Je me rappelle cette fin d’année 1996 où, pour la première
fois, je me suis retrouvé avec une adresse mail professionnelle. Ainsi, en une
vingtaine d’années cet outil magnifique s’est démocratisé. Parallèlement, les
utilisateurs ont développé des usages, comme s’il fallait se précipiter à respecter
un manuel du savoir-vivre qui n’existe pas. J’évoque périodiquement les problèmes
liés aux mails, le fait que l’on soit souvent submergés et je donne parfois des
conseils mais il est temps de revisiter ces usages qui sont parfois complètement
cons. Il faut le dire.
Je vais illustrer. Tu as vu l’image, là en haut à gauche. C’est
la fin d’un mail que je viens de recevoir. La formule de politesse n’est pas dans
la même police de caractères que la dernière ligne de texte et est par ailleurs
formulée en français et en anglais. La conclusion est évidente : l’expéditeur
l’a incluse au « pied » de son mail (signature automatique) dans le
machin inséré automatiquement avec ses coordonnées, son numéro de téléphone,… A
quoi rime une formule de politesse si elle est automatisée dans un échange avec
une personne que l’on connaît bien.
Ce qui nous amène aux deux premiers conseils.
Conseil 1 : n’automatise pas ta formule de
politesse.
Le « cordialement » est d’usage dans de nombreux
cas. Il remplace le « Je vous prie d’agréer l’expression de mes
salutations distinguées ». Ne l’utilisez pas si vous connaissez bien la
personne, ça serait grotesque. Pour ma part, je signe « A+, Nicolas »
dès lors que nos relations dépassement vaguement le strict cadre du travail.
Voire « A+, N. ». Voire « Nicolas ».Voire « N. ».
Voire rien si nous avons déjà échangé par mail dans la journée.
Le « cordialement » est d’usage mais ne s’impose
pas. Un « bonne soirée » ou un « bon week-end » sera
beaucoup plus personnel (s’il est adapté et donc plus sympathique).
Conseil 2 : soigne ton pied de mail (signature
automatique)
Evidemment, si l’entreprise impose un format, tu dois le
respecter. Au cas contraire, il doit contenir le plus faible nombre d’information
possible : le nom de l’entreprise, de la direction et le numéro de
téléphone. Mentionner ce dernier est indispensable.
J’ai toujours envie d’égorger les types qui ne le mettent
pas, ça m’oblige à gérer un annuaire…
Conseil 3 : réfléchis bien à l’entrée en matière
L’usage est de commencer par « Bonjour, ». Je
conseille d’ajouter le prénom des destinataires. Exemple : « Bonjour
Jessica et Roger ». En commençant par les gonzesses même si ce n’est pas
conforme à l’égalitarisme de rigueur chez les progressistes. Ajouter les
prénoms permet de personnaliser et de donner une touche informelle mais aussi d’indiquer
aux gens qui sont en copie qu’ils ne peuvent lire qu’en diagonale.
On peut aussi ne rien mettre, notamment si on a déjà vu la
personne, mais aussi si le mail est très court, j’y reviendrai, ou si vous
répondez à un mail. Par exemple, un type vous demande si vous êtes disponible
pour une réunion à telle heure tel jour. La réponse pourra être « Oui.
Cordialement. Nicolas. » Faire plus est une perte de temps.
Conseil 4 : n’ayez pas peur d’être grossier
Je parlais des différentes formules de politesse. Il est
bien plus grossier d’avoir un machin qui ajoute automatiquement un « cordialement »
que de ne rien mettre ou d’oublier un « bonjour ». Voir le conseil 5 :
il faut faire court. Ainsi, il faut aller droit au but.
Quand vous faites une demande, vous n’avez pas à vous
justifier sauf si vous demandez l’impossible (c'est-à-dire une réponse très
rapide).
Conseil 5 : faire court
C’est un conseil que je donne souvent parce que ça évite à
vos destinataires de perdre du temps à lire. S’il y a des explications à donner
et que vous les jugez intéressantes, faites les en « P.S. », après la
signature.
Le dernier mail que j’ai envoyé à mon directeur contenait
une ligne, du genre : « ce qu’on nous a demandé est conforme à la
réglementation ». L’objet précisait le cadre. Je n’avais pas à lui en dire
plus, il n’en aurait rien eu à faire, alors que, à ma place, la plupart des
loustics auraient pondu quatre ou cinq lignes, voire beaucoup plus, pour
démontrer leur propos, indiquer qu’ils avaient travaillé, fait des recherches,…
ce dont tout le monde se fout.
Le « faire court » a plusieurs intérêts, notamment
celui d’habituer vos interlocuteurs à faire pareil ce qui vous évite de lire
leurs conneries. Mais, pour ce qui nous concerne, le « nouveau
savoir-vivre », ça leur évite de perdre du temps à lire les vôtres.
Faites en bon usage !
A - JAG
RépondreSupprimerVoilà.
SupprimerJe suis en désaccord total avec la plupart de ces conseils. Commencer un mail (ou une lettre) par "Bonjour" n'est pas de bonne éducation. On commencera par "Monsieur" si on ne connaît pas la personne (et jamais "cher monsieur"), ou par "Cher Trucmuche" si on la connaît, "Mon cher Trucmuche" si on la connaît mieux, et enfin "Cher Gustave" si on est vraiment intime.
RépondreSupprimerLe "cordialement" de fin de mail n'est pas de très bon goût non plus. Mais j'admets que les formules classiques sont un peu longues…
Qui vous parle d'éducation ? Le mail remplace le téléphone, pas le courrier contrairement à ce qu'on pense.
SupprimerOn dit donc bonjour.
Je suis d'accord avec Didier Goux (tu dois avoir des commentaires à moi dans tes spams d'ailleurs). L'email ne remplace pas du tout le téléphone, il suffit de regarder l'usage qu'on en fait pour le voir.
SupprimerRien dans les spams.
SupprimerEt évidemment que le l'ail remplacée et lu complète le téléphone. Tu vis sur une autre planète
Chaque profession doit avoir une utilisation différente des courriers électroniques. Par exemple mes rapports étaient envoyés par courriers avant, ils le sont par e-mails maintenant.
SupprimerOu est le bon temps des pigeons voyageurs
SupprimerIl y aune différence entre les machins officiels et ceux de routine
SupprimerD'accord avec Norby : le mail étant écrit, on ne voit pas du tout comment il pourrait remplacer le téléphone. Du reste, que je sache, toutes les entreprises ont conservé le téléphone, alors que le courrier a vu son volume diminuer considérablement.
SupprimerDonc, pas de "bonjour".
La plupart des mails sont là pour faire des trucs qu'on aurait fait par téléphone auparavant. D'ailleurs on ne passe quasiment plus de coup de fil sauf pour remplacer des réunions.
SupprimerPas de différence entre la routine et les courriers officiels pour ma part. Didier Goux a raison, c'est bien la Poste qui a le plus souffert de l’arrivée des e-mails, pas France Telecom.
SupprimerTest.
SupprimerAh ! Ça remarche. Troisième essai de réponse.
SupprimerAllais répondre "évidemment" mais même ça, ça se discute. Le marché des télécoms a tellement changé qu'on ne peut pas mesurer. Le trafic de la Poste a par ailleurs changé. On reçoit plus de courrier d'entreprise et on envoie moins de lettres. Et il y a une nouvelle évolution depuis deux ou trois ans : le courrier d'entreprise (relevés de compte,...) est remplacé par internet (et pas spécialement les mails).
Les mails ont surtout remplacé les coups de fil informels au niveau professionnel. Par exemple pour l'organisation de réunion ou des notifications diverses (du genre : j'ai rédigé tel truc tu peux le relire, il est sur le réseau).
Au niveau personnel, c'est pareil. J'échange par mail avec ma mère je ne lui téléphone plus tous les deux jours comme avant.
L'expression "cher machin" que cite Didier est désuète. Et faux cul : il dit bien qu'on ne l'autiste qu'avec des gens qu'on connait mal.
D'ailleurs, j'échange souvent par mail avec lui, je commence généralement par "bonjour Didier" parce qu'il n'y a rien de mieux.
Le "problème" est de coller des usages anciens à un machin nouveau. Avant, quand on écrivait à quelqu'un, c'était exceptionnel. On pouvait commencer par "cher machin".
Par ailleurs, les formules de politesse ont plus été tuées par les SMS que par les mails.
Miracle. Un commentaire est passé.
Supprimerll faut travailler aussi l'accroche et notamment le sujet de l'email. Il y a trop d'emails dont on on ne sait pas s'il est nécessaire de les lire ni de quoi ils parlent.
RépondreSupprimerOui, il faut que le mail puisse être lu en trois secondes pour en déterminer l'objet.
SupprimerConseil 6 : ne pas envoyer des mails inutiles (mais, ça...), ou à quelqu'un que ça ne concerne pas (avec l'idée "il ne pourra pas dire qu'il ne savait pas", ou un truc de ce genre) ; donc ne pas avoir une liste de diffusion standard de gens que l'on oblige à lire des mails dont 90 % n'ont rien à foutre (très fréquent , dans ma brève - 5 ans - expérience d'entreprise).
RépondreSupprimerIl faudrait aussi faire un article sur les pièces jointes...Il m'est arrivé de demander un renseignement à un type et de recevoir comme réponse " tu trouveras ça ici", avec un doc joint de 30 pages.