Suite au dernier billet de l’ami
Pierre (« stop checking email and other digital stuff »), je
voulais faire un billet pour indiquer des pistes pour échapper au « burn
out », le plus sérieusement du monde, car je suis dans cette situation où
l’on est submergé par les mails et, comme nous sommes en période de
vacances scolaires, je suis bien obligé de traiter ceux destinés à des
collègues absents quand je suis en copie.
L’autre phénomène est que j’ai une nouvelle messagerie
professionnelle que je peux contacter d’ailleurs que mon poste de travail, c’est-à-dire
d’un autre PC et de mon iPhone. J’en ai fait un billet la semaine dernière :
c’est bien pratique, cela permet d’éviter d’arriver en courant au bureau pour
lire ses mails avant de sauter la secrétaire en réunion. Il n’empêche
que je suis arrivé chez ma mère, vendredi vers 13 heures, et, dès la fin du
déjeuner, je me suis précipité sur son PC pour me connecter à ma boîte pro (j’étais
en RTT pour prendre le train et ça ne me dérangeais de bosser pour aider les
collègues remplaçant ceux partis en congés). J’ai eu un instant de panique en
constatant que je n’avais pas le mot de passe (finalement, je l’ai retrouvé dans
la soirée dans le trousseau de l’iPhone mais peu importe). Je me suis calmé en
me disant qu’il me restait l’iPhone et que nul n’est indispensable, notamment
un vendredi après-midi.
Ainsi, j’aurais donné quelques conseils : ne jamais se
croire indispensable étant le premier mais aussi ne jamais interrompre ses
vacances, ne jamais prolonger ses journées de travail pendant une longue
période (les surcharges temporaires d’activité peuvent arriver) et savoir
détecter à quel moment on va craquer !
Craquer est normal. Le vendredi précédent, j’ai quitté le
bureau à 19h15. C’est évidemment trop tard mais j’étais arrivé à 10h15 le matin
et j’avais pris plus d’une heure pour bouffer. En sortant, j’ai vu qu’une
collègue était encore là, je suis allé la voir et j’ai vu qu’une continuait à
travailler. Je me suis foutu d’elle gentiment puis me suis rendu compte qu’elle
paniquait car elle n’avait pas fini tout ce qu’elle avait à faire et avait
encore des réponses à faire à des mails. Je lui ai dit : stop ! Tu
pars immédiatement, avec moi, il n’y a personne pour lire tes réponses, ils
sont tous partis.
A d’autres moments, on enchaîne les réunions, les coups de
fil, le traitement des messages et on passe des journées sans « travailler
sur les dossiers », on se sent inutiles, mais indispensables à cause du
reste, et on n’arrive plus à se positionner. On finit par « procrastiner »,
non pas par fainéantise mais par manque de temps. Il s’en suit une
culpabilisation.
Le dernier conseil est d’arrêter de penser aux échecs
potentiels, aux risques et de bien voir ce qu’on a réussi. C’est un truc que je
fais couramment, à certaines phases de projets, quand tout le monde devient
nerveux et vous met plus de pression. Je réponds souvent : reste zen, on a
réussi « ça » et c’était bien plus compliqué.
J’allais mettre « burn in » comme titre à mon
billet, par opposition à « burn out », et j’ai eu l’idée de faire une
recherche dans Google. Cela existe. « Si chacun a entendu parler du "burn-out", nul
ne connaît son prédécesseur : le burn-in. Or c'est bel et bien ce phénomène
annonciateur qu'il faut guetter - et éviter - avant que le corps ne sonne
l'alerte générale en s'écroulant. Le "burn-in", théorisé par le
psychologue américain Cary Cooper, décrit le mécanisme par lequel l'individu
s'épuise sans l'admettre, la phase durant celui-ci il se croit indispensable,
enchaîne dossiers et réunions, interrompt ses rares vacances, prolonge ses
journées au bureau et devient incapable de s'accorder des phases de détente
pour recharger ses batteries. »
C’est à peu près ce que j’allais décrire.
C’est ici
que cela se passe.
J'ai fait un burn-out en 2005 (fais le calcul, c'est jeune pour en faire un). Depuis, je me suis appliquée à faire ce que tu décris dans ton billet. C'est vrai que personne n'est indispensable. Ma devise est désormais "je ne suis ni urgentiste, ni neuro-chir, si je fais pas un truc, personne ne va mourir". Et je suis aussi capable de dire "ah bah non, là, ça va pas être possible ce que tu me demandes". Ravaler sa fierté, savoir quand les choses ne sont humainement pas faisable, c'est tout aussi important.
RépondreSupprimerOui mais il y a autre chose, c'est la volonté de se surpasser ou de montrer qu'on est non seulement indispensable mais aussi le meilleur pour faire un truc. Ce qui me sauve c'est que j'ai ces pensées - prétentieuses - a posteriori, pas dans le feu de l'action. L'autre chose, c'est que c'est mon boulot de dire "ça ne va pas être possible" (pour protéger les équipes et diminuer les coûts) et je me l'applique très bien à moi-même...
SupprimerTrès intéressant : le Burn In ! Si tu as paniqué, ce n'est pas bon signe. La seule solution : le détachement, la respiration par le ventre...
RépondreSupprimerNon, non... Si j'ai paniqué, c'est que j'avais dit aux collègues que je serai disponible (j'ai pris une RTT pour prendre le train, comme à chaque fois que je vais en week-end mais je n'aurais pas du la prendre vu que d'autres sont en congés, c'est vraiment un cas particulier) et que je ne pourrai pas répondre à d'éventuelles sollicitations.
SupprimerBref : ce n'était pas une grosse panique, et, comme je le dis, je me suis vite calmé.
Le burn out, c'est un truc de gonzesse ou de fiote, moi je dis. Un vrai mec, ça sert les dents et ça bosse, c'est tout.
RépondreSupprimerCependant, je dois reconnaître que certains chefs s'y entendent pour nous faire suer le burnout…
Hé ho ! Imaginez que votre chef vous donne pour au moins 25 heures de boulot par semaine, hein !, vous diriez quoi ?
SupprimerJe ne le dirai jamais assez : a star is burn
SupprimerÇa veut dire quoi "servir les dents" ?
SupprimerDsl, c'est juste pour faire chier DG, qui mérite pour le coup d’être chez les modernoeuds ;)
Cela dit, faites-nous donc un bon vieux burnout : ça vous permettra d'en tirer un livre après. Faut vraiment tout vous dire, à vous, hein !
RépondreSupprimerJe peux faire un livre sur le burn pur sans en faire ? Ça serait rigolo.
Supprimer