Un vrai projet numérique doit être mené rapidement : il
est fait pour révolutionner les processus, le rapport avec les clients,… L’informatique
et l’organisation ou les opérations (en tant que « directions »)
doivent montrer l’exemple. Néanmoins, les méthodes utilisées dans les DSI ne permettent
pas cette célérité car elles répondent à d’autres besoins : couverture du
projet, maintenabilité, exploitabilité, cohérence de l’architecture technique
et de l’architecture applicative. En outre, de nombreux acteurs interviennent à
différents stades et prendre en compte leur disponibilité n’est pas compatible.
En phase de développement, on choisira des méthodes de type agiles. Je ne vais pas faire une thèse
sur le sujet, seulement un aparté. Les DSI ne sont pas nécessairement adaptées
à ces méthodes et j’ignorais leurs existences jusqu’à il y a quelques mois
quand un fournisseur nous a proposé de travailler ainsi car un de nos projets n’avançait
pas. Ce qu’il nous a présenté collait parfaitement à ma vision du travail et j’étais
enthousiasmé. Pour vous dire, j’ai repris une bière. Me documentant rapidement
sur le sujet (il ne m’intéresse pas beaucoup et je suis tenu de respecter les
méthodes de ma boite), j’ai découvert que pour mon boulot je pratiquais
toujours cette méthode sans m’en rendre compte. D’ailleurs, la page Wikipedia m’a
fait rigoler. Par exemple : « Un responsable fonctionnel définit et ordonne la production des
composants de l'application. » Je me suis découvert comme étant « responsable
fonctionnel » faisant la chose.
D’une manière générale, je me suis rendu compte que, dans la
boite, on pratiquait beaucoup un dérivé des méthodes agiles sans le savoir. Je
vais donc citer une large partie de cette page.
« Pratiques communes à l'ensemble
des méthodes agiles
·
Les
pratiques communes liées aux ressources humaines :
o Participation de l’utilisateur
final aux groupes de travail.
o Groupes de travail disposant du
pouvoir de décision.
o Autonomie et organisation
centralisée de l’équipe (motivation).
o Spécification et validation
permanente des Exigences.
·
Les
pratiques communes liées au pilotage du projet
o Niveau méthodologique variable en
fonction des enjeux du projet.
o Pilotage par les enjeux et les
risques.
o Planification stratégique globale
basée sur des itérations rapides.
o Réalisation en jalons par
prototypage actif itératif et incrémental.
o Recherche continue d’amélioration
des pratiques.
·
Les
pratiques communes liées à la qualité de la production
o Recherche d’excellence technique
de la conception.
o Vision graphique d’une
modélisation nécessaire et suffisante.
o Vision de la documentation
nécessaire et suffisante.
o Normes et techniques raisonnables
de qualité du code (métrique).
o Architecture à base de composants.
o
Gestion
des changements automatisés. »
Nous y sommes presque ! Je vais en parler à mes chefs.
Je vais néanmoins faire deux ou trois critiques. Par exemple, les groupes de
travail ne doivent pas avoir de pouvoir de décision : le responsable
fonctionnel doit pouvoir s’y opposer et faire remonter les désaccords aux
instances dirigeantes, pour des raisons que j’exposais récemment dans mon blog
(les braves gens ont tendance à prendre des décisions inutiles qui coûtent
cher, notamment parce que dans le feu de l’action, ils perdent le recul
nécessaire). Mais de tous ces points, c’est le premier qui est le plus
important : l’utilisateur final doit participer aux groupes de travail,
ou, plus exactement, celui qui le représente.
A cette liste, j’ajouterais bien qu’il faut un PMO (bureau
de gestion de projet), éventuellement externe à l’équipe et indépendante du
responsable fonctionnel pour gérer tout le bordel, les plannings, les actions,
le reporting,… En plus d’un chef, également.
Supprimer les
vieilles méthodes
Comme je le disais, il ne s'agit pas pour moi de faire la
critique des méthodes utilisées mais de rappeler le constat : elles ne sont pas
adaptées à des projets numériques. Il faut donc en utiliser d'autres, plus
souples,... Il faut en finir avec les "dossiers d'architecture
technique" et autres "documents de conception détaillée". Tant
pis !
Mais pour que cela fonctionne, que le numérique s'applique à
certains projets, tous les projets doivent prendre les nouvelles méthodes.
C'est une révolution qui doit se faire dans les DSI.
Avant-projet
Je parlais récemment de Moneo et d'une des raisons de
l'échec : les PME ne sont pas rechargeables sur les distributeurs automatiques.
Aussi, on ne répétera jamais que dans tout projet
informatique (numérique ou pas), la phase la plus importante est la conception
initiale, le cadrage. Il ne suffit pas dire : on veut ça, mettez-vous autour
d'une table pour le faire. Il faut que l'avant-projet définisse toutes les
briques impactées et que le responsable fonctionnel puisse distribuer les
copies dès le lancement.
Pensez-y bien !
La bible, que dis je la sainte évangile, du manifeste agile est ici : http://agilemanifesto.org/iso/fr/.
RépondreSupprimerL'image du fond évoque d'ailleurs une atmosphère religieuse.
Ils sont grotesques !
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