27 septembre 2012

Faut-il autoriser l'accès aux réseaux sociaux en entreprise ?

C’est la question que poste Styven dans son dernier billet (je ne sais pas quel mouche lui pique, il en fait un par jour, maintenant ! Abonnez-vous, on apprend plein de chose). Lisez-le. Je vais donner mon avis qui sera un tantinet péremptoire, c’est mon habitude : il ne faut pas interdire les réseaux sociaux en entreprise. Ils devraient même être obligatoires.

L’employeur a d’autres moyens pour vérifier que les salariés font bien leur boulot. Ou alors ils ont de mauvais managers. Ils sont donc mauvais.

Ou alors, il faut trouver une solution intermédiaire, comme fermer les réseaux sociaux de 9h30 à midi et de 14h à 17h. Seuls les sites sportifs, les sites de partage de vidéo et les sites pornographiques « doivent » être fermés. Et encore… Tout peut se discuter. Les sites sportifs, par exemple, peuvent être fermés uniquement pendant les grandes compétions (coupe du monde de foot, Tour de France, …) et jusqu’à 17 heures uniquement. D’autres sites peuvent être l’objet de débat.

Revenons-en aux réseaux sociaux et à mon avis péremptoire : ils doivent être accessibles dans les entreprises.

On voit parfois des statistiques à propos des réseaux sociaux, du nombre d’abonnés, des tranches d’âges, de la catégorie socioprofessionnelle, … Je serais curieux de connaître le taux d’utilisateurs réguliers parmi les 30-60 ans occupant un emploi salarié à plein temps. Surtout s’il habite en région Parisienne et se tape plus d’une heure de voyage par jour. J’ai pris 30-60 par principe mais on pourrait se concentrer sur les 40-50, c’est-à-dire ma propre classe d’âge…

Le billet de Styven tombe à pic. J’ai encore eu une discussion avec des collègues de travail, ce midi, à propos des réseaux sociaux. Ils ne savent absolument pas ce que c’est, ce qui ne serait pas très grave si, à cet âge, on n’était en charge de l’éducation de mômes qui ne vont pas tarder à entrer dans l’adolescence, si on n’a pas déjà loupé la marche.

Ils ne connaissent pas les réseaux sociaux mais sont effrayés parce qu’ils lisent dans la presse. L’affaire Facebook du début de la semaine en a remis une couche. Une collègue me disait qu’ils avaient eu une réunion d’information au collège, avec une présentation par des gendarmes, où elle avait été totalement convaincue du danger que représente Facebook.

Je ne vais pas résumer toute la longue conversation. J’ai entendu de belles conneries comme une collègue qui niait la possibilité pour sa fille d’ouvrir un compte dans un machin social sans son accord.

Les entreprises doivent ouvrir les réseaux sociaux parce que les salariés n’ont pas le temps de surfer chez eux et ils passent à côté d’une évolution majeure de nos manières de communiquer et que c’est d’autant plus dommage qu’ils vont rater un pan de l’éducation de leurs gamins.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je connais un tas de gens qui vivent très bien sans les réseaux sociaux. Je connais d’ailleurs beaucoup plus de gens qui vivent sans réseaux sociaux ou sans vraiment les connaître que de gens qui sont de vrais utilisateurs, malgré les nombreux blogueurs que je rencontre à différentes occasions.

Pour ma part, je vis très bien sans jamais boire de thé mais je sais ce qu’est le thé. Je vis très bien sans jamais aller à la messe mais je sais ce qu’est une messe. Je vis très bien sans jamais regarder un match de foot mais je sais ce qu’un match de foot. Je vis très bien sans jamais jouer au PMU mais je sais ce qu’est le PMU. Je vis très bien sans prendre le RER mais je sais ce qu’est le RER.

Vous voulez une liste plus longue ? On verra demain : là, je vais avoir bistro.

Tiens ! J’ai fait un billet, l’autre jour, sur mon blog bistro, justement, où j’expliquais que quelqu’un qui n’allait jamais au bistro ne pouvait pas savoir ce qu’était un bistro. Je bois du thé quand j’ai mal à la gorge. Je vais à la messe pour les enterrements. Je regarde des matchs de foot si je n’ai que ça à foutre au bistro et s’il y a une télé. Je joue au PMU parce qu’il y a parfois un gugusse qui insiste pour que vous fassiez un tiercé en commun. Je prends la ligne A du RER quand la ligne 1 du métro est HS.

On ne peut pas connaître les réseaux sociaux sans fréquenter parfois les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux sont une évolution importante de nos moyens de communication, disais-je. Il y a encore 10 ans, on pouvait vivre sans mail ou sans téléphone mobile. On peut encore, d’ailleurs…

La plupart des salariés n’ont le temps d’aller sur les réseaux sociaux que pendant les heures de bureau et il faut leur apprendre les réseaux sociaux rapidement parce qu’ils ont des enfants à éduquer mais aussi parce qu’ils sont des citoyens et que les réseaux sociaux sont maintenant au cœur de l’actualité, ils font bouger le traitement de l’information (à titre d’exemple, je suis abonné aux alertes du Figaro : je reçois les mails environ 90 minutes après avoir appris l’information dans Twitter – quand je vais dans Twitter ce qui arrive rarement pendant la journée).

Les réseaux sociaux doivent être ouverts dans les entreprises.

Les patrons ont peur que les salariés y passent trop de temps ? Ont-ils vu le temps qu’ils passent sur les sites qui ne sont pas interdits ?

9 commentaires:

  1. ils n'ont pas de smartphone ? leurs enfants non plus ?

    @unouveaucompte

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    1. Peu importe. Tu ne peux pas dignement apprendre les réseaux sociaux avec un smartphone. Surtout Facebook où il faut connaître un peu de monde (même avec Twitter, d'ailleurs) et qui est chiant comme tout sur smartphone (contrairement à Twitter).

      Et regarde bien le début du billet. Je dis même que les réseaux sociaux devraient être obligatoires. Les entreprises doivent accompagner leurs salaries (ça serait plus utile que beaucoup de formations).

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    2. je partage ton avis

      (je n'utilise pas du tout facebook!)

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    3. Oui mais je me fous de l'avis des anonymes.

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  2. Tu devrais essayer un jour pendant ton travail de boire du thé, en priant, devant un match de foot, en préparant le PMU et programmant le trajet du RER, non ?

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    1. Tiens ! Je vais être sérieux. Je n'ai pas parlé de prier mais d'aller à la messe. C'est différent. N'étant pas croyant je ne peux pas prier.

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  3. Cette stigmatisation des sites sportifs est indigne et discriminatoire.

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    1. Pas du tout ! J'ai limité aux grandes compétions et avant 17 heures (sans blague, il y a quand même des abus... : j'ai vu des mecs scotchés sur leurs smartphones pour suivre des étapes...).

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