Dès mon premier stage dans une DSI, j’ai été frappé par le
cloisonnement existant entre la DSI et le reste de l’entreprise et, surtout, au
sein même de la DSI. Même si la bonne humeur règne, dès qu’il s’agit du
travail, chacun reste cantonné autour de son domaine métier. Au début des années 90, j’ai travaillé dans une DSI
mais pour un industriel. Cette séparation était le même. Actuellement, tous les
midis je bouffe dans une brasserie de la défense, cerné par des braves gens
travaillant dans des DSI… J’écoute. L’informaticien ignore ce que font ses
collègues.
Réussir la transformation numérique nécessite de passer
outre ces clivages. Des raisons peuvent paraitre évidentes (efficacité,…) mais les
plus importantes ne le sont pas. Chacun se croyant meilleur que l’autre empiète
sur le secteur d’activité d’autrui. Je racontais récemment l’anecdote d’un
bigboss qui voulait que l’on passe nos machines en client léger sans même savoir réellement de quoi il s’agit.
Toujours est-il que le fonctionnement d’une grosse
entreprise ou d’une administration fait que les acteurs
Faisons le tour des
fonctions ou des postes autour de l’informatique.
On va partir d’un exemple fictif : la patronne de la
Comète veut faire développer un système pour que ses serveurs puissent passer
des commandes avec leurs iPhone et que les commandes soient imprimées sur des
tickets en cuisine ou au bar. J’insiste sur l’aspect fictif de cet exemple,
pour une fois : un bistro ne peut supporter le coût d’un développement et
achètera donc des produits clés en main.
Le métier
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C’est la personne qui va représenter les utilisateurs
principaux de la solution informatique. Dans notre exemple, c’est la patronne
du bistro vu qu’elle est également serveuse.
Dans beaucoup de projet, c’est la direction marketing vu
que les relations avec le client sont en jeu. Généralement, les gens du
marketing sont dénigrés parce qu’on ne sait pas ce que c’est. Il s’agit
pourtant des braves gens qui définissent « l’offre », c’est-à-dire
ce qui génère du chiffre d’affaire.
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Les métiers associés
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Ce sont les représentants des autres utilisateurs. Dans
notre exemple, on aura le barman et le cuisinier qui vont recevoir des
commandes sur une imprimante.
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Le sponsor
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C’est celui qui va payer (ou le représentant des payeurs)
et qui prend donc les décisions importantes, à savoir celles qu’il ne peut
pas déléguer au métier ou à sa maîtrise d’ouvrage.
Dans notre exemple, ce sera le propriétaire du fonds de
commerce vu que l’investissement est trop important pour la patronne mais il
est très fréquent que le sponsor soit le métier.
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La maîtrise d’ouvrage (MOA)
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Ce sont les petites mains du sponsor ou du métier,
chargées de coordonner le projet, de faire l’interface entre les métiers et l’informatique.
Dans notre exemple, cela pourrait être moi : le
copain de la patronne qui connait l’informatique et va pouvoir l’assister
dans ses relations avec les fournisseurs.
Notons que « maitrise d’ouvrage » est souvent
perçu comme un gros mot, notamment au sein des DSI et est utilisé de manière
générique pour tout ce qui n’est purement informatique. De fait, maitrise d’ouvrage n’est pas une
fonction formelle dans l’entreprise.
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L’assistance à maîtrise d’ouvrage
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Voila un truc qui porte bien son nom. D’une part, les MOA
n’ont pas forcément les compétences pour piloter des projets informatiques (voir
les méthodes, ci-dessous) et, d’autre part, lors des projets, elles doivent
faire face à des surcharges temporaires de travail. Généralement, elles font
appel à des consultants mais des grosses entreprises ont des départements
spécifiques d’assistance à maîtrise d’ouvrage.
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Les méthodes
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Les braves des
méthodes disent comment doivent être gérés les projets et mettent à
disposition différents outils, présentations, modèles,…
Je les cite ici pour faire joli mais ils n’interviennent
évidemment pas dans le projet sauf en y faisant peser des contraintes pas
toujours adaptées notamment pour les projets geeks.
Ils sont très souvent rattachés à la DSI.
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Le RSSI
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Le Responsable de la sécurité des systèmes d’information
porte assez bien son nom.
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Les pilotes
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C’est moi qui les appelle comme ça ! Ce sont ceux qui
font fonctionner les applications au quotidien d’un point de vue fonctionnel.
S’il faut trouver un exemple, on pourra penser aux types qui font la
modération des commentaires sur les sites d’information.
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Le juridique, les achats et la communication
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Je les mets dans le même panier alors qu’ils n’ont pas grand-chose
à voir mais interviennent à différents stades du projet, pour valider les
écrans affichés au client, les contrats avec les fournisseurs, la légalité des
actions,… On pourrait ajouter les opérations,
les RH, le marketing et un tas de braves gens.
Tiens ! Dans mon exemple, on change les méthodes de
travail (les opérations doivent s’assurer
que le travail reste possible, les RH que les serveurs peuvent l’utiliser, le
marketing qu’il est bien possible de vendre le plat du jour, les juristes que
des informations personnelles des clients ou du personnel ne sont pas
stockées,…).
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Les auditeurs
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Pour résumer, ce sont des gens qui s’assurent que vous
travaillez correctement, selon les normes en vigueur dans l’entreprise, selon
la réglementation et la législation,…
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La maitrise d’œuvre
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La MOE représente toute l’informatique alors qu’on l’associe
généralement à ce que j’appelle ci-dessous la maîtrise d’œuvre principale. C’est
un peu comme si vous pensiez que le maçon est la maîtrise d’œuvre pour la
construction d’une maison, il n’en est qu’une partie.
Tours les postes ci-dessous sont au sein de la maîtrise d’ouvrage,
de même, souvent, que les RSSI (par nature) et les pilotes (du fait du
fonctionnement opérationnel, 24h/24, proche de la production informatique,
voir ci-dessous).
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La maîtrise d’œuvre principale
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Celle que j’appelle ainsi est le service qui va porter un projet : coordination, budget,
relations avec la maîtrise d’ouvrage, les autres maîtrises d’œuvre.
Dans notre exemple, c’est a priori le fournisseur de l’application
iPhone.
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Les maîtrises d’œuvre associées
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Ce sont les autres services de la DSI concernés par un
projet informatique, notamment ceux qui ont en charge des développements,
comme, dans notre exemple, les fournisseurs des logiciels pour les
imprimantes du bar et de la cuisine.
Elles n’ont pas de relation hiérarchique avec la maîtrise
d’œuvre principale.
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Le PMO
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Le Project Office Managment qui, en parallèle de la
maîtrise d’œuvre principale, comme s’il l’assistait mais avec une certaine
liberté hiérarchique, gère le projet, s’assure de la cohérence des plannings,
du suivi des actions,…
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La direction technique et ses architectes
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Ils portent aussi assez bien leurs noms et sont en charge
de la définition des socles techniques pour les applications.
Tiens ! Dans mon exemple, c’est le type qui va
décider si les iPhone vont communiquer avec les imprimantes en Wifi ou en
Bluetooth… ou les deux pour permettre d’avoir un circuit de secours si l’un
ne fonctionne plus ce qui empêcherait les serveurs de prendre des commandes.
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Les architectes applicatifs et urbanistes
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Ce sont ses braves gens qui vont s’assurer de la cohérence
générale du Système d’Information de l’entreprise.
Toujours l’exemple : si un jour, la patronne veut que
les iPhone parlent aussi avec les terminaux de paiement et les logiciels de
comptabilité, les applications doivent être construites selon des normes et
autres machins, dans une cohérence globale.
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Les développeurs
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Proches de la maîtrise d’œuvre principale ou des maîtrises
d’œuvre associées ce sont évidemment ceux qui développent les applications,
se basant sur les principes définis par les architectes. Ils sont évidemment
très importants, presque les plus importants mais sont un peu perdus dans la
masse.
Ils peuvent être internes à l’entreprise (ou considérés
comme tels s’ils bossent en prestations) ou externes (ce qui implique d’ailleurs
une relation supplémentaire, avec des fournisseurs).
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Les intégrateurs
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Proches de la maîtrise d’œuvre principale ou des maîtrises
d’œuvre associées, comme les développeurs, ils assurent l’intégration des
différentes couches de logiciels dans l’environnement technique.
Proches de la maîtrise d’œuvre principale ou des maîtrises
d’œuvre associées Proches de la maîtrise d’œuvre principale ou des maîtrises
d’œuvre associées
Dans notre exemple, ça serait un peu l’Apple Store.
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Les homologateurs
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C’est eux qui vont s’assurer que les applications sont
opérationnelles et répondent aux besoins des utilisateurs, conformément aux
cahiers des charges et autres dossiers de conception élaborés lors du projet.
Dans ce tableau, il serait intéressant de multiplier les
lignes « homologateurs » puisqu’ils y a différents niveaux :
ceux qui testent les applications une par une, tous les cas d’incident
possible jusqu’à ceux qui font les tests dans un environnement intégré au SI
de l’entreprise.
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La production informatique
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Dans le monde des blogs, la production informatique serait
un peu l’hébergeur. C’est elle qui s’assure que le Système d’Information
reste opérationnel 24 heures sur 24, que les serveurs de secours prennent
bien la main en cas de panne du nominal,
gèrent les incidents pour les transmettre aux maîtrises d’ouvrage.
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J’espère que je n’ai oublié personne mais cela importe peu
dans la mesure où chaque entreprise aura sa propre organisation.
Vous vous imaginez bien qu’avec un tel bordel, faire avancer
des projets n’est pas osé. Le fonctionnement est très lourd mais chaque acteur
est important. Imaginons qu’un développeur veuille faire une application dans une version d’UNIX qui n’est
pas l’AIX utilisé habituellement par la boite et donc recommandé – voire imposé
– par la direction technique, personne, à la production informatique, ne saura
le maintenir opérationnel 24h/24.
Je vais un peu tirer mon exemple par les cheveux mais si l’application
pour l’iPhone n’est pas conforme aux normes imposées par Apple (la direction
technique), elle sera refusée par l’Apple Store (les intégrateurs). La patronne
pourra alors décider de « jailbraker » son iPhone mais elle prend le
risque d’avoir un système de prise de commande qui tombe en panne pendant le
service, de trouver personne pour faire la maintenance,… Et le coût final sera
beaucoup plus important que si elle avait travaillé, avec sa maîtrise d’œuvre, en
respectant les normes.
Et c’est tout le défi du numérique ! Faire avec des
acteurs souvent réticents. Pourquoi la production informatique devrait-elle
gérer un système de gestion de base de données libre alors que son Oracle est
au top ? Pourquoi accepterait-elle d’être montrée du doigt pour une
augmentation des coûts de production, du fait de la maintenance, en parallèle
de deux SGBD, alors que cela ne lui apporte rien ?
Pourquoi le développeur irait-il penser au système de
secours alors que c’est la direction technique qui a en charge de le concevoir
et la production de le mettre en œuvre ? Pourquoi la direction technique
irait-elle faire un système de secours si on ne lui dit pas qu’il faut le
faire, que c’est vital pour le service, que le gain est important ?
Reprenez le paragraphe et « inversez les négations ».
Pour le développeur ne concevrait-il pas un système de secours puisque la
direction technique est un ramassis d’imbécile ? Pourquoi la direction
technique ne ferait-elle pas un système de secours alors que si cela tombe en
panne, on va lui tomber dessus ?
Bien du courage. La transformation numérique nécessite que
tous ces braves gens bossent en même temps.
Je dispose de définitions alternatives des rôles dans le cadre d'une transformation numérique. Cela sera ma réponse à ce post !
RépondreSupprimerAu boulot !
SupprimerFaire avancer un projet informatique deviendrait osé ???? vous faîtes le back office de Marc Dorcel ? Je comprends mieux......
RépondreSupprimerAisé. Oups.
SupprimerUn bô Job pour supporter ce billet : http://www.dorcel.com/recrutement/MARC-DORCEL-recrute-son-directeur-des-operations.pdf
SupprimerMiracle !
Supprimerwouah ça me rappelle le bon vieux temps quand j'étais chez Bouyues ou SFR. merci d'avoir activé en moins un petit sourire nostalgique. (non pas de larme).
RépondreSupprimerDe rien. J'ai la chance d'être dans une filiale. On échappe un peu à tout ca.
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