08 décembre 2012

Comprendre les évolutions récentes de Google

J'imagine que certains de mes lecteurs sont perdus devant les évolutions de Google que je présente ici, surtout qu'en 18 heures, je n'ai pas chômé. Tout d'abord, je présente mes plus plates excuses à ceux qui auraient compris que les utilisateurs de Blogger allaient être amenés à payer. C'est faux.

Google a fait trois annonces majeures en quelques jours :
1. Une nouvelle application Gmail pour smartphones et tablettes,
2. L'arrêt des services gratuits pour les PME,
3. La sorties des communautés Google+.

Ces annonces ne sont pas nécessairement liées mais devant le rythme des évolutions de Google, on est perdus. C’est aussi une des stratégies de cette honorable maison : être au centre de l’innovation. C’est ainsi que beaucoup de blogs geeks ont annoncé la nouvelle application sans la connaître, puisqu’il fallait être parmi les premiers à en parler. Et c’est ainsi que j’ai fait hier soir un rapide billet à propos de communautés, rapide billet qui a induit certains en erreur.

Un peu avant, dans la semaine, Google a sorti une évolution majeure de son moteur de recherche. J’en ai fait un billet, évidemment, mais uniquement parce que je pouvais parler de La Comète et que je trouve la jonction entre Google, Google+ et Google Maps fascinante. Vous cherchez « La Comète Le Kremlin Bicêtre ». Google voit automatiquement de quoi il s’agit. Il ne considère plus une concaténation de mot mais voit bien un machin qui existe à Bicêtre. Ils en déduisent une adresse avec une jonction avec Google Maps et ils en déduisent aussi un établissement, la Comète, connu dans Google+ (par un processus qui m’échappe un peu). Ils font en outre la jonction avec un de mes blogs. C’est très fort, techniquement (et économiquement puisqu’ils se recentrent sur leurs propres produits sans se couper des autres). S’ils continuent, ils vont faire la jonction avec les soirées de blogueurs que j’organise dans ce bistro dans Google+ et proposer aux internautes de s’inscrire, directement à partir de la page de résultats de recherche.

L’arrêt des Google Apps

L’arrêt des services gratuits pour les PME (les Google Apps, sujet de mon dernier billet) ne concerne pas vraiment mes lecteurs qui sont en majorité des blogueurs. Il m’intéresse, moi, parce que l’économie du web m’intéresse : Google a mis la fin à une époque où l’on pouvait penser fournir un service gratuit aux entreprises et gagner de l’argent avec elles. J’ai signalé une conséquence qui me parait grave : les gens qui n’ont pas les moyens de payer, à savoir les associations et les écoles, mais qui utilisaient les services gratuits pour les entreprises, risquaient d’en prendre plein la gueule. J’espère que Google a pensé à eux et leur offrira un service à un prix dérisoire.

Pour les blogueurs hébergés par Google, comme moi, il y aura de vague conséquence à la marge : ceux qui utiliseront des noms de domaine déclarés chez Google et qui, comme moi, multiplient les adresses mail avec ces noms de domaine (par exemple pour ouvrir des comptes Twitter), pourraient ne plus pouvoir le faire gratuitement (et 48 euros par an, c’est trop pour tenir le compte fake @sardinemorano). Néanmoins, ceux qui ont déjà des adresses mails à leur nom de domaine et sont donc déjà clients de Google Apps ne sont pas concernés.

Les communautés Google+ ?

On a tendance à confondre Google+ et Facebook d’une part et les pages et les groupes ou communautés d’autre part. Les pages sont destinées aux marques pour faire des publications plus ou moins officielles. Elles s’inscrivent dans le « mur » des utilisateurs, comme toutes les autres publications, dont celles des simples utilisateurs. En tant que blogueur, nous les utilisons pour diffuser nos billets de blogs.

Les « groupes » (« communautés chez Google+ ») n’ont strictement rien à voir. Ca avait été créé par Facebook pour différentes raisons mais on a vite vu apparaître des groupes complètement louffoques (« Groupe de ceux qui en ont marre d’avoir la même bière spéciale à la Comète, l’Amandine et l’Aéro »). Du coup, on s’inscrivait à un tas de groupes et on n’y comprenait plus rien.

Les publications ne sont pas dans le mur de l’utilisateur. Ce dernier devra aller voir dans le groupe. Par exemple, le bistro que je fréquente en Bretagne a une page et un groupe. Dans le groupe, les clients s’amusent, dans la page, le patron fait des annonces officielles (prochains concerts, dates des vacances, …).

Ses groupes étant devenus bordéliques et inutilisables pour des opérations commerciales Facebook a imaginé autre choses : les pages. Google+, né bien après, a lui aussi lancé les pages mais dans des conditions pas idéales (ils ont été obligés de faire vite pour rattraper Facebook et nous étions là, comme des ânes, à espérer voir Google faire comme Facebook).

Google lance maintenant ses groupes (ses communautés), a priori pour des raisons non commerciales mais pour bien se retrouver autour de certains thèmes. Je pourrais par exemple lancer un groupe avec les bistros à 100 mètres du métro de Bicêtre : le Jean-Bar, le PMU, la Comète, l’Aéro et l’Amandine. Les gens pourraient y donner des nouvelles. Exemple : « Tiens, des blogueurs ont encore vomi devant la Comète, prenez le trottoir d’en face ».

Google+ est beaucoup plus sage que Facebook. Les utilisateurs se sont lassés de la rigolade initiale de Facebook. Le terme « communauté » fait d’ailleurs beaucoup plus sérieux que les groupes.

Les groupes de Google+ pourront aussi servir à un tas de trucs, comme remplacer les forums.

Surtout, Google+ introduit les « communautés privées » qui ne sont qu’un concurrent des Google Groups, tels que nous les utilisons (dans mon groupe de blogueurs).

Ainsi, avec les communautés, Google+ va beaucoup plus concurrencer ses propres produits que ceux des autres. Cela va entrainer progressivement le basculement de ces autres outils (forums, groupes,…) vers Google+ et démultiplier les utilisateurs actifs, mais pas ceux qui viennent déconner et déposer des likes pour faire plaisir à des copains.

La nouvelle application Gmail

Tout d’abord, je n’ai jamais aimé la précédente, l’application de gestion des mails de iOS me parait préférable (les goûts et les couleurs, hein !). Par contre, la nouvelle semble un bijou technologique (je ne l’ai téléchargée que ce matin), avec, par exemple, le machin qui permet de faire des dessins à la main dans les mails !

Le multicompte m’est utile car il me permet de séparer mon activité de blogueur du reste. Par exemple, je profite de mes pauses pour répondre aux commentaires de mon blog.

Mais, surtout, elle permettra de travailler directement pour répondre à des notifications Google+ (et autres produits de la maison, j’espère que les blogs y seront un jour…), comme on le fait déjà sur le web, directement dans Gmail... Je ronchonnais ce matin du fait qu’on ne puisse pas avoir Google+ en mode web sur l’iPad : avec l’application Gmail toute nouvelle, je n’en aurais plus besoin.

Avec ce machin, Google va encore capter plus d’utilisateurs…


Et ensuite ?

Je n’en sais rien.

C’est dommage pour Facebook : le mail n’est pas au centre de leurs services alors que c’est le truc le plus utile, pour Google Apps et pour Google+…

Je disais à l’instant que j’espérais pouvoir un jour répondre aux commentaires des blogs Blogger dans Gmail. J’attends. J’attends aussi une vague d’évolution pour intégrer Google Reader à Google+ : c’est la base de nos outils, en tant que blogueur. Il y a une quinzaine de jours, je faisais un billet à propos de la proximité des contacts Gmail, des membres des cercles Google+… Peut-être un jour se rapprocheront-ils aussi des flux RSS qui seront lisibles dans des cercles spécifiques puisqu’on ne peut pas obligé tous les blogs à créer des pages ?

L’avenir nous le dira…

4 commentaires:

  1. on peut prendre le problème dans l'autre sens, pour les PME, Nicolas
    En offrant la gratuité, Google s'assurait un temps que personne ne se lance sur le créneau face sa puissance de feu.
    Une fois la concurrence vitrifiée - c'est une hypothèse, je n'en sais rien - Google ferait passer au payant, car en position de force pour l'imposer à beaucoup de pme utilisatrices.
    Google exercerait déjà une certaine "captivité" sur cette clientèle, glissant mécaniquement sur le payant...

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    1. Je ne sais pas. Les PME était déjà obligées de passer au payant pour des raisons de sécurité.

      Les applications restent gratuites. Tout le monde peut ouvrir un compte Google drive ( Google donc) gratuit avec son adresse perso.

      Peut être Google a t il tout simplement voulu simplifier son offre.

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  2. et les boites qui voudront continuer elle vont payer?c'est combien?

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