Dans notre série de billets au sujet
du numérique, avec Pierre,
un troisième larron nous a rejoints et nous parlions des
applications de type client lourd ou client léger auxquelles nous
aurions du ajouter les « applications cache » mais je ne
sais pas comment on devrait les appeler (je les appelais les Web Apps
mais on s'y perd, en confondant avec application web).
Revenons un peu sur tout cela parce que
c'est au cœur des choix technologiques. Je ne parle que le moins
possible du boulot, ici, mais il y a environ 18 mois, un décideur a
failli bloquer un de nos projets parce que nous ne passions pas au
client léger et que nous avions panaché les solutions. Et s'il
avait parlé de « client léger » c'est parce qu'il
s'était laissé convaincre par des commerciaux et autres
consultants, fan du numérique et ayant des solutions à vendre. Il
m'avait alors fallu monter un dossier pour démontrer que nos choix
étaient sérieux et à la pointe de la technologie.
L'application
Je ne vais pas faire un billet pour
dire ce qu'est une application mais rappeler qu'il s'agit souvent
d'un abus de langage pour un logiciel appliqué à une technologie,
un métier,...
Le client lourd
C'est le logiciel qui est installé sur
votre ordinateur, comme le Word que vous utilisez probablement au
quotidien. Ca fait délicieusement ringard mais n'oubliez pas que les
applications que vous avez sur vos périphériques mobiles sont des
clients lourds.
Ceux qui disent que le client léger
est l'avenir devraient réfléchir à la diffusion des applications
sur smartphone et aux OS tels que Windows 10, annoncé, qui seront
les mêmes sur les PC que les smartphone. Déjà, sur le mien, à la
maison, j'ai une application Facebook et une application Twitter. Que
je n'utilise pas, mais peu importe.
Le client lourd à l'avantage d'être
autonome (quand on a des pannes de réseau, au bureau, on peut
continuer à travailler sur nos documents Word...) et d'être celui
qui utilise au mieux les ressources proches à la machine sur
laquelle il est installée. Dans l'anecdote que je raconte ci-dessus,
le principal argument que j'avais était qu'on était obligés
de prendre un client lourd pour gérer le matériel. Nos concurrents
qui n'ont pas vu se détail se sont vautrés... Sans compter le
reste.
Il a des inconvénients, comme celui
d'être installé sur les postes de travail, ce qui coûte
relativement cher aux entreprises.
Le client léger
Ca ne veut pas dire grand chose, c'est
plutôt un mode de fonctionnement qui indique qu'il n'y a pas de
client lourd ! En gros, c'est votre navigateur pour
l'utilisation des technologies nouvelles.
Mais n'oublions pas que c'est aussi
« l'émulateur » qui permet d'accéder aux applications
des systèmes centraux, les CICS et toutes ces cochonneries (je dis
ça sans méchanceté, c'est parce que je n'ai jamais trempé
dedans). C'est aussi un Minitel par exemple, et tous les terminaux
que nous avions avant l'arrivée des ordinateurs individuels.
Les guignols qui disent que les clients
légers sont l'avenir, les mêmes que ci-dessus, devraient surtout
dire que c'est aussi le passé. Il y a des cycles, dans
l'informatiques.
L'application web
Pour résumer, c'est application qui
est sur des serveurs et que vous utilisez dans votre
navigateur. Dans le temps, les pages web étaient statiques et connes
comme des bites mais le tout s'est amélioré, il n'y a plus que des
éléments d'affichage ou des formulaires de saisies mais des bouts
de programme et des machins qui permettent d'avoir des systèmes
performants et très jolis. On appelle ça le web 2.0 mais c'est de
la connerie, le web 2.0 est plutôt un changement d'usage.
Je vais tenter de donner un exemple :
vous avez une application qui vous demande votre date de naissance
mais il faut la contrôler. Avant, le navigateur envoyait ce que vous
aviez saisi à l'application pour qu'elle fasse les contrôles,
maintenant c'est l'application qui envoie le code informatique qui
permet au navigateur de faire les contrôles.
C'était le web 2.0 pour les nuls par
@Jegoun. Merci.
Mais on se fout de la répartition des
tâches entre l'application web et le navigateur (sauf que travailler
en local est souvent plus rapide compte tenu de la puissance des PC).
Par exemple, faire des jeux vidéos en web 1.0 serait passablement
chiant et vous auriez le temps d'aller boire une bière entre deux
déplacements de fruits dans Candy Crush.
Les applications web ont des avantages
pour les entreprises : elles sont sur des serveurs, il n'y a
donc pas de problématique de déploiement sur les postes de travail.
Ceci est de la pure théorie : il
faut que les navigateurs des postes de travail soient « au
top » pour profiter des nouvelles technologies, donc HTML5 qui
n'est pas la moindre (avant, il fallait des plugins, des Flash et des
machins pour avoir des applications correctes : installer ces
trucs sur les ordinateurs de toute le monde coûtait la peau des
fesses et laisser les utilisateurs le faire eux-mêmes coûtait
encore plus, avec la nécessaire réparation des PC après leurs
conneries).
L'application Cache
C'est un truc qui nous vient d'HML5 et
qui est mixte des deux, client lourd et application web. C'est un
client lourd développé en technologie web. Ou c'est une application
web qui s'installe sur le poste de travail.
Je parlais de Candy Crush, par exemple
(j'ai de ces exemples pour un billet destiné aux décideurs avec des
cravates...). Vous y jouez dans Facebook sur PC en mode « application
web ». Les machins seraient stockés en local, ça vous
éviterait les temps d'attente, de chargement,... En fait, la
connexion n'est utile que pour les mises à jour, les nouveaux
tableaux, et la gestion de vos scores (partage, synchronisation entre
Facebook et l'application smartphone,...).
En gros, HTML5 donne la possibilité au
navigateur de « mettre en cache » les morceaux de code
informatique, un peu comme s'il répliquait le serveur en local pour
faire fonctionner le site sans connexion quand ce n'est pas
nécessaire. Il gère des « versions » et charge les
pages web et les versions quand il a besoin.
C'est assurément l'avenir pour
beaucoup de domaines.
Le mixte
C'est le choix que nous avons fait dans
notre domaine spécifique. Le client lourd donne la main à
l'application web pour tout ce qui est du ressort du serveur et
celui-ci permet de développer des applications en mode « Cache »,
c'est à dire que le serveur gère automatique les bouts de codes
informatiques qui sont sur les terminaux.
Ainsi, le client lourd gère tout ce
qui est propre à nos valeureux distributeurs de billets et le client
léger prend la main pour l'interface utilisateur. Le client lourd
peu reprendre la main sur la fonction de base : le retrait
d'espèces, en cas de problème réseau ou de problème sur les
serveurs d'application (les serveurs propres à la monétique étant,
quant-à eux, à très haute disponibilité, redondés et tout ça).
Et l'application Cache permet de télécharger des bouts de code pour
ne pas saturer les réseaux informatiques internes aux banques et
d'avoir des machines plus petites pour les serveurs puisque
l'intelligence est mise en œuvre dans le PC des automates.
Heureusement que je ne parle jamais de boulot.
Le chemin vers le progrès numérique
n'est pas une ligne droite, tout comme celui qui va me mener, à 17
heures, au bistro.
Merci, professeur @jegoun;
RépondreSupprimerTrès intéressant qui nous ouvre les mystères des machines.
A la tienne et à bientôt.
Santé.
Supprimerje suis actuellement sous la Manche, dans un eurostar, le chemin est sinueux aussi ici en dessous des poissons. Bô Post pédagogique qui mérite des compléments d'analyse.
RépondreSupprimerAu boulot !
Supprimerje suis un peu épuisé par ces suites de billets et le boulot et les livres à lire et le site du club d'échecs et l'interro de maths de ma fille et tout et tout....
RépondreSupprimerJe me doute ! Courage. Moi ça me fait l'effet inverse quand je plonge dans ce blog ou le blog bistro. Ça me repose.
SupprimerCela te repose ??????? Moi, cela me fatigue car je dois rassembler mes pensées pour contribuer. Si cela te repose, c'est que tu rentres dans un Etat extatique pour bloguer, un truc proche de la Sophrologie.
SupprimerMais non, le blog est un loisir, ça doit reposer.
SupprimerImpossible. c'est un loisir qui ne repose pas.
SupprimerSi parce que ce n'est pas mon boulot de réfléchir à ça. Prends sous un autre angle. Je suis en RTT. Dans le car pour Loudéac, je le suis à penser à tout ca. Et hop ! 40 minutes de rédaction. Un billet c'est comme quand je fais un billet de fond sur le blog politique. C'est toute la merde à côté qui me fatigue.
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