28 septembre 2012

Depuis quand Google est-il un critère de recrutement ?

Ami recruteur, tu as pris l'habitude de faire des recherches sur Internet au sujet de l'activité numérique des candidats. Il t'arrive même parfais de passer par des cabinets spécialisés que tu payes très cher. 

Tu fais une grave erreur, pour trois raisons. 

La première : ça te coûte du pognon

La deuxième : tu risques de refuser des candidats très compétents pour des mauvaises raisons

Ce que peut faire un lascar dans sa vie privée ne te regarde pas. 

Il y a deux uniques raisons qui pourraient t'empêcher de recruter :

Petit 1 : si le type est un activiste syndicaliste qui pourrait foutre la merde dans ta boîte. Ne dites pas à mes collègues blogueurs de gauche que je dis ça. 

Petit 2 : il tient des propos négatifs par rapport à son ancien employeur. C'est une raison valable pour ne pas le recruter mais surtout ça prouve qu'il est très con de se faire repérer. 

Un type peut faire la fête tous les soirs ou poser à poil pour des magasines féminins, ça ne l'empêchera pas d'être très bon pour le boulot que tu veux lui proposer. Et tu as une période d'essai pour le juger. 

La troisième : il est très facile d'avoir une activité numérique secrète et tu pourrais te tromper

Prenons un type au hasard : moi. Tu fais une recherche sur Google, tu tombes sur mon blog bidon où je raconte des conneries pour brouiller les pistes mais où il est évident que c'est moi. 

Tu tombes ensuite sur mon blog politique. Tu te dis que c'est le hasard et tu zappes. Ou pas. Il n'empêche que le doute t'habite. Tu tombes enfin sur mon blase dans un tas de réseaux sociaux et tu découvres que j'ai tas d'homonymes. Tu tombes sur ma page Google+ où les blogs ne sont pas mentionnés. Tu tombes aussi sur des comptes Twitter mais il y en a tellement que tu es perdu. Tu tombes enfin sur mon compte Facebook où tout est clair mais ça ne va pas durer. 

Évidemment, tu pourras tout reconstituer tous mes blogs et comptes parlent de Loudéac et du Kremlin-Bicêtre. Il n'est pas possible qu'on trouve deux blogueurs s'appelant Nicolas Jégou soient nés à Loudéac le 23 avril 1966 et habitent maintenant au Kremlin-Bicêtre. 

Tu pourras même trouver dans l'infini de Google un billet où je largue mon vrai blase, ma date de naissance, le lieu en question et celui où j'habite, ce qu'il m'arrive de faire quand je fais un billet au bistro, à jeun, en mangeant un sandwich. 

Tu te diras même car tu es très fort qu'il n'est pas possible que j'ai la même adresse mail qu'un gros blogueur frisé avec une cravate à chier. Tu te diras d'ailleurs qu'il est impossible que le type que tu as rencontré n'est pas ce gros blogueur frisé avec une cravate à chier. 

Mais quelle énergie auras-tu dépensée ? Alors que tu as toutes les informations sur mon CV et tu connais mes revendications salariales donc, a priori mon salaire actuel et la progression de ma carrière. Tu connais aussi le nom de mon employeur actuel qui me paye depuis cinq ans après un passage de cinq ans chez lui comme consultant. Crois-tu qu'il soit assez con pour m'avoir embauché en me connaissant depuis aussi longtemps et pour m'avoir conservé aussi longtemps pour que ce que tu pourrais découvrir sur internet à propos de moi soit un critère de refus de recrutement ?

À part que certaine de mes phrases ne sont pas spécialement en français. 

De tes recherches, tu auras retenu que je passe mes soirées au bistro, que je passe beaucoup de temps dans les blogs (et un peu dans Twitter en soirée) et que je suis hautement sympathisant socialiste.

De ce dernier point, tu t’en fous totalement, tout le monde dans la profession est plus ou moins socialo. Si tu ne t’en fous pas totalement, change de métier.

Des deux autres, tu auras tiré les mauvaises conclusions.

Du fait que je passe du temps dans les bistros, tu auras déduit que je ne suis pas en état de bosser. Continue bien tes recherches et tu verras que je ne bois jamais d’alcool avant 19h30 et que je suis opérationnel, dans les blogs, dès 5h30 ou 6h, le matin (sauf aujourd’hui). Tu pourrais donc en tirer la conclusion que je suis opérationnel très tôt le matin. D’ailleurs tu remarqueras que mon billet politique est fait avant 9 heures du matin presque tous les jours. Combien sommes-nous, dans la profession, à arriver au bureau suffisamment tôt pour traiter tous ses mails professionnels puis avoir une activité privée tout en étant opérationnel au boulot à 9 heures ?

Du fait que je passe beaucoup de temps dans les blogs, tu auras déduit que je le fais pendant les heures de bureau mais on en revient à ce que je disais plus haut : pourquoi mon employeur actuel me paye-t-il depuis aussi longtemps si je glandais réellement ? Tu ferais mieux de constater que je suis capable d’écrire à n’importe quel sujet en très peu de temps et proposer de me payer encore plus cher.

Tout ça me rappelle une époque où mon entreprise faisait appel à des graphologues pour les recrutements...  Tous les lascars embauchés à l'époque ont été des tocards...

À bon entendeur...

3 commentaires:

  1. Le truc serait d'embaucher un employeur qui tient la route, déjà.
    Puis de lui refuser l'accès au site du Médef pour éviter ces commentaires acerbes et geignards sur les 35h, les fainéants qu'a veut pas travailler et montrer qu'ils sont dévoués à la cause de leur boîte de la naissance à la mort.

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    1. Ouais... Des employeurs compétents, le rêve ! (ou plutôt des recruteurs compétents).

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  2. Oups, erreur, de la naissance au "suicide", je voulais préciser.

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