30 mai 2015

En finir avec le burn out numérique ?

On parle beaucoup du burn out par les temps qui courent, d'autant qu'un amendement sera étudié à l'Assemblée pour le classer parmi les maladies professionnelles. Je n'ai pas d'avis sur la question mais c'est réellement une maladie, proche de la dépression, mais qui ne concerne que le boulot. La seule manière de s'en sortir est de consulter un toubib, de se soigner et de s'éloigner du travail quelques temps. Je ne suis pas toubib et vous trouverez une large littérature du le web. Tiens ! Ecoutez ceci, notamment les premières minutes où est défini le burn out (les deux premières questions, le reste est médical et m'intéresse moins et dans ma boite, nous sommes relativement bien protégés par la médecine du travail et la direction, en amont, dans le cadre de la prévention des risques sociaux-professionnels). Elles me rassurent bien : je suis loin du burn out. Et je buvais trop d'alcool bien avant...

La dame explique très bien que l'on se trompe souvent sur ce qu'est le burn out : ce n'est pas directement lié à l'usage des nouvelles technologies, contrairement à ce que l'on dit souvent. Néanmoins, il est un facteur aggravant parce qu'il induit un stress complémentaire, un changement d'organisation du travail et une difficulté à quitter le boulot, à se reposer.

Et c'est de cet aspect que je voulais parler aujourd'hui.

Petit 1 : le burn out n'est pas numérique, il est lié au travail, ne l'oublions pas.

Petit 2 : si votre hiérarchie ou vos clients vous harcèlent par mail ou sur votre mobile en dehors des heures professionnelles, parlez-en à « qui de droit », notamment à votre médecin du travail : c'est son boulot, il est soumis au secret professionnel et connaît bien l'entreprise au cas où plusieurs salariés seraient en train de sombrer et saura agir.

Petit 3 : ne lisez pas vos mails professionnels en dehors des heures de travail si vous n'avez pas mieux à faire. Pour ma part, je le fais du comptoir à partir du moment où les copains sont partis ou si la journée a été exceptionnellement chargée pour ne pas stresser le lendemain. Vous pouvez, par contre, rédiger des mails, pour prendre de l'avance pour le boulot.

Petit 4 : gérez convenablement les mails que vous envoyez, notamment pour éviter le burn out aux autres (des mails courts, pas trop de destinataires, les bons, pas de formule de politesse,...).

Petit 5 : ce que vous avez reçu. Cela veut dire : si la lecture vous emmerde dès les trois premières lignes et si vous n'êtes pas l'unique destinataire principal, vous le foutez à la poubelle.

Petit 6 : entreprises, mettez en œuvre des outils qui facilitent la vie des salariés et réfléchissez à tous vos « processus ». Par exemple, si une des entreprises clientes nous signale un incident, le type qui reçoit « la plainte » envoie un mail à quatre destinataires principaux, dont ma chef et moi, pour traitement uniquement si les deux autres sont absent, et une demi-douzaine de types pour information, et ceci pour chacune des applications du service. Un bon outil permettrait d'alerter par mail le chef de projet concerné par l'incident, puis, selon le degré d'urgence, une demi heure après, les autres, pour qu'ils agissent. Le suivi peut très bien se faire par un système de réseaux sociaux.

Ce n'est pas plus de numérique qui favorise le burn out mais la mauvaise utilisation...

Et le burn out des réseaux sociaux ?

Ce ne sont pas des burn out : ils ne concernent pas le travail. Pourtant, rappelez-vous des symptômes décrits par la petite dame. Tiens ! Le fait d'y aller à reculons : je suis en plein dedans. Et le fait de rechercher de la reconnaissance après avoir chié dessus sur la reconnaissance quand j'en avais, hein, ce n'est pas beau, ça ! Cette reconnaissance idiote du blogueur, le fait d'avoir des commentaires. Le matin, je vais sur les réseaux sociaux à reculons mais je me suis précipité auparavant sur ma messagerie pour voir si j'avais des commentaires ou des réponses aux commentaires.

Je ne suis pas inquiet pour autant : j'ai toujours autant envie de bloguer, mais comme je sais que je n'aurai pas le temps, je me pose des questions...


8 commentaires:

  1. "Cette reconnaissance idiote du blogueur, le fait d'avoir des commentaires" Euh, pas moi. Je ne fais rien pour susciter les commentaires et je n'y réponds que très, très rarement...

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    1. Je suis un blogueur à l'ancienne... D'avant Twitter, d'avant les smartphones et tout ça. Ils ont fait passer les commentaires à la trappe. A cette époque, je commentais tous les billets des copains...

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  2. Le "burnoute" me paraît une belle ânerie modernœuse, une de plus. De toute façon, je refuse de m'y intéresser si peu que ce soit, tant qu'on n'aura pas pris la peine de lui donner un nom intelligible en français.

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    1. Le burn out n'a rien de nouveau et a été repéré il y a plus de 100 ans. Il a un nom français mais à chier : syndrome d'épuisement professionnel.

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    2. Il y a cent ans, on se préoccupait de ces sottises ? J'ai du mal à le croire. Enfin, si vous le dites…

      (Non, en réalité, même si vous le dites je n'en crois rien.)

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    3. Ben si. Effectivement ce était pas un grand sujet de préoccupation. Mais la psychanalyse, la psychologie, la philo,... Ne datent pas de 1968.

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  3. l'email est pire que le réseau social tant d'un point de vue quantitatif que qualitatif pour l'épuisement. Absolument !

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