Google+ : vers la fin de Picasa ?

Xapur est furieux. Les évolutions des produits Google ne le satisfont pas. La dernière en date, Picasa, le machin de partage des photos, n’est plus accessible par le « menu Google » (flèche rouge…) : l’option pointe vers la page « photo » de Google+.

Je dois reconnaître que je m’en fous. Je ne passe jamais par là pour arriver sur Picasa (mais en tapant Picasa dans Google ou en tapant directement l’URL, l’aide à la saisie faisant le reste). Cela dit je comprends sa colère : changer ses habitudes est pénible et, surtout, voir que Google privilégie dorénavant un nouveau de ses produits par rapport à notre préféré est rageant.

Cette évolution est toute récente. Je l’ai découvert hier par l’intermédiaire de ce billet de Fred donc je pique la copie d’écran (ci-dessous) pour illustrer les deux principales critiques que je retiens du billet de Xapur.

Petit 1 : la présentation est merdique à souhait. Ca discute, je sais, mais je pense que pour gérer des albums en ligne, il faut être carré et que la présentation doit être méthodique, ce qui n’est pas le cas pour des photos qu’on met dans Facebook ou Google+ avec un mobile au cours d’une sortie. Personnellement, je ne me vois pas utiliser une application de réseau social pour gérer des albums photos et tout ce que ça implique : la communication de l’URL a des personnes ciblées et l’archivage.

J’utilise un outil de gestion et de partage des photos : Picasa.

N.B. : en fait, je ne l’utilise plus, mais on s’en fout. Je vais néanmoins faire un aparté. Il y a deux raisons au fait que je ne l’utilise plus. La première est que je ne prends plus beaucoup de photo à part avec l’iPhone depuis que je l’ai. La deuxième est que j’ai constaté que personne ne les regardait – ni moi d’ailleurs, y compris les photos que j’archive méthodiquement sur mon PC et un lecteur externe, plus des sauvegardes sur CD…

Petit 2 : on ne peut plus « voler » des photos pour les « repartager ». J’adore prendre des photos au hasard avec Google Image pour illustrer mes billets (en citant la source). Et dans la mesure où je publie moi-même des photos sur le web, je ne vois aucune objection à ce que quelqu’un me les prenne, à condition de respecter les règles de savoir-vivre : publier la source.

Où va Google ?

Mais je n’en sais rien, moi. Pourquoi vous me poser la question ?

Je suppose qu’ils veulent forcer les gens à utiliser Google, d’au moins deux manières. D’une part, en l’enlevant du menu ci-dessus (il faudra dorénavant que des utilisateurs comme Xapur y aillent à la main. D’autre part (et surtout), si vous partagez les photos de la communion avec la tante Geneviève, vous serez obligé de la forcer à utiliser Google+, à y créer un compte, …

Avant quand je partais en vacances, je faisais des albums et j’envoyais le lien à ma mère et, éventuellement, à deux ou trois copains potentiellement intéressés par mes photos (par exemple, si je vais au Mont Ventoux, j’envoie le lien à FalconHill et si je vais en Lozère, à Gabale, ce qui est d’ailleurs complètement con, vu qu’ils connaissent le coin). Si je visite une brasserie, j’envoie le lien au vieux pour le rendre jaloux. Si je passe une soirée sans vomir, j’envoie les photos de mon pantalon propre à Gaël pour lui montrer que c’est possible.

Je ne me vois pas du tout faire ça avec Google+ : partager des photos, puis, signaler à des personnes ciblées (par mail ou par je ne sais quel moyen) que j’ai diffusé des nouvelles photos qui pourraient les intéresser.

Picasa est déjà bien intégré avec les autres produits Google. Par exemple, les images que je mets dans mes blogs Blogger (de Google, donc), y compris les trois ici, seront automatiquement sauvegardées dans un dossier de mon profil Picasa. Un dossier différent est utilisé si je diffuse à partir de l’application Blogpress de l’iPhone.

Ainsi, je souhaite que Picasa continue d’exister. Picasa est un échec relatif de Google dans la mesure où il ne domine pas le marché de partage de photo (c’est Flickr le chef, mais je ne connais pas du tout, vu que j’utilise Picasa).

Il ne faudrait pas que Google oublie ce qui fait son charme : une palette de produits, vaguement intégrés (illustration à droite).

S’ils me forcent à utiliser un outil unique pour tout, Google+, j’aurais intérêt à utiliser l’outil unique que je connais mieux, Facebook, qui dispose de toutes ses fonctionnalités…