« Les réseaux sociaux
d'entreprise ont-ils un intérêt ? C'est la question posée sur le blog du Modérateur.
Je dois avouer que je suis assez d'accord avec les avis des deux intervenants
qui sont particulièrement dubitatifs : l'outil n'est pas une fin en soi... »
tel est le contenu intégral d’un
billet que j’ai fait la semaine dernière me jurant d’y revenir ! Nous
y sommes (ce qui, dans partageons l’addition, est la moindre des choses).
Dans la boite, nous utilisons Redmine pour gérer les
applications. C’est une forme de réseau social et c’était l’objet de mon
dernier billet.
Je vais donc vous raconter une belle histoire de réseau
social d’entreprise.
Au boulot, nous montons un hyper méga géant projet
informatique dont au sujet duquel j’assure la coordination entre les
sous-projets comme quoi je suis passé à moitié chef. Le projet étant tellement vachement
gros que chaque sous-projet est carrément un vrai projet à lui tout seul. On en
compte 11 dont quatre moyennement pas très grands et sept bien enveloppés, dont
trois sur les mêmes bases techniques. Cinq chefs de projets gravitent autour de
moi pour gérer ces sept machins, les quatre autres étant moins formalisés… Chaque
projet correspond en fait à une application.
Nous voilà donc avec neuf projets lancés et neuf
applications ! Pour l’anecdote, ceci explique pourquoi j’ai délaissé ce
blog pendant quelques temps, il me fallait gérer l’avant projet (la phase avant
la désignation ou le recrutement des chefs de projet).
Toujours est-il qu’à l’occasion de la réunion de lancement,
la directrice a dit : « Et hop ! Il
faut qu’on utilise Redmine. » J’ai répondu : « Ah ». Elle a dit : « Oui, toi, le gros, tu vas organiser ça avec Nanard ».
Nanard est le jeune collègue qui avait commencé à utiliser
Redmine pour ses deux projets, Redmine ayant fait tache d’huile dans toute la
direction. Nanard était en vacances alors je lui ai fait un mail « dis
moi, ducon, tu peux créer un projet machin et nous dire comment créer les
sous-projets... ? »
Non, je ne l’appelle pas « ducon », de même que la
chef ne m’appelle pas « le gros ». Ca aurait du charme mais l’ambiance
dans le service serait probablement moins sereine. Je lui ai en fait envoyé un
mail bien détaillé et tout ça après avoir passé une bonne heure à étudier
comment étaient gérées les anciennes applications. Professionnel jusqu’au bout !
De retour de vacances, il gère les affaires courantes puis
tombe sur mon mail. Il vient me voir et me dit « ah
mais ce n’est pas comme cela qu’on est organisés ! » ce à quoi
je réponds « ah bon ! Et comment
sommes-nous organisés ? » Il nous explique. Enfin, il m’explique
mais comme nous étions plusieurs dans le bureau, tout le monde en a profité. Une
longue discussion a suivi sur la manière de gérer nos applications dans
Redmine. Je mets en avant les points faibles de leur organisation, ce qu’il reconnaît
volontiers vu qu’il les a constatés avant moi et nous finissons par conclure
sur ce que devait être le fonctionnement idéal, qui correspond exactement à ce
qu’ils ont mis en place pour les dernières applications.
Il était bien content de voir que ce qu’il avait fait était
l’idéal. Il me demande alors : « Ben, qu’est-ce
que l’on fait pour tes trucs ? » Je lui sors mon mail et lui
dit de le relire. « Mais alors »
dit-il « c’est exactement ce qu’on vient de
dire ! »
J’aurais pu lui répondre en me foutant de sa gueule mais je
me suis abstenu pour le bon déroulement du projet.
La morale de l’histoire
Il n’y a pas de morale. J’aurais pu me foutre de sa gueule
parce qu’il s’est braqué quand il a reçu mon mail en se disant : de quoi,
il se mêle, c’est à moi d’organiser Redmine… Alors que je n’avais fait que
décliner mon projet dans ses pratiques, avec ses méthodes,… Mais c’est bien mon
projet. Du moins, la chef m’a explicitement demandé de l’organiser dans
Redmine.
Or, la personne en charge de l’outil a tellement essayé de m’imposer
son point de vue qu’il ne s’était même par rendu compte que je m’y étais déjà
rallié.
Redmine est un quasiment un réseau social d’entreprise vu
que c’est l’outil utilisé pour communiqué autour des projets.
L’outil n’est pas une fin en soi disais-je dans mon
introduction.
La vue de l’initiateur de l’outil : voila un outil qui
répondrait à mon besoin pour mon projet.
La vue de la chef, au lancement d’un nouveau projet :
il faut utiliser l’outil.
La vue du responsable de l’outil : voila comment
utiliser l’outil.
La vue de l’utilisateur : voila mes besoins pour ce qui
concerne ce que j’aimerais faire avec l’outil.
Toujours partir du besoin.
Un RSE n’est jamais un besoin.
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