet ce matin, c'est parce que je suis
arrivé en retard au bureau à cause de problèmes dans le métro et des recherches
idiotes sur Internet et non pas à cause d'une surcharge de travail. Je
suis expert pour raconter du pipeau quand je suis en retard.
Mon collègue a donc envoyé directement sa demande. L'autre
lui a répondu par retour : "pourquoi veux-tu un
de nos experts ?" La question n'était pas vicieuse. Elle
était seulement mal posée (le gars voulait savoir comment il aurait pu, lui-même,
justifier la demande auprès de sa hiérarchie).
Quand j’ai vu ça en dépilant mes mails, j’ai éclaté de rire.
Mon collègue m’a dit : « Toi tu as vu
la réponse de machin ! ». « Oui… »
Malheureusement, mon collègue avait répondu avant mon arrivée au bureau. Si j’avais été au bureau, j’aurais dit à mon
collègue : « attends ! Je vais
répondre ! ».
Je suis un expert en foutage de merde.
J’aurais répondu (réellement, à part les prénoms) :
« Bonjour Roger,
Je me permets de répondre en l’absence
de Bernadette mais si Raymond te demande un expert, c’est qu’il en a besoin.
Par avance bon week-end,
Nicolas »
Le type aurait passé tout le week-end à se demander à quel
point il avait fait une connerie et pourquoi il nous avait vexés…
Du coup, il ne nous aurait pas refacturé l’intervention.
Ca sert aussi à ça, un expert.
Dans le début de ton billet tu parles de connard, je te trouve assez restrictif en cette journée de la femme.
RépondreSupprimerCertes...
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