03 juin 2014

Une bien belle histoire de RSE

« Les réseaux sociaux d'entreprise ont-ils un intérêt ? C'est la question posée sur le blog du Modérateur. Je dois avouer que je suis assez d'accord avec les avis des deux intervenants qui sont particulièrement dubitatifs : l'outil n'est pas une fin en soi... » tel est le contenu intégral d’un billet que j’ai fait la semaine dernière me jurant d’y revenir ! Nous y sommes (ce qui, dans partageons l’addition, est la moindre des choses).

Dans la boite, nous utilisons Redmine pour gérer les applications. C’est une forme de réseau social et c’était l’objet de mon dernier billet.

Je vais donc vous raconter une belle histoire de réseau social d’entreprise.

Au boulot, nous montons un hyper méga géant projet informatique dont au sujet duquel j’assure la coordination entre les sous-projets comme quoi je suis passé à moitié chef. Le projet étant tellement vachement gros que chaque sous-projet est carrément un vrai projet à lui tout seul. On en compte 11 dont quatre moyennement pas très grands et sept bien enveloppés, dont trois sur les mêmes bases techniques. Cinq chefs de projets gravitent autour de moi pour gérer ces sept machins, les quatre autres étant moins formalisés… Chaque projet correspond en fait à une application.

Nous voilà donc avec neuf projets lancés et neuf applications ! Pour l’anecdote, ceci explique pourquoi j’ai délaissé ce blog pendant quelques temps, il me fallait gérer l’avant projet (la phase avant la désignation ou le recrutement des chefs de projet).

Toujours est-il qu’à l’occasion de la réunion de lancement, la directrice a dit : « Et hop ! Il faut qu’on utilise Redmine. » J’ai répondu : « Ah ». Elle a dit : « Oui, toi, le gros, tu vas organiser ça avec Nanard ».

Nanard est le jeune collègue qui avait commencé à utiliser Redmine pour ses deux projets, Redmine ayant fait tache d’huile dans toute la direction. Nanard était en vacances alors je lui ai fait un mail « dis moi, ducon, tu peux créer un projet machin et nous dire comment créer les sous-projets... ? »

Non, je ne l’appelle pas « ducon », de même que la chef ne m’appelle pas « le gros ». Ca aurait du charme mais l’ambiance dans le service serait probablement moins sereine. Je lui ai en fait envoyé un mail bien détaillé et tout ça après avoir passé une bonne heure à étudier comment étaient gérées les anciennes applications. Professionnel jusqu’au bout !

De retour de vacances, il gère les affaires courantes puis tombe sur mon mail. Il vient me voir et me dit « ah mais ce n’est pas comme cela qu’on est organisés ! » ce à quoi je réponds « ah bon ! Et comment sommes-nous organisés ? » Il nous explique. Enfin, il m’explique mais comme nous étions plusieurs dans le bureau, tout le monde en a profité. Une longue discussion a suivi sur la manière de gérer nos applications dans Redmine. Je mets en avant les points faibles de leur organisation, ce qu’il reconnaît volontiers vu qu’il les a constatés avant moi et nous finissons par conclure sur ce que devait être le fonctionnement idéal, qui correspond exactement à ce qu’ils ont mis en place pour les dernières applications.

Il était bien content de voir que ce qu’il avait fait était l’idéal. Il me demande alors : « Ben, qu’est-ce que l’on fait pour tes trucs ? » Je lui sors mon mail et lui dit de le relire. « Mais alors » dit-il « c’est exactement ce qu’on vient de dire ! »

J’aurais pu lui répondre en me foutant de sa gueule mais je me suis abstenu pour le bon déroulement du projet.

La morale de l’histoire

Il n’y a pas de morale. J’aurais pu me foutre de sa gueule parce qu’il s’est braqué quand il a reçu mon mail en se disant : de quoi, il se mêle, c’est à moi d’organiser Redmine… Alors que je n’avais fait que décliner mon projet dans ses pratiques, avec ses méthodes,… Mais c’est bien mon projet. Du moins, la chef m’a explicitement demandé de l’organiser dans Redmine.

Or, la personne en charge de l’outil a tellement essayé de m’imposer son point de vue qu’il ne s’était même par rendu compte que je m’y étais déjà rallié.

Redmine est un quasiment un réseau social d’entreprise vu que c’est l’outil utilisé pour communiqué autour des projets.

L’outil n’est pas une fin en soi disais-je dans mon introduction.
La vue de l’initiateur de l’outil : voila un outil qui répondrait à mon besoin pour mon projet.
La vue de la chef, au lancement d’un nouveau projet : il faut utiliser l’outil.
La vue du responsable de l’outil : voila comment utiliser l’outil.
La vue de l’utilisateur : voila mes besoins pour ce qui concerne ce que j’aimerais faire avec l’outil.

Toujours partir du besoin.

Un RSE n’est jamais un besoin.


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